Les Flops du Grand Prix d’Abou Dhabi

Toro Rosso the flop Abou Dhabi 2016
Toro Rosso a vécu un calvaire d'un bout à l'autre du week-end d'Abou Dhabi.
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Toro Rosso

Toro Rosso flop Abou Dhabi 2016

Condamnée à l’exploit chaque week-end faute de pouvoir disposer d’un moteur Ferrari à jour, la sympathique petite écurie italo-autrichienne n’a pas réussi à briller pour sa dernière sortie en 2016. Pire, Toro Rosso a sans doute vécu à Abou Dhabi son plus mauvais week-end de toute l’année. Habituellement si brillant en qualification, Carlos Sainz a dû se contenter d’un très modeste 21ème chrono sur la grille, la faute à un manque évident de roulage en essais libres. Dépassé à l’extinction des feux par Ericsson, le Madrilène grimpe néanmoins de deux places dans le 1er tour grâce au télescopage entre la Manor de Wehrlein et la Renault de Magnussen. Passé en gommes tendres dès la fin du 6ème passage, le champion 2014 de F3.5 rattrape progressivement son retard à la faveur de sa stratégie décalée. Attaqué par Grosjean dans la 24ème boucle, l’Espagnol se signale une nouvelle fois par son décalage tardif et sa défense très agressive. Rappelé à son stand à la fin du 28ème tour, le protégé d’Helmut Marko remontera jusqu’au 14ème rang avant que Palmer n’emboutisse sa Toro Rosso et ne le contraigne à abandonner au 41ème passage. Toujours aussi poissard, Daniil Kvyat a vu les problèmes s’abattre sur lui dès le vendredi. Victime de deux crevaisons suspectes en essais libres, sans doute provoquées par un défaut au niveau de la jante, le Russe a pourtant failli s’extirper de la Q1, décrochant un honorable 17ème temps. Incisif au départ, le natif d’Oufa gagne quatre places dans le 1er tour et émerge en 13ème position. Facilement éliminé par Verstappen quatre boucles plus tard, l’ancien pilote Red Bull choisit de chausser les gommes tendres dès la fin du 8ème passage. Ressorti juste devant son coéquipier Sainz, le champion 2013 de GP3 doit mettre pied à terre dans la 14ème boucle, sa boîte de vitesse ayant définitivement rendu l’âme. Un vrai désastre.

Kevin Magnussen

Kevin Magnussen flop Abou Dhabi 2016

Il était grand temps que cette saison 2016 se termine pour le Danois. Si Kevin Magnussen a d’ores et déjà assuré sa place en F1 l’an prochain en se liant avec la jeune écurie américaine Haas, il n’a pas vraiment fait remonter sa côte dans le paddock avec sa piteuse prestation d’Abou Dhabi. Dominé dans les grandes largeurs par son coéquipier Palmer pendant tous les essais libres, le champion 2013 de F3.5 a essuyé samedi après-midi son dixième revers face à l’Anglais dans l’exercice des qualifications. Incapable de franchir le cap de la Q1, il décroche un très modeste 18ème temps trois places derrière son voisin de garage, le fils de Jan s’est fendu d’une prestation toute aussi insipide lors des quelques tours qu’il a eu l’occasion de couvrir en course. Auteur d’un envol très moyen, le Nordique chute en 20ème position à l’issue d’un premier virage dans lequel il n’a pas hésité à balancer la Sauber d’Ericsson hors de la piste. Désireux de vite rattraper le terrain perdu, l’ancien poulain de Ron Dennis chez McLaren tente l’extérieur sur la Manor de Wehrlein à l’épingle et parvient à se jouer de l’Allemand. Pas décidé à baisser les armes pour autant, le protégé de Mercedes essaye de récupérer son bien dans le virage 8. Entré en contact avec le natif de Sigmaringen, le représentant de la marque au losange endommage son aileron avant et tombe à la dernière place. Obligé de renter à son box afin de changer de museau, il laisse échapper 7,7 secondes dans l’opération, mais parvient à regagner la piste toujours chaussé de gommes tendres. Il n’ira pas beaucoup plus loin. Sa suspension n’ayant pas vraiment apprécié le traitement de choc avec Wehrlein, Magnussen jette l’éponge dès le 5ème tour, mettant fin à son aventure chez Renault dans le plus grand anonymat. Un départ par la petite porte.

