Course : Vettel comme au bon vieux temps

Sebastian Vettel course Singapour 2015
Magistral de bout en bout, Sebastian Vettel enregistre à Marina Bay son 42ème succès en F1.
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Dominateur comme à ses plus belles heures chez Red Bull, Sebastian Vettel s’est octroyé le Grand Prix de Singapour, treizième étape de la saison de Formule 1. Inébranlable en dépit des deux interventions de la voiture de sécurité, l’Allemand conquiert la 42ème victoire de sa carrière, sa troisième chez Ferrari, devant la Red Bull de Daniel Ricciardo et son coéquipier Kimi Räikkönen.

Nommé à la tête de Ferrari en lieu et place du très peu loquace Marco Mattiacci, Maurizio Arrivabene avait clamé dès son arrivée ses ambitions pour ce championnat 2015. S’il ne se faisait guère d’illusions sur les chances du team italien de reconquérir la couronne mondiale face au rouleur compresseur Mercedes, le nouveau boss de la Scuderia s’était fixé un minimum de deux succès pour sa première saison au commandement de l’écurie la plus titrée de l’histoire. Persuadé de pouvoir venir chatouiller les flèches d’argent à la moindre défaillance de celles-ci, l’ancien grand patron de Philips Morris avait également confié qu’en cas de trois victoires, le championnat de la plus mythique des équipes du championnat serait en tout point idyllique.

S’il faudra encore patienter pour savoir si Arrivabene respectera le défi qu’il s’était lancé sous forme de boutade en cas d’un quatrième succès de la Scuderia cette année, ce dernier avait affirmé qu’il irait courir tout nu dans les collines de Maranello, le boss de Ferrari peut d’ores et déjà se réjouir du nouveau triomphe de son pilote vedette. Époustouflant la veille lors des qualifications, Sebastian Vettel a écœuré la concurrence en course pour s’adjuger la 42ème victoire de sa carrière, dépassant ainsi Ayrton Senna au palmarès. « Ce fut une très bonne course aujourd’hui, révèle le natif d’Heppenheim. Peut-être même l’une de mes meilleurs. La bataille a été intense parce que Ricciardo préservait habilement ses pneus. Les safety car ont tout remis à plat, mais j’ai pu rester devant sachant qu’il est très compliqué de doubler ici. Cela a été un week-end parfait. On va maintenant essayer de rendre possible l’impossible. »

Hulkenberg se saborde

Auteur de sa première pole en rouge la veille, Vettel tire habilement parti de sa position de pointe pour virer en tête au premier virage devant la Red Bull de Daniel Ricciardo et l’autre Ferrari de Kimi Räikkönen. Mal parti depuis sa 6ème place sur la grille, Nico Rosberg se laisse surprendre par la Williams de Valtteri Bottas à l’extinction des feux, mais repasse immédiatement le Finlandais par l’extérieur à la sortie du virage 3. Grand perdant du départ, Romain Grosjean chute de trois places, reculant au 13ème rang, quand dans le même temps Max Verstappen, resté littéralement scotché sur la grille, a sombré en dernière position. Déterminé à rapidement s’assurer un confortable pécule d’avance sur son dauphin Ricciardo, Vettel réalise un premier tour de folie qu’il conclut avec plus de trois secondes sur le pilote Red Bull et près de huit secondes sur la Mercedes d’Hamilton seulement 5ème.

Véritablement déchaîné en ce début de Grand Prix, le pilote allemand colle 5,3 secondes à l’Australien en seulement quatre tours. Englué dans le trafic suite à son mauvais envol, Grosjean choisit d’anticiper son premier arrêt et stoppe dès l’entame de la 10ème boucle, lançant ainsi la première valse des changements de pneus. Appelé à son box à l’entame du 13ème tour, Felipe Massa reprend la piste en lutte avec la Force India de Nico Hulkenberg, lui-même passé par son stand une boucle plus tôt. Arrivé sur le troisième virage avec beaucoup plus de vitesse que le pilote Williams, le vainqueur des 24 Heures du Mans resserre sa trajectoire vers l’intérieur et s’en va percuter la monoplace du Brésilien avant d’être lourdement renvoyé dans le mur de pneus. La virtual safety-car étant déployée, tous les gros bras opèrent leurs changements de gommes au 14ème passage.

