Ferrari
Sur le déclin depuis quelques courses, Ferrari a complètement bu la tasse sur la piste détrempée de Silverstone. Larguées par Red Bull en performance pure, les monoplaces construites à Maranello ont même éprouvé toutes les peines du monde à devancer à les régulières les modestes Force India de Perez et d’Hulkenberg. Trahi pour la deuxième fois en une semaine par sa boîte de vitesse lors des essais libres, Sebastian Vettel a traîné sa pénalité de cinq places sur la grille comme un fardeau tout le week-end. Passé à côté de ses qualifications, l’Allemand ne signant que le 6ème temps à six dixièmes de Räikkönen, le natif d’Heppenheim ne s’est guère montré plus convaincant en course. Malgré une stratégie agressive du pit-wall de la Scuderia, le quadruple champion du monde ne parviendra jamais à se dépatter du milieu du peloton et achèvera son pénible après-midi en 9ème place, non sans avoir récolté cinq secondes de pénalité pour avoir (involontairement) poussé Massa hors de la piste. Sans être beaucoup plus transcendant que son voisin de garage, Kimi Räikkönen aura au moins eu le mérite de maximiser le potentiel d’une SF16-H en grande perte de vitesse. 5ème chrono des qualifications, il concède tout de même une demi-seconde à la meilleure Red Bull, le Finlandais mise lui aussi sur deux changements de gommes anticipés pour tenter de surpasser les faiblesses de son auto. Doublé par Perez à l’issue de la première salve des arrêts au stand, le champion du monde 2007 va faire preuve d’une inquiétante fébrilité par la suite. Coupable de deux erreurs dans le premier virage au 14ème et 23ème tour, « Ice-Man » réussira finalement à opérer la jonction sur le Mexicain en fin de Grand Prix grâce à la nette supériorité de sa Ferrari sur le sec. Venu à bout de « Checo » dans la 47ème boucle, le protégé de Steve Robertson empoche une anonyme 5ème place à l’arrivée, preuve que Ferrari est bien devenue la troisième force du plateau. La crise approche à grand pas à Maranello.
Williams
L’autre grosse déception de ce week-end anglais. Déjà sérieusement passé au travers une semaine plus tôt en Autriche, Williams a de nouveau déçu sur l’un de ses anciens terrains de jeu favori. Toujours autant en difficulté dans l’exercice des qualifications, il ne signe que le 12ème chrono du jour, Felipe Massa va vivre un Grand Prix compliqué et c’est peu de le dire. Si son premier arrêt au stand anticipé dans la 7ème boucle lui permet de remonter en 8ème position, le Brésilien est rapidement en proie à une très forte dégradation de ses gommes. Passé par Hulkenberg à l’issue de son deuxième changement de pneus au 17ème tour, le vice-champion du monde 2008 conservera sa 9ème place pendant plus de 20 boucles avant que des gommes de nouveau à l’agonie l’obligent à un troisième pit-stop au 40ème passage, condamnant le Pauliste à une frustrante 11ème place sous le drapeau à damier. Mieux loti que son coéquipier lors des qualifications, il décroche le 7ème temps, Valtteri Bottas a sombré en course. Rejeté en 9ème position après son premier arrêt anticipé au 6ème tour, le natif de Nastola part en tête-à-queue cinq boucles plus tard dans le dernier virage. La première erreur d’une très longe série. Handicapé par des pneus à la durée de vie très limité, le champion 2011 de GP3 sort perdant de son viril face à face avec Alonso dans la 24ème boucle. Clairement pas en confiance au volant d’une machine vraiment hostile aux conditions mouillées, un comble pour une écurie anglaise, l’ancien protégé de Toto Wolff passera toute sa deuxième partie de course à lutter avec la modeste Sauber de Nasr. Finalement parvenu à se défaire du Brésilien, Bottas termine son fade Grand Prix en 14ème position. Privée de points pour la première fois de la saison, Williams enregistre son pire résultat en 2016 et voit son écart sur Force India fortement s’amenuiser au classement des constructeurs. À la peine.
