Lewis Hamilton
Comment en vouloir au triple champion du monde d’avoir tout tenté pour conserver sa couronne ? Si certains n’hésiteront pas à fustiger son comportement en piste lors de ce Grand Prix d’Abou Dhabi, Lewis Hamilton aura parfaitement su manœuvrer sans jamais outrepasser les limites de la sportivité. De nouveau intouchable dans l’exercice des qualifications, il colle trois dixièmes à son coéquipier Rosberg, le Britannique s’est montré tout aussi dominateur en course. Auteur d’une mise en action parfaite, le pilote Mercedes vire en tête dans le premier virage et ne va jamais être inquiété lors d’un premier relais au cours duquel il relègue son voisin de garage à 1,5 secondes derrière lui. Appelé à son stand à la fin du 7ème tour afin de passer les gommes tendres, le natif de Stevenage récupère logiquement la tête du Grand Prix après le pit-stop de l’autre flèche d’argent deux boucles plus tard. Verstappen s’étant intercalé entre lui et Rosberg, l’Anglais hausse momentanément la cadence avant que le dépassement du fils de Keke sur le Batave ne le force à ralentir de nouveau. Repassé par la case stand dans le 28ème passage, l’ancien protégé de Ron Dennis choisit alors de se servir de la stratégie décalée de Vettel pour mettre en application son opération « bouchon ». Rappelé à la raison par son écurie, le fer de lance de la firme à l’étoile refuse pourtant d’obéir aux nombreuses injonctions du pit-wall Mercedes. De plus en plus lent dans le troisième secteur à mesure que les tours s’égrènent, le champion du monde en titre échouera finalement dans sa tâche. Battu de cinq petits points dans la course au titre par son coéquipier Rosberg, Hamilton se console en décrochant à Yas Marina son dixième succès en 2016, le quatrième consécutif depuis Austin. Un guerrier.
Sebastian Vettel
Régulièrement décrié tout au long de l’année, Sebastian Vettel a conclu de la meilleure de manière son exercice 2016 en s’invitant sur son septième podium de la saison à Abou Dhabi. Dominé en qualification par son coéquipier Räikkönen, il décroche le cinquième temps à moins d’un dixième du Finlandais, le quadruple champion du monde a pris sa revanche sur « Ice-Man » en course grâce à une stratégie décalée et bien inspirée. Gêné au départ par un Ricciardo nettement moins bien parti que lui, le pilote Ferrari conserve néanmoins sa cinquième place à l’issue du 1er tour. Pas assez rapide pour menacer l’Australien, le natif d’Heppenheim se contente de suivre le petit groupe emmené par l’autre monoplace rouge de Räikkönen avant d’opérer son premier changement de gommes à la fin du 8ème passage. Ressorti comme tous les autres gros bras en pneus tendres, « Baby-Schumi » va alors décider de totalement se démarquer de ses adversaires. Faute de pouvoir prendre à la régulière le meilleur sur « Smiling » et sur son voisin de garage, l’ancien petit protégé d’Helmut Marko décide de prolonger son second relais afin de bénéficier de gommes plus fraîches en fin de course. Le pari de l’Allemand est audacieux. Il sera payant. Propulsé en tête du Grand Prix pendant huit tours, le fer de lance de la Scuderia s’arrête finalement une deuxième fois à la fin de la 37ème boucle. Ressorti en supertendres, il avale facilement la Ferrari sœur de Räikkönen au 41ème passage avant d’éliminer la Red Bull de Ricciardo cinq tours plus tard. Également venu à bout de Verstappen à deux boucles de l’arrivée, Vettel décroche à Yas Marina une splendide troisième place qui lui permet de devancer le jeune prodigue hollandais au championnat. Conquérant.
Fernando Alonso
2017 sera peut-être sa dernière saison en Formule 1, mais en attendant Fernando Alonso a mis un point d’honneur à terminer son championnat 2016 sur une belle note. Neuvième chrono des qualifications, quand dans le même temps son coéquipier Button échouait en dehors de la Q3 à la douzième place, l’Espagnol a réalisé le lendemain une course propre et sans fioritures. Crédité d’une bonne mise en action, le pilote McLaren doit virer large dans l’échappatoire du premier virage afin d’éviter la Red Bull en perdition de Verstappen. Propulsé en huitième position par la pirouette du Néerlandais, le double champion du monde se maintient relativement facilement devant Bottas avant son premier passage par les box au 7ème tour. Reparti en pneus tendres derrière la Red Bull de Verstappen et la Williams du Finlandais, « Nando » prend alors comme Vettel le pari de prolonger un maximum son second relais. Resté en piste bien plus longtemps que ses adversaires directs, l’Ibère remonte jusqu’en septième position avant que ses pneus ne s’effondrent totalement. Rappelé un peu tardivement à son box au 38ème passage, il a entre temps dû s’incliner devant les Force India d’Hulkenberg et de Perez, le natif d’Oviedo opte en faveur des pneus supertendres pour un dernier relais placé sous le signe de l’attaque. Auteur du deuxième meilleur tour en course dans la 50ème boucle, le « Taureau des Asturies » fond sur l’autre Williams de Massa, mais échouera finalement juste derrière son ancien coéquipier chez Ferrari à la dixième place. Encore une fois irréprochable en dépit de la faiblesse de son package, Alonso rafle un précieux point à Yas Marina qui lui assure de terminer la saison 2016 au dixième rang devant ce même Massa. Costaud.
Nico Rosberg
Il avait tout à perdre lors de cette finale placée sous haute tension, mais Nico Rosberg n’a pas laissé transparaître le moindre petit signe de fébrilité à Abou Dhabi. S’il n’est pas parvenu à achever son brillant exercice 2016 sur un dernier succès, l’Allemand a pleinement rempli sa mission en conquérant au bout du suspense une deuxième place synonyme de sacre. Dominé par son coéquipier Hamilton dans l’exercice du tour chronométré, il signe le deuxième chrono à trois dixièmes du Britannique, le natif de Wiesbaden a également subi la loi du triple champion du monde en course. Bien parti du côté sale de la piste, le pilote Mercedes se range immédiatement derrière l’autre flèche d’argent. Un peu moins véloce que son voisin de garage en début de Grand Prix, il concède rapidement près d’1,5 secondes à l’Anglais, le fils de Keke s’arrête à son stand monter les pneus tendres à la fin du 8ème passage. Reparti juste derrière la Red Bull de Verstappen, le champion 2005 de GP2 tente une première fois de se débarrasser du Néerlandais dans la 10ème boucle. Sans succès. Connaissant l’agressivité naturelle du Batave, « Britney » reste sagement derrière le Néerlandais pendant près de dix tours avant de retenter sa chance une fois les pneus de ce dernier passablement usés. Après une tentative avortée par le protégé d’Helmut Marko dans le virage 8, le leader du championnat profite de sa meilleure motricité en sortie pour déposséder le jeune prodigue de sa deuxième place. De retour à son stand au 29ème passage, le pilote de la firme à l’étoile va ensuite voir son coéquipier Hamilton sensiblement ralentir la cadence dans les dix derniers tours de course afin de le mettre sous la menace de Verstappen et de Vettel. Peine perdue. Imperméable à la pression, Rosberg résistera jusqu’au bout à son compatriote pour empocher sa première couronne mondiale 34 ans après celle conquise par son père Keke. Chapeau bas.
Andrea Noviello
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