Les Flops du Grand Prix du Brésil

Fia the flop Brésil 2016
La FIA a un peu plus tourné en ridicule la F1 au Brésil de part ses décisions grotesques.
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FIA

Fia flop Brésil 2016

Lamentable depuis l’ouverture de cette saison 2016, la Fédération Internationale de l’Automobile a pris l’eau de toute part à l’occasion de ce très arrosé Grand Prix du Brésil. Commandant de bord d’un navire totalement à la dérive, Charlie Whiting a, le premier, coulé à pic lors de ce vingtième rendez-vous du championnat, emmenant avec lui une instance dirigeante au plus profond de l’absurdité. Non content d’avoir complètement pourri le départ en imposant une voiture de sécurité loin d’être indispensable eu égard des conditions, les « Muppets Shows » de l’autorité régulatrice se sont entêtés à faire perdurer le déplaisir aussi longtemps que possible. Maintenue en piste pendant sept interminables tours, la voiture de sécurité a été renvoyée sur le tarmac pauliste seulement sept boucles plus tard suite au crash de la Sauber d’Ericsson dans le dernier virage. Si la présence de l’aileron avant du Suédois en pleine trajectoire justifie, en partie seulement, cette deuxième neutralisation de course, rien en revanche ne peut expliquer la sortie du second drapeau rouge au 28ème passage alors que le peloton roulait déjà depuis huit tours à vitesse modérée derrière la safety-car et que la pluie ne s’était pas intensifiée à ce moment-là. Totalement grotesque, cette décision a provoqué l’ire du public brésilien et l’incompréhension d’une (petite) partie des pilotes médusée par tant d’amateurisme. Incapable de prendre ses responsabilité, la FIA a finalement cédé aux pressions de la FOM, sans doute ce diable de Bernie Ecclestone y est-il pour quelque chose, en relançant la manche brésilienne (encore une fois) derrière la voiture de sécurité malgré la très nette baisse de la luminosité. Visiblement pas gênée d’avoir offert un si piteux spectacle aux amoureux de la Formule 1, l’instance dirigeante a clôturé son festival d’aberrations en infligeant au public d’Interlagos sept nouvelles boucles de procession derrière la safety-car après l’accident de l’idole locale Massa. Au total, les pilotes auront couvert 34 tours (sur les 71 au programme) derrière Bernd Mayländer. Un véritable naufrage.

Romain Grosjean

Romain Grosjean flop Brésil 2016

On le croyait définitivement à l’abri de bourdes dont son ancien coéquipier chez Lotus, un certain Maldonado, était devenu le plus éminent spécialiste. On s’est bien planté. Frustré depuis de nombreuses semaines par le manque de performance de sa Haas et par son absence totale de feeling au volant, Romain Grosjean avait pourtant retrouvé un très large sourire au soir de sa meilleure performance en qualification de l’année. Passé à la surprise générale en Q3, le Tricolore n’ayant jusque-là jamais décollé de la 15ème position en essais libres, le natif de Genève a même réussi l’exploit de se qualifier juste derrière le trio dominant Mercedes-Ferrari-Red Bull. Meilleur des autres avec le septième chrono du jour, le Français n’aura guère eu le temps de profiter de son troisième passage de l’année, après Bahreïn et Suzuka, dans l’ultime partie de la séance qualificative. Sorti, comme l’ensemble de ses camarades de jeu, pour un tour de reconnaissance du tracé détrempé d’Interlagos avant le départ de la course, le pilote Haas perd inexplicablement le contrôle de sa monoplace dans la remontée précédent la ligne droite des stands. Surpris par la dérobade soudaine du train arrière de sa VF-16 sur une rigole d’eau, l’ancien protégé d’Éric Boullier part en tête-à-queue avant de frapper à basse vitesse le mur du dernier virage, arrachant au passage toute la partie gauche de son auto. Contraint à l’abandon avant même d’avoir pu prendre le 102ème départ de sa carrière en Formule 1, le pilote Haas a bêtement laissé filer une immanquable occasion de jouer avec les gros bras dans des conditions piégeuses où le talent du pilote prend largement le dessus sur la performance intrinsèque de la voiture. Un vrai gâchis quand on sait que Räikkönen n’a pas vu l’arrivée de ce Grand Prix du Brésil ou que le duo Vettel-Ricciardo s’est perdu dans des stratégies pneumatiques pour le moins inappropriées. Une faute de débutant.

