Course : Vettel rouge de bonheur

Vettel course Malaisie
Après un an de disette Sebastian Vettel ceint la 40ème victoire de sa carrière à Sepang.
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Appuyé par une stratégie parfaite, Sebastien Vettel s’est adjugé le Grand Prix de Malaisie, théâtre de la deuxième épreuve de la saison. Impérial de bout en bout, l’Allemand met fin à plus d’un an de disette en remportant le 40ème succès de sa carrière devant les deux Mercedes d’Hamilton et Rosberg.

Cloué au pilori l’an dernier après avoir été surclassé toute la saison par ce diable de Daniel Ricciardo, Sebastian Vettel s’est patiemment reconstruit pendant un hiver passé dans la chaleur réparatrice de Maranello. Oublier les frustrations vécues lors de sa dernière saison avec son équipe de toujours Red Bull, digérer une année sans victoire au cours de laquelle on n’aura jamais retrouvé l’ogre qui dévorait tous les records sur son passage, tels furent ses objectifs pendant les quatre mois de pause imposés par le calendrier. Et visiblement, le passage à la mythique combinaison rouge lui a redonné cet appétit féroce qui lui avait tant manqué en 2014.

Déjà très en verve en qualification où il buta à 74 minuscules millièmes de Lewis Hamilton, le quadruple champion s’est rappelé au bon souvenir de tous en réalisant un Grand Prix de Malaisie parfait en tout point. Envol impeccable, stratégie gagnante appliquée à la lettre, course sans faute : le natif d’Heppenheim est définitivement revenu aux affaires et décroche dans la moiteur de Sepang le 40ème succès de sa carrière, le premier sous les couleurs de la Scuderia. « Je suis sans voix, s’excuse presque celui que l’on surnomme baby-schumi. On peut être fier de cette performance, car nous avons battu les Mercedes à la régulière. Cela fait du bien de retrouver le goût de vaincre après si longtemps. Cela faisait un moment que je n’étais pas grimpé jusque-là. Cette victoire fera partie de moi à jamais. »

Le cadeau d’Ericsson

Qualifié en première ligne pour la première fois depuis le Grand Prix de Hongrie  l’an dernier, Vettel s’extirpe relativement bien de sa deuxième place, mais ne résiste pas à la vilaine tentation de venir tasser contre le muret des stands son compatriote Nico Rosberg. Placé à l’intérieur à l’approche du premier virage, le pilote Mercedes essaye de prendre le dessus sur le natif d’Heppenheim, mais va buter sur le freinage tardif du nouvel enfant chéri de la Scuderia. Parfaitement parti depuis sa position de pointe, Lewis Hamilton mène confortablement la meute à l’issue d’un premier tour qui verra Marcus Ericsson déposséder virilement la 8ème place à Max Verstappen et Nico Hulkenberg remonter  à une incroyable 7ème position lui qui s’élançait seulement 13ème. Grand perdant du départ, Valtteri Bottas chute au 14ème rang.

Crédité lui aussi d’un envol manqué où il se voit notamment dépasser par la Lotus de Pastor Maldonado, Kimi Räikkönen est une nouvelle fois frappé par la malchance quand, à la fin de la première boucle, Felipe Nasr entaille sa roue arrière gauche sur un freinage suicidaire, occasionnant une crevaison qui oblige le Finlandais à effectuer un tour entier du tracé de Sepang au ralenti. Tout espoir de bien figurer semble envolé, du moins le croit-on à ce moment là. Heureusement pour le spectacle, « Ice-Man » est du genre pugnace et effectuera par la suite une incroyable remontée qu’il ponctuera sur une splendide 4ème place. Si une monoplace helvétique a ruiné le début de Grand Prix du natif d’Espoo, une autre Sauber, celle de Marcus Ericsson cette fois, va en revanche totalement changer la physionomie de la course en faveur de la deuxième Ferrari de Sebastian Vettel.

