Course : Rosberg en toute logique

Nico Rosberg course Belgique 2016
Nico Rosberg rejoint les Finlandais Hakkinen et Raikkonen au palmarès avec 20 succès en F1.
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Sans concurrence à la suite d’un départ agité, Nico Rosberg a logiquement remporté le Grand Prix de Belgique, treizième manche de la saison 2016 de Formule 1. Dominateur de bout en bout, l’Allemand conquiert sur le majestueux tracé de Spa-Francorchamps la vingtième victoire de sa carrière devant la Red Bull de Daniel Ricciardo et l’autre Mercedes de Lewis Hamilton revenue depuis l’avant-dernière place sur la grille.

Bombardé dans la peau du favori logique à la victoire dès son arrivée sur le tarmac de Spa-Francorchamps, son coéquipier Lewis Hamilton profitant des caractéristiques favorables du tracé belge pour purger sa pénalité de changement moteur, Nico Rosberg n’aura jamais laissé la pression impacter sur ses performances lui qui n’avait pourtant aucune autre alternative que le succès lors de cette treizième étape de la saison 2016. Si les flèches d’argent ont, sans doute encore plus que les autres voitures, subi de plein fouet les très fortes températures qui ont frappé les Ardennes belges pendant ce week-end, l’Allemand aura constamment su conserver son sang-froid en dépit d’une concurrence nettement plus menaçante qu’à l’accoutumée. Poleman pour la troisième fois consécutive bien qu’il fût loin d’avoir écrasé la séance qualificative, le vice-champion du monde 2015 devait toutefois encore s’affranchir de ses carences actuelles au moment de l’extinction des feux.

Complètement passé au travers de ses deux derniers envols depuis la position de pointe sur la grille en Hongrie et en Allemagne, le fils de Keke n’a cette fois-ci pas laissé passer l’occasion de combler son retard sur son coéquipier au championnat. Impeccable lors de sa mise en action, Rosberg a ensuite bien su profiter de l’auto-élimination des Ferrari et des Red Bull au premier virage pour s’offrir une course en solitaire à l’avant du peloton. Fin gestionnaire de ses gommes, le pilote Mercedes décroche sans la moindre opposition sa sixième victoire de la saison, la première à Spa-Francorchamps. « Cela n’a clairement pas été la course la plus difficile de ma carrière, reconnaît volontiers Nico sur le podium. J’ai vite pris les devants et j’ai ensuite pu tout maîtriser. Le fait que Lewis ne soit pas à mes côtés m’a indubitablement facilité la tâche. Mais je ne vais pas bouder mon plaisir pour autant. Je suis satisfait de ma journée, car j’ai gagné la course. J’ai fait le boulot ce week-end, c’est le plus important. »

Un départ mouvementé

Avec des Mercedes situées aux deux extrémités de la grille, le départ de ce Grand Prix de Belgique promettait d’être pimenté. Il le fut. Si Rosberg n’éprouva une fois n’est pas coutume aucun mal à s’extirper de son emplacement, il n’en a pas été de même pour son dauphin sur la grille Max Verstappen. Sans doute un petit peu ébranlé de se retrouver si bien placé, bien que le Néerlandais n’ait comme toujours laissé aucune émotion transparaître dans ses propos à l’issue de son exploit en qualification, le prodigue de Red Bull manque son envol perdant dès les premiers mètres deux places au profit des Ferrari de Sebastian Vettel et de Kimi Räikkönen. Trop orgueilleux pour rester sagement derrière les deux monoplaces rouges dans le premier virage, le natif d’Hasselt tente de repousser au maximum son freinage à la Source au risque de s’accrocher avec le Finlandais. Très (trop ?) audacieuse, la manœuvre du Batave se retourne finalement contre lui lorsque « Baby-Schumi » referme sa trajectoire sur l’autre monoplace de Maranello.

Touché à son tour par « Ice-Man », Verstappen y laisse, tout comme le champion du monde 2007, une partie de son aileron-avant et abandonne précipitamment ses ambitions de podium. Âpres à l’avant, les duels occasionnent tout autant de dégâts à l’arrière en témoigne l’impressionnante explosion du pneu arrière gauche de Carlos Sainz dans la ligne droite de Kemmel à l’entame du deuxième tour. Dans ce grand barnum du départ, les grands bénéficiaires se nomment Nico Hulkenberg deuxième et Daniel Ricciardo troisième tandis qu’un peu plus loin Fernando Alonso pointe déjà en onzième position. Volontairement prudent à l’extinction des feux, le leader du championnat Hamilton occupe, quant à lui, le treizième rang lorsque la direction de course décide d’activer la voiture de sécurité virtuelle afin de nettoyer les nombreux débris qui jonchent la piste. La tension retombe l’espace de deux tours avant qu’un nouvel incident ne vienne émailler ce début de Grand Prix complètement fou.