Sauber

Sauber flop Abou Dhabi 2016

Heureusement que Felipe Nasr a eu la bonne idée d’inscrire deux points à Interlagos. Car sans l’exploit du protégé de Steve Robertson au Brésil, Sauber aurait de nouveau fait chou blanc en 2016. Comme toujours à la rue en qualification, l’écurie helvétique n’a pas affiché un bien meilleur visage le lendemain en course sur le soporifique tracé de Yas Marina. Bon dernier dans l’exercice du tour chronométré, il accuse près de quatre dixièmes à son coéquipier, Marcus Ericsson a pris le pari de n’effectuer qu’un seul changement de pneus. Parti en gommes tendres, le Suédois exécute un assez bon envol avant de se voir tasser par la Renault de Magnussen dans le premier virage. 18ème à la fin du 1er tour, le Nordique perd trois places coup sur coup au profit de Verstappen, Sainz et Wehrlein. En manque de rythme au volant d’une C35 catastrophique, le pilote Sauber parvient tout de même à remonter jusqu’à la 11ème position grâce à sa stratégie décalée. Malheureusement pour lui, ses pneus tendres s’effondrent brutalement, l’obligeant à passer les supertendres à la fin du 38ème passage. Incapable de venir menacer les Manor devant lui, Ericsson ponctuera son pénible après-midi au 15ème rang après avoir profité de l’abandon de Sainz. À peine plus à son avantage en qualification, il signe le 19ème chrono, Nasr a lui aussi souffert le martyre en course. Opportuniste au départ, le Brésilien gagne cinq places et conclut le 1er tour au 14ème rang. Ce sera son seul fait d’arme de l’après-midi. Très vite handicapé par la dégradation excessive de ses gommes, le natif de Brasilia s’effondre, tombant à la 19ème place en seulement huit boucles. Son double changement de pneus aux 7ème et 36ème tours n’y changera rien. Dernier après son accrochage avec Ocon, Nasr rallie finalement l’arrivée en 16ème position pour ce qui pourrait bien être sa dernière apparition au volant d’une F1. Pas glorieux.

Le Yas Marina Circuit

Yas Marina flop Abou Dhabi 2016

Petit-bijou d’architecture, le Yas Marina Circuit n’en reste pas moins l’un des tracés les plus fades de toute l’histoire de la Formule 1. Composé presque exclusivement de virages lents, le circuit dessiné par l’indécrottable Hermann Tilke a encore accouché d’un spectacle soporifique à souhait cette saison. Triste à en mourir, cet ultime rendez-vous de la saison 2016 ne doit son salut qu’à la seule remontée phénoménale du prodigue Verstappen et au malicieux coup tactique tenté par le leader Hamilton. Sans eux, le Grand Prix d’Abou Dhabi se serait très certainement de nouveau résumé à une interminable procession dominicale. La faute en incombe principalement à son tracé indigne de la catégorie reine du sport automobile. Non content de pardonner la moindre petite faute de pilotage, merci l’utilisation d’énormes zones de dégagements bitumées, le piste située dans la capitale des Émirats Arabes Unis n’offre de surcroît pas le moindre challenge à ceux que l’on qualifie de meilleurs pilotes du monde. Insipide au possible, le circuit incorporé à l’intérieur même d’un gigantesque complexe touristique souffre, comme la grand majorité des tracés sortis de l’imagination (enfin façon de parler) de Tilke, d’un vrai manque de caractère. Simple succession de courbes à basse vitesse entrecoupées de deux interminables lignes droites sans grand intérêt, le Yas Marina Circuit continue pourtant d’accueillir années après années la dernière manche de la saison de Formule 1. Un comble quand on sait que la France est portée disparue depuis 2008 et que l’Allemagne, pays du pilote et de l’équipe championne du monde, sera de nouveau absente du calendrier en 2017. Singapour et Malaisie disparaissant prochainement du paysage, la F1 se montrerait inspirée en se débarrassant également de l’une des pires créations de ces dix dernières années. À bon entendeur.

Andrea Noviello

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1 Comment

  1. un réel calvaire cette saison pour STR avec son bloc 2015, c’était prévisible, mais cela fait toujours mal …
    On peut mieux comprendre au vu de cette fin de saison la décision de RedBull de croiser MiniMax avec Kvyat … et je dois avouer que voir RB choisir de donner une saison « claire » à Danyl pour 2017 avec une auto ayant un vrais moteur me fait plaisir … Ce garçon est vraiment doué et mérite cette chance …
    Pour les Sauber, c’est un crève cœur de le dire, mais c’est une vraie déchéance … la chute vertigineuse, prévisible mais qui fait mal.
    Ajoutons à ça que Peter et Monisha aient du céder toutes leurs parts dans l’entreprise pour la sauver, n’est pas rassurant … pas plus que l’utilisation prévue d’un moteur rouge 2016 sur les autos 2017 fortement évoluées grâce au nouveau règlement … sans issue … je suis très inquiet pour leur futur proche …
    pour ce qui est du circuit … effectivement … pour une fois qu’ils ont fait un circuit dans un « bac à sable » géant … il n’y a aucune raison pour que les pilotes le visite … pas sélectif du tout … il y a quelques années, Alonso a perdu son titre en ne passant pas le Russe qui le précédait, aujourd’hui, Rosberg le gagne en n’étant pas passé par Vettel and Co … malgré la tentative de ralentissement désespérée d’un Lewis ayant perdu son titre en début de saison. Rien de passionnant …

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