Course : Vettel le diable rouge

Vettel course Hongrie 2015
Phénoménal de maîtrise et de constance, Sebastian Vettel remporte à Budapest sa 41ème victoire.
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Mis sur orbite par un départ de folie, Sebastian Vettel a déjoué tous les pièges d’une course complètement folle pour quérir le Grand Prix de Hongrie, dixième étape de la saison de Formule 1. Désormais l’égal d’Ayrton Senna avec 41 succès en catégorie reine, l’Allemand triomphe devant les deux Red Bull de Daniil Kvyat et Daniel Ricciardo.

Vainqueur en rouge dès son deuxième Grand Prix au volant d’une monoplace frappée du cheval cabré, Sebastian Vettel s’est rapidement rendu compte que ce succès précoce ne serait pas pour autant suivi de beaucoup d’autres dans cette campagne 2015. Si son choix de quitter le cocon Red Bull s’est avéré judicieux tant les difficultés de l’équipe quadruple championne du monde sont grandes cette saison, il n’a pas occulté les carences certaines de la Scuderia face au rouleau compresseur Mercedes. Bien que revenue de très loin après une année 2014 cauchemardesque, Ferrari accuse toujours un substantiel retard de performance sur la formation germanique en témoigne l’écart de sept dixièmes qui séparait « baby-schumi » de Lewis Hamilton après les qualifications de ce Grand Prix de Hongrie.

Larguées par les flèches d’argent, mais aussi par les Williams il y a trois semaines à Silverstone, les monoplaces fabriquées à Maranello ont, cependant, totalement inversé la tendance lors de ce rendez-vous magyar. Un départ de folie conjugué à une stratégie parfaite et un rythme d’enfer imprimé tout au long des 69 tours de course auront permis à Sebastian Vettel de coiffer sa toute première victoire sur le tracé de Budapest et de signer son deuxième succès dans la mythique écurie italienne. « C’est une journée incroyable, confie le pilote flanqué du numéro 5. Nous avons montré que nous avions un bon rythme aujourd’hui et je remercie grandement le team. Cette victoire est pour Jules. La semaine a été compliquée à vivre. Jules était un membre de l’équipe, un membre de la famille et nous savons que tôt ou tard il aurait été un pilote Ferrari. »

Hamilton brouillon

Placé sur la 3ème place de la grille derrière les deux pilotes Mercedes Lewis Hamilton et Nico Rosberg, Vettel réalise un envol prodigieux qui le propulse en tête au premier virage non sans avoir joué des coudes avec le double champion du monde britannique. Encore mieux parti que son coéquipier, Kimi Räikkönen passe lui de la 5ème à la 2ème position dès le deuxième virage après avoir résisté à la défense très virile de Rosberg. Rejeté au 4ème rang, Hamilton entend rapidement regagner le terrain perdu et tente une offensive suicidaire sur l’autre flèche d’argent à l’approche du virage 6. Obligé de couper la chicane en passant dans le bac à gravier, le natif de Stevenage tombe au 10ème rang et ruine toutes ses chances de briller sur l’un des ses tracés favoris. Propulsées aux deux premières places par leur départ canon, les deux Ferrari mènent un train d’enfer en début de course larguant progressivement une Mercedes de Rosberg aux performances étrangement en retrait.

Autre grand perdant du départ où il fut victime d’un contact avec la Williams de Bottas, Daniel Ricciardo élimine facilement l’autre Red Bull de Daniil Kvyat au 8ème tour, l’écurie autrichienne imposant au Russe de laisser filer l’Australien plus rapide que lui, avant de venir à bout de Nico Hulkenberg et de Valtteri Bottas au prix d’un superbe freinage au premier virage. En lutte pour le gain de la 9ème position, Sergio Perez et Pastor Maldonado vont provoquer la première étincelle d’un Grand Prix qui n’en manquera pas. Attaqué par le pilote Force India dans la 19ème boucle, le Vénézuélien s’élargit trop en sortie du virage 1 et envoie le malheureux mexicain en tête-à-queue dans les run-off. La première valse des arrêts au stand n’ayant opéré aucun changement dans le quinté de tête, Hamilton se charge de bouleverser la hiérarchie en dépossédant Ricciardo de sa 4ème place au 29ème tour.

