Course : Rosberg puissance 4

Nico Rosberg course Russie 2016
Intouchable en Russie, Nico Rosberg offre à Mercedes la 49ème victoire de son histoire en F1.
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Auteur d’un nouveau sans-faute en course, Nico Rosberg a facilement conquis le Grand Prix de Russie, quatrième manche de la saison 2016 de Formule 1. Jamais menacé par quiconque dans le parc olympique de Sotchi, le vice-champion du monde en titre coiffe la 18ème victoire de sa carrière devant son coéquipier Lewis Hamilton bien remonté après ses soucis en qualifications et la seule Ferrari à l’arrivée de Kimi Räikkönen.

Quatre victoires en quatre courses. Un score parfait de 100 points au classement des pilotes. Une avance déjà très confortable de 43 unités d’avance sur son plus proche poursuivant au championnat Lewis Hamilton. Une confiance à son zénith. Une impressionnante série, qui le place à égalité avec deux légendes de la discipline Michael Schumacher et Alberto Ascari, de sept succès consécutifs. Tous les chiffres plaident en faveur de Nico Rosberg au sortir de la première campagne extra-européenne de la 67ème saison de l’histoire de la Formule 1. Invaincu depuis le Grand Prix du Mexique 2015, l’Allemand a prolongé son état de grâce à Sotchi en réalisant un nouveau week-end parfait de bout en bout. Magistral la veille en qualification pour s’adjuger la 24ème pole position de sa carrière, le natif de Wiesbaden s’est montré tout aussi dominateur ce dimanche au terme d’une épreuve où il n’aura jamais été inquiété.

Départ de rêve. Relance habillement négociée. Gestion idéale de ses gommes et de sa mécanique. Le fils de Keke s’est baladé tout au long des 53 tours de course et ce n’est pas une alerte au niveau de son groupe propulseur, dont l’origine a soigneusement été tenue secrète par Mercedes, qui privera le pilote flanqué du numéro 6 d’un quatrième succès consécutif en 2016. « La voiture a été tout bonnement fantastique ce week-end, relate l’incontestable leader du championnat. Je suis vraiment chanceux de pouvoir bénéficier d’une auto aussi incroyable en qualification ou en course. J’ai constamment gardé un œil sur le retour de Lewis, même si je n’étais pas inquiet outre mesure. Je savais que je pouvais hausser ma cadence à n’importe quel moment. 43 points constitue une belle avance, mais on n’a disputé que quatre Grand Prix. Il en reste encore 17 et Lewis va forcément revenir à un moment donné, car ma série finira bien par s’arrêter un jour. »

La tornade Kvyat

Installé sur la position de pointe de la grille de départ de Sotchi pour la deuxième année consécutive, Rosberg s’envole parfaitement à l’extinction des feux et bascule en tête dans le premier virage à droite. Handicapé par un emplacement moins adhérent, Valtteri Bottas peine à s’extirper de sa 2ème place à l’inverse de Kimi Räikkönen autrement mieux parti que lui. Le champion du monde 2007 se sert de l’aspiration de la Williams pour déposer son compatriote au freinage de la chicane qui va faire couler beaucoup d’encre. Arrivé en survitesse à l’amorce du virage 2, le local de l’étape Daniil Kvyat manque totalement son freinage et harponne l’arrière du malheureux Sebastian Vettel. La réaction en chaîne provoque un mini chaos dans le peloton. L’Allemand vient frapper l’autre Red Bull de Daniel Ricciardo tandis que derrière Hamilton et Romain Grosjean sont obligés de court-circuiter allègrement la courbe pour éviter d’être happé dans l’accrochage.

