Imperturbable en dépit des conditions climatiques changeantes, Lewis Hamilton a décroché le meilleur chrono lors de la séance qualificative du Grand Prix de Malaisie. Fort d’une 40ème pole position en carrière, le Britannique précède d’un souffle un incroyable Sebastian Vettel et son coéquipier Nico Rosberg encore hors du coup.
Son week-end malaisien avait pourtant très mal commencé. Victime d’une défaillance de sa FW06 après quatre petits tours parcourus en libre 1, Lewis Hamilton entamait de la pire des manières qui soit le deuxième rendez-vous de la saison. Guère perturbé par ce petit contretemps, le natif de Stevenage s’est évertué à rattraper le temps perdu lors des deux séances suivantes avant de définitivement étaler sa supériorité dans le si difficile exercice du tour chronométré. Si Nico Rosberg espéra, un temps, profiter des déboires de son coéquipier en Q2, l’Anglais passant tout près de l’élimination en se retrouvant enfermé derrière Räikkönen et Ericsson, le double champion du monde a une nouvelle fois su se montrer le plus rapide au moment du verdict final.
Auteur de la 40ème pole position de sa carrière en 1.49.834, Hamilton devance d’un cheveu un sensationnel Sebastian Vettel et de près d’une demi-seconde l’autre pilote Mercedes. « Cette qualification était géniale, souligne celui qui arbore le numéro 44. J’adore ce genre de conditions qui rendent la séance encore plus incertaine. Le premier tour en gomme intermédiaire fut délicat dans ces conditions, car il n’avait pas encore plu ce week-end. Je n’ai ainsi pas pris tous les risques, mais cela a suffi pour réaliser la pole et c’est l’essentiel. » Bien que l’écart qui le sépare de la Ferrari de l’Allemand est infime (74 millièmes) Hamilton attaque avec sérénité la course de dimanche. « Sebastian n’est pas loin, mais notre Mercedes est au top, assure le Britannique. Le fait d’avoir sauvegardé un train de pneu en Q1 nous autorise une stratégie à trois arrêts même si les gommes souffrent en cas de forte chaleur. »
Vettel sensationnel
Présentées comme les grandes favorites des qualifications après leur éclatante démonstration de Melbourne, les deux flèches d’argent opèrent, pourtant, un étrange choix en montant les gommes médiums dès le début des hostilités. Si Hamilton et Rosberg trônent sans surprises en haut de la feuille des temps à l’issue d’une première partie de séance qui verra l’élimination tout aussi logique de la Manor rescapée de Merhi (19ème) et des deux McLaren de Button (17ème) et du revenant Alonso (18ème), les deux Mercedes boys vont connaître des fortunes diverses en Q2. Alors que Rosberg, auteur d’un meilleur temps, parvient à éviter le trafic, Hamilton se retrouve enfermé dans le paquet et frôle la correctionnel en ne signant qu’un modeste 8ème chrono. Déjà menaçant depuis l’entame des essais, l’orage annoncé déverse alors des litres d’eau sur la piste, annihilant toute tentative d’amélioration.
Première victime de marque : Kimi Räikkönen sorti trop tard de son box et qui devra se contenter d’un frustrant 11ème temps. Brillant 4ème en Q1, Carlos Sainz (15ème) fait également les frais des caprices de la météo, même si l’Espagnol admettra plus tard avoir commis une faute dans son tour rapide, tout comme l’autre révélation du Grand Prix d’Australie Felipe Nasr (16ème). Relancée après 34 interminables minutes d’interruption, la Q3 va alors voir un invité surprise s’immiscer dans la lutte fratricide entre les deux pilotes Mercedes en la personne de Sebastian Vettel. Incroyable d’aisance au volant d’une Ferrari retrouvée, le natif d’Heppenheim enregistre un somptueux 2ème temps, échouant à un souffle du poleman Hamilton. « Ce fut une séance qualificative très intéressante, juge le quadruple champion du monde. Je suis content, car la voiture fonctionne aussi bien sous la pluie que sur le sec. La nature de la piste nous convient, mais on doit garder les pieds sur terre. Ce sera difficile de battre Mercedes, cependant tout reste possible avec cette météo. »
Rosberg en souffrance
Repoussé à plus d’une seconde de son coéquipier Britannique au terme de sa première tentative, Nico Rosberg parviendra à se rapproche du champion en titre sans toutefois parvenir à l’inquiéter réellement. Sans doute vexé par ce nouvel affront, l’Allemand a retrouvé un côté sombre que l’on croyait définitivement enterré après les houleux épisodes monégasques et belges l’an dernier. Averti par son stand de l’arrivée d’Hamilton derrière lui, le vice-champion du monde 2014 resta volontairement sur la trajectoire à l’amorce du virage 8, détruisant les chances d’amélioration du Britannique alors que ce dernier était en avance sur son temps. Politiquement correct oblige, l’ancien pilote McLaren prétendra en conférence de presse ne pas se souvenir de l’incident quand Rosberg concèdera seulement « avoir mal conduit et pas assez vite. »
Toujours aussi loin de ce duel sous tension, les deux Red Bull de Daniel Ricciardo (4ème) et Daniil Kvyat (5ème) auront au moins réussi à parfaitement déjouer les pièges d’une piste détrempée. Sidérant de maturité, Max Verstappen (6ème) attenue la déception dans le camp Toro Rosso, se permettant de devancer de décevantes Williams, Massa obtenant le 7ème chrono, Bottas le 8ème à la faveur de la rétrogradation de deux places infligée à Romain Grosjean (10ème) pour avoir forcé le passage au vice-champion du monde 2008 à la sortie des stands lors de l’entame de la Q2. Autre bénéficiaire de la sanction du Français, Marcus Ericsson sauve les meubles de Sauber avec la 9ème place, confirmant au passage le net regain de formes des monoplaces fabriquées à Hinwil.
Andrea Noviello
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