Red Bull retrouve des ailes

Solide 7ème du Grand Prix, Nico Hulkenberg va, sans le vouloir, totalement redistribuer les cartes lorsque son aileron-avant explose sous ses roues lors du 43ème tour catapultant l’Allemand dans le mur de pneus. Contrainte d’envoyer la voiture de sécurité en piste afin de nettoyer les nombreux débris qui jonchent la piste, la direction de course met subitement à mal les ambitions d’une Scuderia Ferrari qui n’a plus goûté à la joie d’un doublé depuis le Grand Prix d’Allemagne 2010. Parfaitement négocié par Vettel et Rosberg qui élimine sans difficulté un Räikkönen victime d’une défaillance de son MGU-K, le restart est en revanche mal assuré par Hamilton ce dont profite immédiatement Ricciardo pour l’attaquer par l’extérieur. Pas décidé à plier, le Britannique vire large et percute les flans de la Red Bull endommageant sérieusement son aileron avant. Dépassé dans la foulée par l’autre monoplace autrichienne de Kvyat, le double champion du monde s’arrêtera à son box changer son museau meurtri avant de se voir infliger un drive-through qui le repoussera au 13ème rang.

Instigateur involontaire des malheurs d’Hamilton, Ricciardo va également causer la perte de l’autre Mercedes de Rosberg en opérant un freinage suicidaire sur l’Allemand au 64ème passage. Ressorti du virage 1 devant le natif de Perth, le vice-champion du monde 2014 resserre trop sa trajectoire et entaille sa roue arrière gauche sur l’aileron avant de la RB11 de l’Australien. Obligé d’effectuer un tour entier du circuit sur trois roues, le fils de Keke repartira 10ème quand Ricciardo, lui aussi contraint de repasser par les stands changer son aileron avant, ne perdra qu’une place au détriment de son coéquipier Kvyat brillant deuxième d’une course à rebondissement. « Après le premier virage j’ai cru que c’en était peut être déjà fini de ma course, car j’ai eu un énorme plat au freinage, révèle le natif d’Oufa. L’équipe m’a dit de continuer et aujourd’hui j’ai appris ce que cela voulait dire de ne jamais abandonner. »

Alonso héroïque

Sanctionné d’un drive-through au 56ème tour pour avoir dépassé la vitesse autorisée dans la pit-lane lors de l’intervention de la safety-car, Max Verstappen conclut sa superbe course à une incroyable 4ème position, enregistrant le meilleur résultat de sa carrière en F1. Passé au travers de toutes les embûches de cette manche hongroise, Fernando Alonso réalise la performance majuscule de ce Grand Prix en décrochant une sensationnelle 5ème place au volant d’une McLaren Honda accusant pourtant toujours un net déficit de vitesse. « C’est une belle surprise, explique le natif d’Oviedo. Un joli cadeau après toute la malchance que nous avons connue. Je me suis bien amusé, c’était vraiment sympa. La course a été chaotique et nous avons profité des opportunités qui se sont offertes à nous. »

Magistral de bout en bout, Sebastian Vettel signe à Budapest le 41ème succès de sa carrière et rejoint au palmarès la légende Ayrton Senna. Seul pilote capable jusqu’ici d’enrayer l’hégémonie de Mercedes, le quadruple champion du monde revient à 21 points de Rosberg au classement et consolide sa troisième place au championnat. Si l’écart qui le sépare du leader Hamilton demeure conséquent, « baby-schumi » n’a pas encore dit son dernier mot dans une course au titre encore loin d’être assurée aux seules flèches d’argent.

Andrea Noviello

Daniil Kvyat course Hongrie 2015
Magnifique 2ème, Daniil Kvyat signe en Hongrie son tout premier podium en Formule 1.
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