Intouchable sur l’un de ses circuits de prédilection, Lewis Hamilton a obtenu le meilleur temps des qualifications du Grand Prix de Hongrie. Fort de sa 9ème pole position de la saison, la 47ème de sa carrière, le Britannique devance une nouvelle fois l’autre Mercedes de Nico Rosberg et la Ferrari de Sebastian Vettel.
Décrit par ses pairs comme l’un des pilotes les plus rapides en qualification depuis ses débuts tonitruants en 2007, Lewis Hamilton affichait pourtant l’an dernier un bilan défavorable au soir de la séance qualificative de Budapest. Trahi pour la deuxième fois d’affilée en une semaine par sa flèche d’argent, après ses soucis de freins à Hockenheim, le Britannique voyait son coéquipier Nico Rosberg le dominer 6-4 au jeu des pole positions. Bien qu’intrinsèquement plus rapide que l’Allemand, le double champion du monde n’allait jamais combler son retard sur le natif de Wiesbaden dans l’exercice du tour chronométré échouant pour la toute première fois de sa carrière en F1 face à son voisin de garage (11-9 à l’avantage de Rosberg).
Douze mois plus tard, la donne a profondément changé. Totalement décomplexé par sa deuxième couronne mondiale, Hamilton a enfilé les pole positions comme des perles dans ce championnat 2015 et retrouvé cette confiance en qualification qu’il avait quelque peu perdue l’an dernier. Impressionnant de facilité depuis l’entame de ce week-end magyar, le natif de Stevenage a mis un point d’honneur à surclasser son coéquipier lors de cette séance qualificative et s’offrir la 47ème pole position de sa carrière, la 5ème à Budapest après celles de 2007, 2008, 2012 et 2013. « Je suis incroyablement heureux de ce week-end, explique le pilote flanqué du numéro 44. J’aime cette piste et j’ai souvent eu de très bons résultats ici. Mais je ne parviens pas à me souvenir d’avoir connu une performance aussi bonne que celle-ci. La voiture était fantastique aujourd’hui. »
Rosberg surclassé
Crédité du tour le plus rapide en 1.22.020, le pilote Mercedes a infligé un véritable camouflet à un Nico Rosberg totalement hors du coup sur les rives du Danube. Déjà dominé dans chacune des sessions du week-end, l’Allemand a concédé en qualification un gouffre de six dixièmes au champion du monde en titre. Auteur de deux erreurs identiques dans le premier virage en Q1 et en Q3, le fils de Keke n’a jamais semblé satisfait de l’équilibre offert par sa W06, pestant notamment à la radio contre le trop grand sous-virage de sa flèche d’argent. « Je n’ai pas d’explications, révèle le vice-champion du monde 2014. Les qualifications se sont assez bien déroulées au final, mais je n’ai juste pas trouvé le rythme. Ce week-end a été fait de hauts et de bas pour moi. Nous devons juste y regarder ce soir, mais je ne suis clairement pas content de cette séance. »
En difficulté lors de la première journée du vendredi, Sebastian Vettel est parvenu à retrouver des sensations à bord de sa Ferrari en s’adjugeant un solide 3ème chrono. Plus véloce que le natif d’Heppenheim en qualification il y a trois semaines à Silverstone, l’autre pilote de la Scuderia, Kimi Räikkönen, n’est en revanche pas parvenu cette fois-ci à devancer « baby-schumi ». Auteur du 5ème temps à une seconde pleine du poleman Hamilton, le Finlandais a également vu Daniel Ricciardo s’intercaler entre lui et la nouvelle figure de proue de Maranello. Très à son aise sur un circuit qui sied parfaitement aux qualités de sa Red Bull, l’Australien décroche une somptueuse 4ème place à 35 millièmes de son ancien coéquipier. « Je suis très satisfait de ces qualifications, relate « smiling ». Nous étions très proche de Seb ce qui est positif. Nous pouvons réellement rivaliser avec les Ferrari en course. »
Williams en retrait
Logiquement moins à la fête sur le tourniquet hongrois, les Williams de Valtteri Bottas et de Felipe Massa ne signent que les 6ème et 8ème chronos du jour, Daniil Kvyat (7ème) s’immisçant entre les deux machines fabriquées à Grove. Constamment devancé par son coéquipier Carlos Sainz en essais libres, Max Verstappen a remporté en qualification le mano-mano entre les pilotes Toro Rosso en coiffant un très joli 9ème temps et en rejetant l’Espagnol à une modeste 12ème position sur la grille. Lui aussi vainqueur du duel interne qui l’oppose au Vénézuélien Pastor Maldonado (14ème), Romain Grosjean a réalisé « le miracle », selon ses propres termes, de ces qualifications en accrochant une inespérée 10ème place en dépit d’une Lotus au comportement erratique et aux pièces de plus en plus vieillissantes.
Sur un nuage depuis sa victoire mancelle, Nico Hulkenberg a dû se contenter du 11ème chrono à Budapest, mais précède une nouvelle fois l’autre Force India de Sergio Perez seulement 13ème. Seul pilote McLaren rescapé en Q2, Jenson Button (16ème) ayant vu ses chances d’accéder à la deuxième partie des qualifications s’envoler à la suite d’un problème électrique sur son moteur Honda, Fernando Alonso (15ème) n’a même pas pu défendre ses chances après que sa MP-30 se soit arrêtée à l’entrée de la voie des stands provoquant l’interruption momentanée des qualifications et la sortie du drapeau rouge. Si le « taureau des Asturies » s’époumona à pousser sa monoplace jusqu’à son box, le règlement empêchera le natif d’Oviedo de repartir à l’assaut du chronomètre. Toujours sevrées de développements, les Sauber de Marcus Ericsson (17ème) et de Felipe Nasr (18ème) partiront de l’avant-dernière ligne de la grille devant les Manor de Roberto Merhi (19ème) et de Will Stevens (20ème).
Andrea Noviello
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