La frayeur Magnussen

Installé dans le sillage de son coéquipier Jolyon Palmer à une inespérée huitième place, Kévin Magnussen perd inexplicablement le contrôle de sa Renault au sommet de l’Eau Rouge dans la sixième boucle. Le choc est épouvantable. Fort heureusement, le Danois s’en tire à bon compte avec une simple cheville endolorie et une coupure superficielle. La RS16 ayant complètement détruit la barrière de protection pneumatiques, la FIA prend la décision de neutraliser une nouvelle fois le peloton, mais cette fois derrière la vraie voiture de sécurité. Les pilotes Force India, les Haas, Valtteri Bottas ou encore le rookie Esteban Ocon en profitent pour se jeter dans la voie des stands, facilitant encore d’avantage la remontée d’Alonso et d’Hamilton. Le rail placé à la sortie du virage de l’Eau Rouge ayant lui aussi été endommagé dans le crash de Magnussen, Charlie Whiting brandit le drapeau rouge trois boucles plus tard, obligeant tout le plateau à venir se ranger dans la pit-lane.

L’interdiction de changer de gommes lors de l’arrêt de la course ne s’appliquant pas en cas de drapeau rouge, chaque équipe tire parti de cette pause forcée pour changer les pneus sur ses deux voitures. Le leader Rosberg monte les médiums quand son dauphin Ricciardo préfère les tendres. Revenu à la cinquième place à la faveur de son arrêt « gratuit », Hamilton repart avec les mêmes enveloppes que l’Australien. La folle remontée du Britannique se poursuit dès le restart, le triple champion du monde venant facilement à bout de la McLaren d’Alonso au 11ème tour. Solidement ancré sur un podium après lequel il court toujours, Hulkenberg n’opposera pas une plus grande résistance au pilote Mercedes. Opportuniste à défaut d’avoir réellement été brillant, le natif de Stevenage sécurise la troisième place dès la 18ème boucle, laissant aux Ferrari et à ce bougre de Verstappen la responsabilité d’animer la course dans le peloton.

Verstappen dépasse les bornes

Régulièrement pointé du doigt depuis plusieurs courses pour son trop plein d’agressivité dans les phases défensives, le prodigue de Red Bull fait de nouveau parler de lui à Spa. En mal. Après avoir délibérément poussé dehors Räikkönen aux Combes à la suite d’une attaque du Finlandais dans le 12ème tour, le fils de Jos se fend d’une manœuvre encore plus dangereuse une boucle plus tard lorsqu’ « Ice-Man » tente de le surprendre par l’intérieur dans la ligne droite de Kemmel. À l’image de l’immonde geste de Michael Schumacher sur Mika Hakkinen il y a seize ans de cela au même endroit, le Néerlandais se décale trop tardivement au risque d’envoyer le champion du monde 2007 dans le décor. Cette fois c’en est trop pour le pilote Ferrari. Le protégé de Steve Robertson crache sa colère à la radio, mais ne sera jamais entendu par une direction de course étrangement sourde lorsqu’il est question de sanctionner la nouvelle star de la F1.

« Je n’ai rien contre les batailles serrées en piste à condition qu’elles soient justes, assène furibond le pilote de la Scuderia. Être obligé de freiner en pleine ligne droite alors que je suis à fond, ce n’est vraiment pas correct. Ce genre de choses n’arrive pas avec les autres pilotes. S’il ne change pas d’attitude rapidement, il risque de créer un très grave accident un jour. » Conforté par l’aberrante intransigeance de la FIA à son égard, Verstappen ponctuera son festival de monstruosité en piste avec une nouvelle manœuvre défensive pour le moins critiquable vis-à-vis de Sergio Perez au 26ème tour. Ce qui ne l’empêchera toutefois pas de terminer son Grand Prix de Belgique à une anonyme onzième place très loin derrière l’autre Red Bull de Ricciardo deuxième sous le drapeau à damier. Autrement plus calme, la deuxième partie de course n’offrira en guise d’amuse-gueule que la timide remontée des Ferrari dans les points et la lente chute d’un Alonso finalement classé au septième rang.

Andrea Noviello

Max Verstappen course Belgique 2016
Verstappen a de nouveau dépassé les limites du raisonnable dans ses défenses face à Raikkonen.

 

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