Lewis Hamilton
Remis en selle par sa victoire monégasque, Lewis Hamilton a confirmé à Montréal son retour au premier plan. Encore intouchable dans l’exercice du tour chronométré, il s’offre malgré un tour imparfait la 53ème pole de sa carrière, le Britannique ne va une nouvelle fois pas profiter de sa position de pointe sur la grille de départ. Auteur d’une mise en action pour le moins laborieuse, le triple champion du monde voit Vettel l’oublier complètement à l’extinction des feux. Attaqué sur sa droite par la Mercedes sœur de Rosberg, le natif de Stevenage oppose une résistante virile à l’Allemand dans le premier virage, poussant le fils de Keke dans les run-off après avoir sous-viré. Rejeté à plus d’une seconde de la Ferrari devant lui, le pilote de la firme à l’étoile comble immédiatement son retard grâce à une erreur de « Baby-schumi » dans la dernière chicane. Pas en mesure de réellement menacer le fer de lance de la Scuderia, l’Anglais choisit, contrairement à Vettel, de rester en piste au moment où la direction de course lance la virtual safety-car dans le 11ème tour. Le fils d’Anthony prolonge son premier relais jusque dans la 24ème boucle avant de stopper chausser les gommes tendres. De retour aux commandes du Grand Prix après le second pit-stop du natif d’Heppenheim au 37ème passage, l’ancien protégé de Ron Dennis va tranquillement gérer sa fin de course, poussant même le pilote Ferrari à la faute. Grand vainqueur du combat stratégique, Hamilton enchaîne son deuxième succès consécutif en 2016 et se replace définitivement dans la course au titre. Mieux sa cinquième victoire en terre montréalaise lui permet de revenir à seulement neuf longueurs de son voisin de garage Rosberg au championnat. Magistral.
Sebastian Vettel
Déjà privé d’un potentiel succès en ouverture de saison à Melbourne, Sebastian Vettel a encore vu ses chances de victoire s’envoler sur une erreur stratégique de la Scuderia au Canada. D’emblée dans le rythme des Mercedes grâce à l’introduction du nouveau turbo sur sa SF16-H, le natif d’Heppenheim a sorti le grand jeu en qualification, décrochant un somptueux troisième chrono à moins de deux dixièmes du poleman Hamilton. Installé juste derrière le Britannique sur la grille de départ, « Baby-schumi » prend un envol de folie qui lui permet de virer en tête dans le premier virage. Capable de se constituer une marge substantielle en seulement quelques virages, le fer de lance de Ferrari perd une bonne partie de son avance sur un freinage raté dans la dernière chicane. Mis sous pression par le pilote Mercedes, le quadruple champion du monde parvient à maintenir le Britannique au-dessus de la seconde jusqu’au 11ème tour, le moment choisi par les stratèges de Maranello pour effectuer son premier changement de pneus. Ressorti à la 4ème position équipé en gommes super-tendres, l’Allemand se débarrasse de Ricciardo et de Verstappen en l’espace de six boucles avant d’amorcer son retour sur le leader Hamilton. Obligé de repasser à son box chausser les pneus tendres au 37ème passage alors qu’il avait récupéré la tête du Grand Prix, l’ancien protégé d’Helmut Marko tente le maximum dans le dernier relais sans toutefois parvenir à ramarrer la Mercedes devant lui. Gêné par la Haas de Grosjean après être revenu à 4 secondes de l’Anglais, le pilote flanqué du numéro 5 commet une autre erreur au virage 13, perdant ainsi ses dernières chances de rattraper Hamilton. Très beau 2ème à l’arrivée, Vettel gonfle son capital point de 18 unités supplémentaires et relance une Scuderia quelque peu moribonde ces derniers temps. Brillant
Valtteri Bottas
Sur une pente ascendante depuis plusieurs Grand Prix, Valtteri Bottas a rapidement tourné la page de son pénible week-end monégasque en s’offrant au Canada une somptueuse 3ème place. Crédité d’un bon 7ème chrono lors de la séance qualificative, il domine son coéquipier Massa pour la sixième fois en sept épreuves, le Finlandais s’extirpe convenablement bien de son emplacement à l’extinction des feux, même s’il doit sa 6ème place à la fin du premier tour qu’aux malheurs de Rosberg. Capable de suivre la cadence imprimée par la Ferrari de Räikkönen dans les premiers tours, le natif de Nastola grimpe d’un rang après l’arrêt anticipé de son compatriote lors de la neutralisation sous voiture de sécurité virtuelle au 11ème passage. Conscient d’avoir un coup à jouer sur une piste nettement plus favorable aux qualités intrinsèques de sa Williams, le champion 2011 de GP3 mise sur une stratégie à un seul arrêt comme le vainqueur Hamilton. Appelé à son box afin de chausser les gommes tendres dans la 23ème boucle, le petit protégé de Toto Wolff reprend la piste en 6ème position devant l’autre Mercedes de Rosberg. Malgré la très nette supériorité de la flèche d’argent, le Nordique parvient à brillamment résister aux assauts du vice-champion du monde 2015. Opportuniste lors de l’erreur de Ricciardo devant lui au 39ème tour, le pilote flanqué du numéro 77 s’empare de la 3ème position et ne la lâchera plus jusqu’à l’arrivée. Un an après avoir goûté aux joies du champagne à Montréal, Bottas monte pour la neuvième fois de sa carrière sur le podium et fructifie en gros points sa bonne période actuel. Avec un total de 44 unités au compteur, il déloge même son coéquipier Massa de la 7ème place au classement du championnat et offre au team basé à Grove un matelas d’avance encore un peu plus confortable sur son poursuivant Force India. Un sans faute.
Carlos Sainz
Totalement décomplexé depuis le départ de l’encombrant Verstappen chez Red Bull, Carlos Sainz a encore réalisé un Grand Prix de toute beauté sur le tracé baptisé en l’honneur de Gilles Villeneuve. L’Espagnol n’aura pourtant pas vécu un week-end de tout repos. Loin s’en faut. Victime du mythique mur des champions le samedi en qualification, il part à la faute en début de Q2 gâchant ainsi tout espoir de bien se qualifier, le natif de Madrid a, de surcroît, écopé de la double peine. Contraint de changer sa boîte de vitesse endommagée dans son choc contre le mur, le pilote Toro Rosso doit s’élancer depuis la 20ème place sur la grille de départ, un handicap qu’il efface dès l’extinction des feux en se défaisant de Wehrlein, Palmer, Haryanto et Magnussen. Revenu dans le sillage de son coéquipier Kvyat, il marque son premier passage par les box au 13ème tour. Galvanisé par son excellent début de Grand Prix, le petit protégé d’Helmut Marko poursuit son festival en gommes tendres. Magnussen, Gutierrez, Alonso ou encore Grosjean font les frais de la remontée du fils du double champion du monde des rallyes. Après un second relais marathon de 35 boucles, l’Ibère s’arrête une deuxième fois au 48ème passage, il chausse cette fois les ultra-tendres, sans même perdre de position au classement. Pas en mesure de combler à la régulière son retard sur Hulkenberg en fin de Grand Prix, le champion 2014 de F3.5 assure son 9ème rang jusqu’au drapeau à damier. Toujours invaincu face à Kvyat en course, Sainz empoche deux nouveaux points qui le placent à égalité parfaite avec son compatriote Alonso et Hulkenberg au championnat. Du bon boulot.
Andrea Noviello
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