Ferrari SF16-H : le cheval gagnant ?

Ferrari SF16-H F1
La Ferrari SF16-H adopte un train arrière affiné et une aérodynamique particulièrement soignée.
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Quelques heures après sa rivale Williams, Ferrari a officiellement présenté sa nouvelle F1. Baptisé SF16-H, la première vraie création de James Allison rompt la philosophie de ses devancières pour tenter de ramener la Scuderia au sommet.

Elle devait être celle qui ouvrait le grand bal des présentations de l’année 2016. L’honneur est finalement revenu à une écurie Williams trop heureuse de voler, ne serait-ce que le temps d’une matinée, la vedette à sa rivale historique. À défaut d’avoir pu dégainer en premier au jeu des présentations, la SF16-H a pris la piste un jour avant tout le monde à Barcelone le temps d’un tournage promotionnel. Si le roulage s’est limité aux 100 km autorisés par la règlementation, Ferrari n’a pas attendu ce galop d’essais grandeur nature pour clamer haut et fort les ambitions qui reposent sur la dernière née des ateliers de Maranello. Le titre et rien d’autre.

« L’objectif est le championnat, affirme le boss de la Scuderia Maurizio Arrivabene. J’aimerais au moins nous voir nous battre pour le titre jusqu’à la fin de la saison. Je sais que cela ne sera pas facile, car nos adversaires ne sont pas restés les bras croisés cet hiver, mais nous ferons tous de notre mieux pour atteindre cet objectif. » Remise sur les rails l’an dernier après plusieurs années de flottement, l’écurie doyenne des Grand Prix a profondément revu sa copie pendant l’intersaison dans l’optique de venir concurrencer l’équipe dominante de l’ère hybride Mercedes. Si le team italien a misé sur la stabilité au niveau de son groupe technique, seul Jock Clear vient insuffler du sang neuf, il n’a en revanche pas hésité à bouleverser ses habitudes en terme de philosophie.

Innovations et prise de risques

Véritable marque de fabrique des monoplaces dessinées par Ferrari depuis 2012, la suspension avant à tirants laisse place à une plus conventionnelle suspension à poussoirs. Rare équipe à avoir adopté un museau long sur sa monoplace l’an dernier, la Scuderia abandonne également cette solution sur la SF16-H au profit d’un nez court beaucoup plus efficace aérodynamiquement bien que tout aussi peu élégant. Dernier changement de taille et non des moindres : la première vraie création de James Allison à Maranello adopte un train arrière nettement plus affiné que celui de sa devancière grâce à d’importantes modifications au niveau de l’architecture du groupe propulseur.

 « Nous avons essayé de rendre notre moteur plus compact afin que cela ait un effet positif sur l’aérodynamique, explique le responsable moteur Mattia Binotto. Nous avons également amélioré la combustion thermique grâce à un travail sur l’admission et le turbo. Notre groupe propulseur 2016 représente un grand pas en avant par rapport à son prédécesseur. » Revenus à la hauteur de la référence Mercedes en fin de saison dernière, les motoristes transalpins vont devoir défendre cette année leur statut de deuxième moteur du plateau tout en essayant de rattraper leur retard sur la firme à l’étoile. Pas une sinécure d’autant que leurs homologues allemands ont de nouveau frappé très fort pendant l’hiver avec plus de 900 chevaux sous le capot.

Un hommage au passé

Toujours composée du duo Sebastian Vettel-Kimi Räikkönen, la paire de pilotes aura de son côté pour mission de ramener à Maranello une couronne mondiale qui échappe à l’écurie la plus titrée de l’histoire depuis le sacre de 2008. Deuxième la saison dernière pour sa première année au volant d’une monoplace rouge, le quadruple champion du monde entend bien rejouer les premiers rôles en 2016. « Il est naturel d’avoir des objectifs plus importants, révèle le natif d’Heppenheim. Nous avons vécu une saison 2015 fantastique et nous voulons logiquement faire mieux cette année. J’espère que cette nouvelle monoplace va nous y aider. »

Attendu au tournant après deux saisons catastrophiques, Räikkönen devra quant à lui justifier la confiance de Maurizio Arrivabene en retrouvant des performances plus en adéquation avec son confortable salaire et son statut de champion du monde. Sevré de victoire depuis le Grand Prix d’Australie 2013, « Ice-Man » prétend ne pas avoir changé en treize saisons passées au plus haut niveau. Nostalgique d’une F1 plus proche de ses racines, le champion du monde 2007 devrait au moins apprécier la livrée de sa nouvelle monture. Hommage à la mythique 312T de Niki Lauda, la SF16-H reprend l’élégante coloration rouge et blanche qui avait permis à l’Autrichien de décrocher son premier titre à Maranello. Un bon présage ? Réponse le 20 mars prochain à Melbourne.

Andrea Noviello

Ferrari 2016 SF16-H
La Ferrari SF16-H adopte un nez court en forme de tapir et des suspensions avant à poussoirs.
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