Mercedes impuissante

Visiblement plus véloce que la Force India de Nico Hulkenberg devant lui, le Suédois tente un dépassement osé par l’extérieur sur l’Allemand à l’amorce du 4ème tour. Arrivé en survitesse sur le point de freinage, l’ancien pilote Caterham vire au large avant de partir bêtement en tête-à-queue et de tanquer ses roues arrière dans le bac à sable. Incapable de se dégager de ce bourbier, Ericsson oblige la direction de course à sortir la voiture de sécurité, protégeant ainsi les pilotes de l’intervention de ces maudites grues mobiles aux abords de la piste. Le tournant de la course. Trop sûre de sa force après son éclatante démonstration australienne, Mercedes décide de rappeler en même temps au stand ses deux pilotes Lewis Hamilton et Nico Rosberg pendant la neutralisation du Grand Prix.

Consciente qu’une telle opportunité ne se reproduira  peut être pas de si tôt, la Scuderia Ferrari choisit, quant à elle, de maintenir en piste Sebastien Vettel. Un choix qui s’avérera payant. Propulsé en tête lors du restart au 7ème passage, le natif d’Heppenheim prend les rênes de la course et ne les quittera plus. Reparti 6ème et 9ème après la relance de la course, les flèches d’argent d’Hamilton et Rosberg vont alors se confronter à la dure réalité d’une lutte dans le peloton. Si le champion en titre mettra quatre boucle pour revenir en 2ème position, il faudra trois tours de plus à son coéquipier Rosberg pour retrouver le 3ème rang. Le mal est fait. Respectivement repoussés à 9,2 et 17,3 secondes de la nouvelle figure de proue de Maranello au 16ème tour, les deux pilotes de la firme à l’étoile ne parviendront jamais à combler le déficit qui les sépare de la Ferrari flanquée du numéro 5.

Verstappen dans l’histoire

Et ce en dépit d’une stratégie agressive de trois passages par les stands contre deux à Vettel. « Je n’ai jamais vraiment senti le bon équilibre de l’auto, tente de justifier Hamilton. Elle avait trop de sous-virage et je ne pouvais du coup pas ménager mes pneus comme je l’aurais voulu. Je pense que notre plan d’arrêt était le bon, c’est juste que Seb était plus rapide que nous cette fois. Félicitations à lui. Nous savions avant de venir ici que Ferrari avait progressé, mais nous n’imaginions pas de combien. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient si rapides. Ils méritent cette victoire. » Porté par une stratégie parfaite, qui lui permit notamment de ressortir juste devant Rosberg après son deuxième arrêt au 37ème tour, et une SF15-T très économe de ses gommes, baby-schumi imprimera jusqu’au bout une cadence infernale à la course.

Jamais dans le rythme des quatre voitures de tête, Valtteri Bottas 5ème et Felipe Massa 6ème  concluent leur après midi devant d’épatantes Toro Rosso qui se payent même le luxe de devancer à la régulière les deux Red Bull de Daniil Kvyat 9ème et Daniel Ricciardo 10ème.  Crédité d’une course agressive et sans complexe, Carlos Sainz s’offre une très belle 8ème position tandis que son coéquipier Max Verstappen devient avec sa 7ème place le plus jeune pilote de l’histoire à inscrire des points à 17 ans, 5 mois et 29 jours. « L’équipe a fait du bon boulot, se réjouit le Néerlandais. C’était très compliqué en début de course, car nous souffrions avec les pneus mediums. Nous avons ensuite opté pour les gommes les plus dures ce qui fut un bon choix. J’ai eu quelques belles bagarres notamment avec les Red Bull et j’ai adoré cela. Ce résultat est un sacré coup de fouet pour tout le team. »

Impérial vainqueur du combat stratégique, Sebastian Vettel décroche à Kuala Lumpur le 40ème succès de sa carrière, le 4ème sur le circuit de Sepang (après 2010, 2011 et 2013). Mieux, l’Allemand met fin à une disette de 34 Grand Prix sans victoire pour Ferrari et tourne définitivement la page de sa morose saison 2014. Annoncé à tort sur le déclin, le quadruple champion du monde adresse un joli pied de nez à ses détracteurs et prouve que son spleen de l’an dernier était désormais de l’histoire ancienne.

Andrea Noviello

Toro Rosso top
Max Verstappen entre dans l’histoire en coiffant ses premiers points à seulement 17 ans et 5 mois.
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