Les Tops du Grand Prix de Monaco

Daniel Ricciardo

Déjà privé d’un très probable succès par son équipe il y a deux semaines à Barcelone, Daniel Ricciardo a encore vu une victoire lui passé sous le nez dans les rues de Monaco. Boosté par l’arrivée de la nouvelle version du moteur Renault, l’Australien avait pourtant tout mis en œuvre pour monter sur la plus haute marche du podium en Principauté. Crédité d’un tour de folie en qualification qui lui vaut de rafler la première pole position de sa carrière et de mettre fin à la série de onze poles consécutives d’une Mercedes, le pilote Red Bull négocie parfaitement le départ lancé, surprenant un Nico Rosberg pas très attentif sur le coup. Bien aidé par la lenteur du vice-champion du monde 2015, le natif de Perth se construit en seulement 15 tours une avance substantielle de 11,6 secondes sur le fils de Keke. Tout bonnement intouchable dans le premier quart de course, « Smiling » marque son premier passage par les stands à la fin de la 23^ème boucle afin de chausser les gommes intermédiaires. Ressorti en deuxième position à près de onze secondes d’Hamilton, le protégé d’Helmut Marko parvient à revenir dans le sillage de la flèche d’argent en seulement cinq tours. Rappelé à son box au 33^ème passage, il perd tout le bénéfice de son superbe Grand Prix à cause d’un arrêt cataclysmique. Ses pneus secs n’étant pas prêts lors de son arrivée, le pilote flanqué du numéro 3 lâche 13, 6 secondes dans l’opération, perdant pour un souffle les commandes au profit d’Hamilton. Malgré une tentative désespérée à la sortie de la piscine suite à une erreur du Britannique, Ricciardo ne passera pas et devra se contenter d’une très frustrante 2^ème place sous le drapeau à damier. Rageant.

Lewis Hamilton

Cible des rumeurs les plus folles depuis un certain temps, certains osaient évoquer une possible année sabbatique du Britannique en 2017, Lewis Hamilton a répondu de la plus éclatante des manières à Monaco. Encore touché par un problème mécanique pendant les qualifications, cette fois c’est la pression d’essence qui est venue jouer des siennes, le pilote Mercedes est malgré tout parvenu à arracher in extremis le troisième chrono à deux dixièmes de son coéquipier Rosberg. Blotti dans l’aileron arrière de l’Allemand lors du départ au septième tour, le triple champion du monde perd un temps considérable derrière le fils de Keke avant que le pit-wall de la firme à l’étoile ne se décide à contraindre « Britney » de le laisser passer dans la montée du Beaurivage au 16^ème passage. Relégué à treize secondes du leader Ricciardo, le natif de Stevenage ramarre progressivement l’Australien et va profiter de l’arrêt de « Smiling » pour prendre la tête du Grand Prix dans la 24^ème boucle. Invité par son équipe à rentrer monter les gommes intermédiaires comme tous ses adversaires, le fils d’Anthony refuse préférant miser sur un passage aux pneus ultratendres une fois la trajectoire définitivement sèche. Rattrapé par le pilote Red Bull en seulement cinq tours, l’ancien protégé de Ron Dennis marque son premier et unique arrêt au stand au 31^ème passage. Bien aidé par le pit-stop désastreux de l’écurie autrichienne une boucle plus tard, l’Anglais récupère la tête et la conservera jusqu’au bout malgré la constante pression de Ricciardo. Après sept mois de disette, Hamilton remporte enfin le 44^ème succès de sa carrière et reprend 19 points d’un coup à son rival Rosberg dans la course au titre. Son championnat 2016 est lancé.

Sergio Perez

Devenu le grand spécialiste des courses mouvementées, Sergio Perez a encore prouvé à Monaco qu’il savait mieux que quiconque profiter des aléas d’un Grand Prix à rebondissement. Huitième chrono des qualifications, il concède un dixième à son coéquipier Hulkenberg, le Mexicain s’élance finalement depuis la septième place sur la grille suite à la pénalité infligée pour changement de boîte de vitesse à Räikkönen. Prudent dans les premiers tours, le pilote Force India amorce une remontée progressive dans la hiérarchie à mesure que ses adversaires commencent à rentrer aux stands. Resté en piste jusqu’au 21^ème tour, le protégé de Carlos Slim monte les gommes intermédiaires et ressort en 4^ème position sous le nez de la Ferrari de Vettel. Grand gagnant de cette première valse des changements de pneus, le natif de Guadalajara va de nouveau choisir le moment opportun pour passer en tendres. Arrêté par son équipe au 30^ème passage, le pilote flanqué du numéro 11 tombe au dixième rang, mais gagne sept positions en l’espace des deux boucles. Propulsé à une incroyable troisième place toujours devant la Ferrari de Vettel au 32^ème tour, « Checo » résiste toute la deuxième moitié de course au retour du quadruple champion du monde, se permettant même de revenir sur la Red Bull de Ricciardo devant lui. Toujours aussi fort dans la gestion de la dégradation de ses pneus, Perez décroche en Principauté le sixième podium de sa carrière, son troisième avec l’écurie de Vijay Mallya, et grimpe à la neuvième place du classement pilotes à la faveur des 15 unités  empochées sur le rocher. Brillant.

Fernando Alonso

De nouveau cantonné à un simple rang de faire-valoir cette saison, Fernando Alonso a démontré à Monaco qu’il restait bien le pilote teigneux et prompt à se saisir de la moindre opportunité qui lui est offerte pour briller. Pas en confiance au volant d’une MP31 dont il stigmatise le manque d’adhérence du train avant, l’Espagnol parvient malgré tout à s’inviter une deuxième fois consécutive en Q3, décrochant un très bon dixième chrono. Finalement huitième lors du départ lancé à la faveur de la pénalité infligée à Räikkönen et des ennuis techniques rencontrés par Kvyat derrière la voiture de sécurité, le « Taureau des Asturies » reste sagement derrière Perez en début de Grand Prix avant  de s’arrêter monter les pneus intermédiaires dans le 14^ème tour. De retour à la huitième place, le double champion du monde prolonge son second relais jusqu’à la 32^ème boucle, le moment choisit par le natif d’Oviedo pour chausser sa McLaren en supertendres. Malgré un arrêt plus que moyen (5,2 secondes), le pilote flanqué du numéro 14 gagne trois places dans l’opération au détriment de Rosberg, Hulkenberg et de son compatriote Sainz. Capable de maintenir un bon rythme, l’Ibère contient le retour du vice-champion 2015 jusqu’au bout, parvenant même à se détacher en fin de Grand Prix. Somptueux cinquième à l’arrivée, Alonso réitère son exploit de la Hongrie la saison dernière et inscrit dix points qui, conjugués aux deux unités récoltées par son coéquipier Button, permettent au team basé à Woking de chiper la septième place du classement constructeurs à Haas. Un guerrier.

Andrea Noviello