Privé de l’opposition d’un Lewis Hamilton réduit au rang de figurant en raison de ses multiples changements de moteur, Nico Rosberg a quand même dû s’employer pour réaliser le chrono le plus rapide des qualifications du Grand Prix de Belgique. Auteur de sa troisième pole position consécutive, l’Allemand devance pour un petit dixième la Red Bull de ce diable de Max Verstappen et la Ferrari de Kimi Räikkönen.
Rejeté au pied du podium de son Grand Prix à domicile alors qu’il avait effectué le plus gros du travail en se qualifiant devant son coéquipier Lewis Hamilton, Nico Rosberg avait quitté le paddock de la F1 la tête basse, loin très loin même du sourire triomphaliste qu’il affichait encore au soir de sa quatrième victoire consécutive deux mois plus tôt en Russie. Submergé par un Hamilton tout bonnement imbattable depuis son succès dans les rues de sa Principauté, Rosberg s’était juré d’enrayer l’hémorragie à l’heure où la compétition reprenait ses droits sur l’un des circuits les plus exigeants du calendrier : Spa-Francorchamps. Complètement remis sur pied par quatre longues semaines de repos passées loin du tumulte de la catégorie reine, le natif de Wiesbaden a de surcroît appris dès son arrivée en Belgique que son voisin de garage ne serait pas, pour lui tout du moins, une grande menace ce week-end, le Britannique ayant décidé d’utiliser ce treizième rendez-vous de la saison pour renouveler l’intégralité de son groupe propulseur.
Débarrassé avant même de débuter les premiers essais de son rival le plus encombrant, le fils de Keke n’affichait pourtant pas le moindre excès d’optimisme au moment de disputer une qualification que tout le monde voyait déjà jouée d’avance. Si l’Allemand a bien fait respecter la hiérarchie dans les Ardennes belges en s’adjugeant sa troisième pole position consécutive, sa deuxième à Spa après celle conquise en 2014, il n’a pas pour autant écrasé la séance, la faute à une flèche d’argent nettement moins impératrice que prévue sur le tarmac surchauffé de Francorchamps. « Ce début de week-end n’a pas été facile, confirme le pilote flanqué du numéro 6. Nous étions sérieusement distancés sur un tour lors de la séance matinale. Nous avons par la suite modifié plusieurs choses sur la voiture et nous avons, semble-t-il, trouvé les bonnes solutions. Je suis content de me retrouver en pole, mais je sais aussi que la course sera très disputée demain. La gestion des pneumatiques sera cruciale. »
Verstappen un peu plus dans l’histoire
Qualifié en pole position pour la 28ème fois de sa carrière, Robserg partira logiquement avec les faveurs des pronostics demain d’autant plus qu’à l’inverse de son dauphin sur la grille Max Verstappen (2ème), le pilote Mercedes s’élancera chaussé en gommes tendres au départ. Passé à seulement 149 millièmes d’arracher le meilleur chrono au vice-champion du monde 2015, le prodigue néerlandais a en revanche misé sur les pneus supertendres lors de son unique tentative en Q2. Un choix certes payant sur un tour chrono, il s’offre pour la première fois de sa carrière la première ligne de la grille de départ effaçant ainsi des tablettes le précédent record détenu depuis plus de 55 ans par Ricardo Rodriguez, mais qui pourrait toutefois jouer contre lui en course en raison des fortes chaleurs qui sévissent sur le majestueux toboggan de Francorchamps depuis l’ouverture du week-end.
De nouveau le plus véloce dans le clan Ferrari, le Finlandais devançant son coéquipier Sebastian Vettel (4ème) pour la quatrième fois en cinq qualifications, Kimi Räikkönen (3ème) n’aura pas les mêmes préoccupations, puisqu’à l’instar du poleman Rosberg, le champion du monde 2007 a choisi de miser sur les gommes tendres lors de son tour en Q2. Autre gros bras à avoir privilégié cette option, Daniel Ricciardo (5ème) s’élancera juste derrière le duo Ferrari et tentera de démontrer en course que son pari stratégique était le bon. Toujours très à leurs aises à Spa, les Force India ont cette année encore répondu présent sur le tracé le plus long du calendrier. Sergio Perez décroche le sixième temps du jour suivi de près par son coéquipier Nico Hulkenberg (7ème). Attendues en meilleure forme compte-tenu des caractéristiques du circuit belge, les Williams n’ont en revanche pas réussi à réellement tirer leur épingle du jeu lors de ces qualifications.
Button la bonne surprise
Valtteri Bottas (8ème) et Felipe Massa (10ème) ont même eu la désagréable surprise de voir la McLaren de Jenson Button (9ème) s’intercaler entre eux sur la grille. Boosté par la nouvelle version du moteur Honda, le champion du monde 2009 s’invite pour la troisième fois de l’année en Q3 et offre au team britannique un peu de réconfort, lui qui a perdu sa deuxième monoplace, celle de Fernando Alonso (22ème), dès sa sortie des stands suite à énième problème du groupe propulseur japonais. L’autre bonne surprise de cette séance qualificative vient du côté de Haas, Romain Grosjean (11ème) et Esteban Gutierrez (13ème) se classant aux portes du top 10. Longtemps en grande souffrance dans l’exercice du tour chronométré, Renault a, elle aussi, retrouvé du poil de la bête en Belgique avec les 12ème et 14ème places du duo Kevin Magnussen-Jolyon Palmer.
Privés de développement moteur depuis l’ouverture de la saison, Carlos Sainz et Toro Rosso n’ont en revanche pas pu réaliser de miracle. Seulement 15ème sur la grille, le fils du double champion du monde des rallyes précède la Manor de Pascal Wehrlein (16ème) et la Sauber de Felipe Nasr (17ème). S’il n’a rien pu contre un coéquipier nettement plus expérimenté que lui, le débutant tricolore Esteban Ocon (18ème) a néanmoins réussi une bonne première qualification en F1, le protégé de Mercedes s’offrant le scalp de Daniil Kvyat (19ème) et de Marcus Ericsson (20ème). Réduit au rang de figurant pendant cette séance, Lewis Hamilton (21ème) tentera de limiter les dégâts en course même si la donne pneumatique devrait considérablement compliquer son opération remontée. « Nous ne sommes pas facilement les meilleurs ici, témoigne l’Anglais. Avec ces températures, nous allons tous avoir des dégradations massives. Ce ne sera clairement pas une course de tout repos. »
Andrea Noviello
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