Le show Toro Rosso

Si Vettel, Ricciardo, Räikkönen ou encore Bottas décident de rechausser des supertendres, Mercedes effectue le choix opposé en équipant de gommes tendres les voitures d’Hamilton et de Rosberg. Un pari osé, mais qui ne s’avérera pas payant. Victime de l’entrée en piste de la vraie voiture de sécurité deux tours plus tard, Daniil Kvyat chute au 6ème rang derrière les deux flèches d’argent à la sortie de son changement de pneus. Habile lors de la relance de la course au 19ème tour, Vettel se bâtit de nouveau une petite marge de sécurité sur son ancien coéquipier Ricciardo. Cantonné à un rôle de faire-valoir auquel il n’est plus habitué, Hamilton voit sa Mercedes lui jouer des tours à l’attaque de la 27ème boucle. Touché par un problème d’accélérateur, l’Anglais perd 12 places en l’espace de cinq tours avant de jeter l’éponge au 33ème passage, rejoignant au rang des abandons Felipe Massa lâché par sa boîte de vitesse deux tours plus tôt.

Crédité d’une très jolie course jusque-là, Fernando Alonso est lui aussi contraint de renoncer au 34ème tour en raison d’une boîte de vitesse récalcitrante. Loin de cette épidémie de défaillance mécanique, le leader Vettel  reprend le large sur son dauphin Ricciardo, reléguant le natif de Perth à plus de quatre secondes en trois tours. Crédité d’une incroyable remontée, facilitée il est vrai par la première intervention de la safety car, Verstappen pointe en 8ème position quand il s’arrête une deuxième fois à son box au 37 tour, initiant la deuxième salve des changements de gommes. Hélas pour les Mercedes et leur stratégie audacieuse, un spectateur descend sur la piste à ce même moment, obligeant la direction de course à faire de nouveau rentrer la voiture de sécurité en piste. Les leaders basculent alors sur une stratégie à deux arrêts figeant définitivement les positions en tête de course.

L’énigme Mercedes

Seule la touchette impliquant Button et Maldonado ainsi que l’incroyable finish du duo Verstappen-Sainz, respectivement 8ème et 9ème à l’arrivée, animera une fin de Grand Prix au scénario tout tracé. Jamais en mesure de se mêler à la lutte pour la victoire, la seule Mercedes rescapée de Rosberg terminera son pénible Grand Prix à une fade 4ème place à près de 25 secondes du vainqueur Vettel. « Cette contre-performance est totalement incompréhensible, révèle le fils de Keke. Surtout après la saison que nous avons réalisée jusqu’ici. Le résultat d’aujourd’hui est très inquiétant, car nous ne savons toujours pas pourquoi nous n’avions pas le rythme ce week-end. C’est décevant pour toute l’équipe. J’espère que les choses reviendront à la normale lors du prochain Grand Prix. Les points que je reprends sur Lewis ne sont qu’une maigre consolation. »

Impérial comme à ses plus belles heures chez Red Bull, Sebastian Vettel empoche sa quatrième victoire dans les rues de Singapour et se replace dans l’aspiration de Nico Rosberg au championnat. Revenu à huit petites longueurs de son compatriote au classement pilote grâce à sa troisième victoire de la saison, « baby-schumi » relance complètement la lutte à la deuxième place et prend un ascendant psychologique sur son rival qui pourrait bien s’avérer prépondérant d’ici la fin de cet exercice 2015.

Andrea Noviello

Sergio Perez course Singapour 2015
Sur la lancée de ses précédentes courses, Sergio Perez s’adjuge une convaincante 7ème place.
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