Renault
Le long chemin de croix de Renault s’est poursuivi en Angleterre. Toujours aussi peu à la fête, les monoplaces jaunes ont souffert le martyre sur un tracé très demandeur en termes de moteur, mais aussi d’appuis aérodynamiques. Parvenu à se qualifier de justesse en Q2 avec le 16ème temps, non sans avoir ostensiblement gêné Kvyat dans un tour rapide, Kevin Magnussen choisit de stopper une première fois à son box pour monter les pneus intermédiaires dès le 6ème tour. Hélas pour lui, l’entrée de la virtual safety-car après la sortie de piste de Wehrlein le prive d’un possible avantage stratégique sur ses adversaires directs. Relégué à la 18ème place derrière l’autre monoplace dessinée à Enstone, le Danois se montre incapable de menacer son coéquipier à la régulière. Arrêté une deuxième fois à son stand au 18ème passage, le fils de Jan végète un long moment au 16ème rang avant de finalement perdre son duel avec la Haas de Gutierrez. Repassé une troisième fois par la pit-lane au 41ème tour, le champion 2013 de F3.5 abandonnera huit boucles plus tard sur rupture de sa boîte de vitesse. Fade 18ème chrono de la séance qualificative, Jolyon Palmer n’a pas vécu un premier Grand Prix à domicile beaucoup plus réjouissant. Appelé au moment opportun par son team afin de chausser les intermédiaires au 8ème tour, le Britannique grimpe d’une place au profit de son coéquipier. Capable de maintenir un rythme convenable, le débutant perd tout sur un deuxième passage par les box catastrophique au 17ème passage. Relâché avec une roue en moins par son équipe, le natif d’Horsham écope de facto d’un stop and go de dix secondes pour « unsafe-release ». Rejeté en dernière position, le champion 2014 de GP2 se traînera péniblement jusque dans la 37ème boucle avant de renoncer lui aussi sur casse de sa boîte de vitesse. La galère continue pour Renault.
Sauber
Criblée de dettes depuis de nombreux mois maintenant, Sauber repart de Silverstone sans le moindre lot de consolation. Victime d’un spectaculaire crash lors des libres 3, Marcus Ericsson n’aura pas aidé à assainir la santé financière déjà critique de l’écurie basée à Hinwil. Privé de qualification, sa monoplace ayant été complètement détruite dans son crash du samedi matin, le Suédois a connu un Grand Prix de Grande-Bretagne pour le moins expéditif. Parti bon dernier derrière son coéquipier, le pilote flanqué du numéro 9 attend le 8ème tour avant de monter les pneus intermédiaires sur sa machine. Remonté en 19ème position à la faveur de son arrêt au stand tardif, le Nordique est contraint de mettre pied à terre dès le 11ème passage suite à une défaillance électrique. Légèrement plus à son aise ces dernières semaines, Felipe Nasr manque pourtant totalement sa séance qualificative. Crédité du dernier chrono à plus de quatre dixièmes de la Manor de Wehrlein, le Brésilien mise lui aussi sur un premier pit-stop tardif, il s’arrête au 8ème tour, pour tenter de remonter dans la hiérarchie. L’option choisie par le protégé de Steve Robertson est la bonne puisqu’elle lui permet de grimper en 15ème position devant la Haas de Grosjean. Capable de se maintenir devant le Français en pneus intermédiaires, le natif de Brasilia baisse considérablement la cadence une fois passé en gommes pour le sec dans la 17ème boucle. Obligé de céder face à Bottas deux tours suivants, le pilote Sauber reprend la 14ème place au Finlandais au 25ème passage après le tête-à-queue du natif de Nastola dans le dernier virage. Finalement redoublé par la Williams à 18 boucles de l’arrivée, le Sud-Américain termine sa course à une triste 15ème place très loin de la zone des points. La deuxième partie de saison s’annonce longue pour l’écurie chère à Peter Sauber. Inquiétant.
Andrea Noviello
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