Jenson Button

Jenson Button flop Brésil 2016

Habituellement si fort dès que les conditions d’adhérence en piste deviennent précaires, Jenson Button a été tout bonnement méconnaissable à l’occasion de cet avant-dernier rendez-vous de la saison. Incapable de se sortir du piège de la Q1 en qualification, il décroche un piteux 17ème chrono quand dans le même temps son coéquipier Alonso arrache le dixième temps, l’Anglais a vécu le lendemain un Grand Prix tout aussi catastrophique. Deuxième pilote à tenter le pari de monter immédiatement les pneus intermédiaires au 8ème tour, le champion du monde 2009 reprend la piste en dernière position, mais va rapidement bénéficier de son arrêt anticipé pour remonter dans la hiérarchie. 15ème avant la deuxième neutralisation derrière la voiture de sécurité dans la 14ème boucle, le natif de Frome se voit contraint de repasser les gommes maxi-pluie lors de la double interruption de la course sous drapeau rouge. Décidemment pas à l’aise avec le train de pneus imposé par la FIA, le pilote McLaren s’arrête de nouveau à son box au 34ème passage afin de monter les intermédiaires dans l’espoir de retrouver quelques sensations au volant. Déjà très instable en maxi-pluie, la MP4-31 du Britannique devient carrément inconduisible en intermédiaires, poussant le futur retraité des circuits à retourner dans la voie des stands au 44ème tour. Relégué en dernière position, il ne va ensuite jamais être en mesure d’inverser la tendance, ni même de suivre son coéquipier Alonso après que celui-ci soit parti en tête-à-queue derrière la voiture de sécurité au 56ème passage. Visiblement agacé par la situation, l’ancien pilote BAR ira même jusqu’à envoyer balader son ingénieur à la radio après que ce dernier ait eu le malheur de lui proposer un autre changement de pneus. Rarement aussi transparent que ce week-end, Button échoue à une 16ème place indigne de son talent et gâche une occasion en or de briller une dernière fois avant son grand départ des paddocks. Triste.

Sebastian Vettel

Sebastian Vettel flop Brésil 2016

Certains trouveront peut-être injuste la nomination de Sebastian Vettel parmi les flops de ce Grand Prix du Brésil. Si sa performance pure n’entre pas en jeu ici, encore que l’on est logiquement en droit d’attendre nettement plus d’un quadruple champion du monde dans une course où son habilité sous la pluie aurait au moins dû lui permettre de s’inviter sur le podium, son attitude exécrable à la radio explique à elle seule la présence de l’Allemand parmi les bonnets d’âne de cette manche brésilienne. Constamment en train de se plaindre de ses adversaires (à défaut de ses traditionnels « blue flags » il n’a pu s’empêcher de pester contre le comportement de Verstappen qui l’aurait selon lui un peu trop rudoyé lors de leur affrontement au 66ème tour alors qu’il avait lui-même pas hésité à mettre Alonso dehors vingt-quatre boucles plus tôt), le fer de lance de Ferrari en a complètement oublié de se concentrer sur son propre pilotage et sur ses errances actuelles. Dominé depuis de longues semaines par son coéquipier Räikkönen dans son exercice de prédilection des qualifications (il a perdu ses quatre derniers face-à-face avec le Finlandais), « Baby-schumi » affiche de surcroît une très nette baisse de forme le dimanche comme en témoigne son unique podium à Monza dans la deuxième partie de championnat. Pire, son comportement d’enfant gâté et ses perpétuelles pleurnicheries sont progressivement en train d’écorner l’image de celui qui avait su devenir le plus jeune quadruple champion du monde de l’histoire. En réclamant ouvertement à son « ami » Charlie Whiting la sortie du drapeau rouge après le crash de son coéquipier Räikkönen au prétexte que les conditions en piste étaient devenues trop dangereuses à ses yeux, l’ancien enfant prodigue de Red Bull a sans doute touché le fond, prouvant au passage qu’il refuserait désormais de prendre le moindre risque au volant d’une Formule 1. Pitoyable.

Andrea Noviello

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