Lewis Hamilton
Lewis Hamilton n’a sans doute pas réussi la course qu’il aurait voulue en Belgique, mais force est de constater que sa folle remontée vers le haut de la hiérarchie fut pour le moins limpide. Et efficace. Averti dans son arrivée à Spa-Francorchamps que le couperet de la pénalité consécutive au changement de son groupe propulseur allait s’abattre sur lui, le triple champion du monde a accepté son sort avec philosophie, concentrant ses efforts, et ses réglages, sur la journée de dimanche. Réduit au rang de simple faire-valoir lors des qualifications, il réalisa quelques boucles au ralenti histoire de satisfaire à la règle des 107%, le Britannique s’envole très moyennement au départ et ne gagne aucune place avant le premier virage. Aidé par la cohue provoquée par l’accrochage entre la Red Bull de Verstappen et les Ferrari à la Source, le natif de Stevenage se faufile malicieusement dans le peloton et émerge au 15ème rang à la fin du 1er tour. 12ème au restart, le fils d’Anthony élimine rapidement la Manor d’Ocon avant de profiter d’un nouveau fait de course pour grimper dans la hiérarchie. L’accident de Magnussen et la sortie du drapeau rouge au 9ème passage lui offre un arrêt gratuit dont il ne se prive d’ailleurs pas, l’Anglais troquant ses gommes médiums pour des tendres. Propulsé en 5ème position derrière Alonso, le pilote de la firme à l’étoile engloutit la McLaren de l’Espagnol dans la 11ème boucle. Hulkenberg cède six tours plus tard, permettant au champion du monde en titre de récupérer une 3ème place inespérée. Trop distancé pour espérer rejoindre Ricciardo, Hamilton stoppera deux autres fois à son box, au 21ème et 32ème passage, histoire de sécuriser le 97ème podium de sa carrière. Du bon Lewis.
Fernando Alonso
L’Espagnol s’attendait à souffrir sur un tracé pas vraiment adapté aux caractéristiques de sa McLaren. Mais Fernando Alonso n’est pas un double champion du monde pour rien. Comme à chaque fois qu’il en a l’occasion, l’Espagnol a parfaitement su tirer profit d’un Grand Prix décousu pour venir arracher une 7ème inaccessible pour sa machine, et surtout son moteur Honda, en temps normal. Le natif d’Oviedo n’aura pourtant pas été épargné par les ennuis mécaniques lors de ce week-end belge. Trahi par la nouvelle spécification du groupe propulseur japonais après seulement trois tours en libres 1, le « Taureau des Asturies » a de nouveau subi une avarie technique en qualification alors qu’il n’avait même pas signé le moindre chrono. Rejeté sur la dernière position de la grille de départ après avoir encaissé la bagatelle de 60 places de pénalité, le pilote McLaren s’extirpe brillement à l’extinction des feux et pointe déjà au 11ème rang à l’entame du 2ème tour. Le meilleur est encore à venir. La sortie du drapeau rouge dans la 9ème boucle, consécutive au crash de Magnussen, le bombarde en 4ème position avec de surcroît des pneus tendres neufs. Facilement éliminé par Hamilton, l’ancien protégé de Flavio Briatore s’arrête une deuxième fois à son box au 23ème passage. Contraint de céder aux assauts de Perez six boucles plus tard, « Nando » devra également s’incliner devant Vettel à dix tours de l’arrivée, mais parviendra jusqu’au bout à maintenir derrière lui les Williams de Bottas et Massa. Superbe 7ème à Spa, Alonso inscrit six nouveaux points précieux au championnat qui replacent McLaren juste devant Toro Rosso au classement constructeur. Ne lâche rien.
Daniel Ricciardo
L’homme au sourire le plus contagieux du paddock a décidemment l’art du rebond. Éclipsé par la tornade Verstappen en qualification, il décroche le 5ème chrono en ayant pris le pari de chaussé les gommes tendres en Q2, l’Australien a totalement renversé la situation à son avantage lors d’un Grand Prix où, à l’inverse de son très dissipé coéquipier, il aura parfaitement su se tenir à l’écart des problèmes. Auteur d’une mise en action très poussive, il perd d’entrée trois places au profit des Force India et de la McLaren d’Alonso, le natif de Perth profite de la touchette entre son coéquipier et les Ferrari pour s’emparer de la troisième place à la sortie de l’Eau Rouge. Pas assez véloce pour venir déloger Hulkenberg de la deuxième place aux Combes, le pilote Red Bull va attendre l’arrêt de l’Allemand au 6ème tour pour grimper d’un rang. Doté d’un nouvel aileron avant, le sien ayant été endommagé par des débris au départ, et de gommes tendres neuves lors de l’arrêt de la course sous drapeau rouge, le protégé d’Helmut Marko se détache aisément de la Force India après le restart sans toutefois représenter une réelle menace pour l’intouchable leader Rosberg. Rapidement esseulé à la 2ème place, le vice-champion 2010 de F3.5 se contente de contrôler son avance sur le troisième Hamilton après avoir procédé à son second changement de gommes au 25ème tour. Opportuniste et efficace à défaut d’avoir réellement pu se montrer menaçant, Ricciardo décroche après l’Allemagne une nouvelle deuxième place et consolide son statut de meilleur des non Mercedes au championnat. Mieux, ses 18 points permettent à Red Bull de prendre encore un peu plus ses distances avec sa rivale Ferrari au classement constructeur. Une valeur sûre.
Nico Rosberg
Que peut-on reprocher à Nico Rosberg si ce n’est d’avoir triomphé sans la moindre concurrence ce week-end ? Sevré de victoires depuis le Grand Prix d’Europe à Bakou, l’Allemand a parfaitement tenu son rang à Spa en s’imposant avec brio sur l’un des tracés les plus exigeants du championnat. Confronté, tout comme son coéquipier, à une surchauffe excessive des ses pneumatiques en essais libres, le vice-champion du monde 2015 n’a pas ménagé sa peine lors des qualifications pour empocher la 28ème pole position de sa carrière un souffle devant Verstappen. Parfait à l’extinction des feux, chose qu’il ne lui était plus arrivé depuis bien longtemps, le natif de Wiesbaden se retrouve sans adversaire dès l’Eau Rouge, le Néerlandais ayant eu la lumineuse idée de venir jouer aux auto-tamponneuses avec les Ferrari dans le premier virage. Chaussé d’un train de pneus médiums pendant l’interruption du Grand Prix au 9ème tour, le fils de Keke négocie idéalement le restart, se mettant à l’abri d’une éventuelle attaque de la Red Bull de Ricciardo. Bien trop rapide pour l’Australien, le pilote Mercedes s’envole seul en tête au point de compter plus de huit secondes sur le protégé d’Helmut Marko au moment où son équipe le rappelle une deuxième fois à son box au 26ème passage. Reparti équipé d’un nouveau train de pneus médiums, le champion 2005 de GP2 gère tranquillement sa fin de course et achève sa balade dominicale avec près de 15 secondes d’avance sur son dauphin Ricciardo. Brillant vainqueur d’une course qu’il aura eu le mérite de se rendre facile, Rosberg réalise une excellente opération au championnat en recollant à seulement neuf longueurs d’Hamilton. Un sans-faute.
Andrea Noviello
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