Nico Hulkenberg et Rio Haryanto n’auront pas cette chance. Victimes d’un freinage quasiment identique à celui de Kvyat et tout aussi raté de la part d’Esteban Gutierrez, les deux hommes renoncent après seulement quelques mètres de course, tout comme Vettel envoyé violemment dans les barrières tecpro par une nouvelle manœuvre incompréhensible de Kvyat. « Baby-Schumi » déverse toute sa rage dans la radio avant d’apprendre bien plus tard l’identité de son bourreau. Si le quadruple champion du monde restera étonnement clément avec le Russe, lui qui s’était fendu d’une sortie autrement plus piquante dans la cool room du Grand Prix de Chine, Ricciardo n’affichait pas la même mansuétude avec un coéquipier qu’il juge entièrement responsable de son résultat catastrophique ce dimanche. « Je m’attends à ce qu’il me présente des excuses, déclare le pilote Australien. Il en doit à pas mal de monde aujourd’hui. Son erreur a ruiné ma course et celle de l’équipe. »

Hamilton pas verni

Très dommageable pour l’écurie chère à Dietrich Mateschitz, l’incident du départ a en revanche permis à plusieurs pilotes mal qualifiés de tirer leur épingle du jeu. Hamilton a ainsi déjà comblé une grande partie de son retard puisque son bon envol l’a propulsé en 5ème position tandis que derrière Fernando Alonso a gagné, tout comme Romain Grosjean, sept places lors de l’extinction des feux pour pointer au 7ème rang. Neutralisé sous régime de voiture de sécurité pendant trois boucles, le Grand Prix est relancé à l’entame du 4ème passage avec Rosberg en tête de la meute. Si le fils de Keke gère très bien le restart, Räikkönen se montre nettement moins inspiré. Piégé comme un débutant par la relance du pilote Mercedes, le Finlandais se laisse de surcroît surprendre par son compatriote Bottas là même où il était parvenu à dépasser la Williams dans le 1er tour. La seule menace qui aurait pu peser sur ses épaules désormais évanouie, Rosberg peut alors entamer sa promenade de santé.

Le double vice-champion du monde s’échappe aisément en tête tandis que l’autre représentant de la firme à l’étoile tente de remonter dans la hiérarchie. Après avoir facilement disposé de Felipe Massa lors du restart, Hamilton se débarrasse de Räikkönen au 7ème tour. Le retour aux avant-postes du triple paraît irrésistible. Il va pourtant se heurter à la deuxième Williams de Bottas. Incapable de prendre le meilleur sur le Finlandais en piste, le natif de Stevenage s’en remet alors au stratège de Mercedes pour se sortir de cette situation inconfortable. Malgré la réactivité du pit-wall de l’écurie basée à Grove, Bottas s’arrêtant monter des pneus tendres un tour avant l’Anglais, Hamilton ressort devant le champion 2011 de GP3 après son unique passage par les box dans la 17ème boucle. Le face à face tant attendu entre les deux frères ennemis de chez Mercedes semble se profiler d’autant plus que l’ancien protégé de Ron Dennis parvient à réduire sensiblement l’écart qui le sépare de Rosberg.

Renault retrouve le sourire

Relégué à 13 secondes du natif de Wiesbaden au 26ème tour, Hamilton comble près de la moitié de son retard en l’espace de dix tours avant que le muret Mercedes ne vienne mettre un frein à ses velléités de victoire. Frappé par un nouvel ennui mécanique, cette fois une hausse anormale de la pression d’eau, l’Anglais doit ralentir sa cadence à partir du 37ème passage, laissant contre fortune bon cœur le champ libre à son coéquipier. La bataille pour le podium étant définitivement close, Räikkönen ayant lui aussi profité des changements de gommes pour prendre le meilleur sur Bottas, seule la lutte pour les points provoquent encore quelques remous dans le peloton. L’abandon de Max Verstappen sur casse moteur offre à un énorme Alonso les huit points de la 6ème place tandis que Kevin Magnussen débloque le compteur de Renault en décrochant une incroyable 7ème position à l’arrivée juste devant un non moins méritant Romain Grosjean 8ème.

Malheureux lors des deux dernières éditions du Grand Prix de Russie, Nico Rosberg stoppe sa série noire à Sotchi en remportant d’une main de maître la 18ème victoire de sa carrière en F1. Crédité de son septième succès d’affilé, l’Allemand renforce sa position de leader du championnat et assène un nouveau coup rude à son voisin de garage dans la course au titre. Intouchable en cette entame de championnat 2016, le fils de Keke compte désormais 43 longueurs d’avance sur son dauphin Hamilton et peut sereinement aborder un retour un Europe qui lui a souvent réussi par le passé.

Andrea Noviello

Fernando Alonso course Russie 2016
Fernando Alonso débloque enfin son compteur point en Russie au terme d’une superbe course.
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