Renault
Après avoir déjà pris l’eau il y a deux semaines à Monaco, le navire Renault a cette fois complètement sombré au Canada. Munis tous les deux de la nouvelle version du propulseur français, Kevin Magnussen et Jolyon Palmer n’ont pourtant jamais été en mesure d’espérer quoique ce soit de ce week-end canadien. Sorti assez violemment de la piste lors de l’ultime séance libre du samedi matin, le Danois a dû se contenter de suivre depuis les box la pénible qualification de son coéquipier. Fade 17ème chrono dans l’exercice du tour chronométré, le Britannique ne devance à la régulière que les seules Manor et Sauber. Le départ du champion 2014 de GP2 sera tout aussi laborieux. Dépassé par Sainz et Wehrlein, le fils de Jonathan ne résiste que trois petits tours à la Sauber d’Ericsson avant de céder à l’attaque du Suédois. Clairement pas dans un grand jour, l’Anglais profite néanmoins des arrêts de ses adversaires pour remonter au 14ème rang. Victime d’une chute de pression d’eau, Palmer abandonne dès la 16ème boucle. Si l’autre représentant de la firme à l’étoile parviendra à rallier l’arrivée, sa course ne sera guère plus réjouissante. Auteur d’un assez bon départ qui lui permet de gagner deux places, le fils de Jan accroche Nasr dans le premier tour, annihilant toutes ses chances de briller. Surpris par la Manor d’Haryanto au 6ème passage, le champion 2013 de F3.5 réalise un premier relais marathon de 39 tours avant de passer à son box chausser les ultra-tendres. Mais sa stratégie offensive n’y changera rien. Au terme d’un véritable après-midi calvaire, Magnussen termine son Grand Prix en 16ème position à deux tours du vainqueur Hamilton. Clairement moribonde depuis l’ouverture de la saison, Renault va devoir rapidement se pencher sur le niveau de son line-up si elle souhaite offrir un tout autre visage en 2017. Inquiétant.
Kimi Räikkönen
Coupable d’une erreur de débutant sur le mouillé à Monaco, Kimi Räikkönen n’a pas vraiment rassuré sur les rives du Saint-Laurent. Si le Finlandais a échappé à l’humiliation de partir une troisième année consécutive en tête-à-queue dans l’épingle du Casino, le pilote de la Scuderia ne s’est pas pour autant montré digne du champion du monde qu’il est. Étrillé par son coéquipier Vettel en qualification, il concède plus de six dixièmes de retard sur le chrono réalisé par l’Allemand, le natif d’Espoo a également bu la tasse en course, là où « Baby-Schumi » a joué à la régulière la gagne contre Hamilton. Crédité d’une mise en action correcte, le Nordique grimpe d’un rang dans le premier tour à la faveur de la sortie au large de Rosberg. Pas en mesure de menacer la Red Bull de Ricciardo devant lui, le protégé de Steve Robertson va faire les frais de la mauvaise stratégie de Ferrari. Appelé à son box afin de monter les pneus super-tendres alors que la course vient d’être relancée, le pilote flanqué du numéro 7 tombe en 15ème position, très loin de la bataille pour le podium. Obligé de malmener ses gommes neuves pour rapidement combler son retard, le champion du monde 2007 élimine Kvyat, Grosjean et Perez, mais se rend vite compte que son attaque ne restera pas sans conséquences. Revenu à la 4ème place dans le 23ème tour, il doit stopper une deuxième fois dix boucles plus tard, retombant en 8ème position. L’abandon de Massa sur problème moteur et les seconds pit-stop de Ricciardo et Rosberg le propulsent au 4ème rang, une place que le Finlandais cédera toutefois au pilote Mercedes dans le 56ème passage sans pouvoir opposer la moindre résistance. 6ème à près d’une minute de son voisin de garage Vettel, Räikkönen ternit encore un peu plus son bon début de saison et voit son avenir chez les rouges dangereusement s’assombrir. Sur la sellette.
Rio Haryanto
En manque de liquidité pour achever sa première saison dans la catégorie reine du sport automobile, Rio Haryanto n’est pas prêt de voir des sponsors affluer après sa nouvelle performance indigente à Montréal. Ridiculisé par Wehrlein dans l’exercice des qualifications, il accuse 1,5 seconde de retard sur l’espoir de Mercedes, l’Indonésien s’est avéré tout aussi limité en course. Tombé en 21ème position après un envol manqué, le pilote Manor se débarrasse de la Renault de Magnussen au 6ème tour. Ce sera son seul fait d’arme de l’après-midi. Capable de se maintenir assez facilement devant le Danois, le rookie ne se remettra cependant pas d’un premier arrêt au stand quelque peu laborieux. Ressorti en 20ème et avant-dernière place, il cède logiquement à l’attaque de Nasr au 16ème tour. Après avoir végété pendant plus de 20 boucles au dernier rang, l’ancien pilote Caterham en GP2 récupère provisoirement la 18ème place, le temps que le Brésilien de chez Sauber effectue son deuxième changement de gommes. Contraint lui aussi de repasser par les box afin de monter de pneus tendres neufs, le natif de Surakarta retrouve son statut de lanterne rouge du plateau jusqu’au drapeau à damier qu’il franchit loin derrière son coéquipier chez Manor Wehrlein. Annoncé de plus en plus régulièrement vers la sortie après le Grand Prix de Hongrie, Haryanto va devoir très vite se réveiller pour espérer que son manque de trésorerie ne le condamne pas à tomber définitivement dans l’oubli. Médiocre.
Romain Grosjean
La saison 2016 de Romain Grosjean prend décidément une bien mauvaise tournure. Alors qu’il avait émerveillé ses nouveaux employeurs en se fendant de deux premières courses somptueuses, le Français décline progressivement à mesure que sa voiture recule dans la hiérarchie. Dominé pour la deuxième fois consécutive par son coéquipier Gutierrez en qualification, il ne décroche qu’un modeste 15ème chrono à deux dixièmes du Mexicain, le pilote Haas prend un envol moyen, perdant même une place au profit de Kvyat. Venu à bout du Russe dès le premier tour, le champion 2011 de GP2 bute sept boucles durant sur la voiture sœur avant de finalement réussir à trouver l’ouverture. Remonté en 11ème position, le natif de Genève stoppe monter les pneus tendres dans la 17ème boucle, mais ne perd qu’une seule position. Crédité d’un assez bon second relais, le Tricolore est de nouveau victime de la rupture de son aileron avant au 36ème passage alors qu’il pointait au 10ème rang. Dans l’incapacité de bien négocier les virages, le pilote Haas part à la faute et perd tous ses espoirs d’inscrire de nouveaux points au championnat. L’ancien protégé d’Eric Boullier marque deux arrêts au stand en l’espace de sept tours et repasse derrière son voisin de garage Gutierrez en 14ème position. Sans doute irrité de perdre une si belle occasion de scorer au Canada, il se signale en ignorant totalement les drapeaux bleus qui lui sont adressés en fin d’épreuve afin de laisser passer la Ferrari de Vettel. Incapable de ramarrer le natif de Monterrey malgré un train de gommes légèrement plus frais, Grosjean termine en 14ème position à deux tours de l’homme de tête. Pire, le Français perd une seconde fois en quinze jours son face à face interne avec un Gutierrez pourtant loin de se montrer impressionnant. Doit vite rebondir.
Andrea Noviello
pourquoi a chaque fois vous écrivez « le natif de… »
dans chaque article quand même
pour Raikko, sur la selette pour 2 mauvaises courses, c’est pas a peu trop direct ? Il a fait une belle course en Europe.