De retour sur le Grand Prix de Monaco Historique après un premier passage en 2012, Graham Adelman s’est plongé le week-end dernier dans la peau de son idole de jeunesse Sir Stirling Moss. Le gentleman driver américain a étrenné pendant trois jours la mythique Maserati 250F qui avait permis au « champion sans couronne » de remporter l’édition 1956 de la manche princière.
La vie réserve quelques fois les plus inattendues des surprises. D’origine américaine, Graham Adelman passe pourtant une grande partie de sa jeunesse en Angleterre où il se prend très tôt de passion pour les courses automobiles. Un pilote retient tout particulièrement l’attention de celui qui n’est encore qu’un enfant. Si beaucoup de jeunes passionnés de l’époque développent une admiration pour le roi Juan-Manuel Fangio, Graham va lui préférer un représentant de son pays adoptif, un certain Stirling Moss. Frappé par le virus du sport automobile dès l’âge de six, il n’a depuis jamais cessé d’admirer ces héros du volant.
Lui-même reconverti pilote amateur à ses heures perdues, Graham a vu le sort lui adresser un joli clin d’œil il y a quatre ans de cela. À la recherche d’une auto pouvant lui permettre de courir sur des épreuves historiques, il tombe sur l’une des voitures de son idole d’enfance et pas n’importe laquelle. La Maserati 250F qui a permis au « champion sans couronne » de remporter le Grand Prix de Monaco de Formule 1 en 1956. « C’est un énorme privilège de pouvoir conduire cette voiture, consent le pilote américain. Je suis un homme très chanceux. Je suis persuadé que l’on se souviendra éternellement de cette auto. »
« Je ne suis qu’un simple imitateur »
Après avoir déjà étrenné une BRM P126 lors du Grand Prix Historique 2012, Graham revient cette fois au volant d’une machine victorieuse à double reprise sur l’impitoyable tracé de la Principauté. Une source de pression supplémentaire pour le pilote engagée dans la Série B (Voitures de Grand Prix F1 et F2 avant 1961) ? « Absolument pas, confie Graham. Si je cours ici, ce n’est pas pour atteindre un objectif donné. Je me bats uniquement contre moi-même. Je ne me focalise pas sur les autres pilotes. Certains sont d’ailleurs très bons et je ne suis pas suffisamment armé pour rivaliser avec eux. Je vais simplement essayer de progresser tour après tour. »
L’Américain va mettre en pratique ses bonnes paroles tout au long d’un week-end où il n’aura cessé d’accroître sa cadence. 22ème temps de la première séance chronométré, il s’offre ensuite le 18ème chrono lors des essais qualificatifs. Sa montée en puissance se confirme le dimanche en course où il décroche une très honorable 16ème place à l’arrivée, terminant dans le même tour que le vainqueur du jour. Une performance loin d’être avilissante même si le principal intéressé se refuse à tout triomphalisme. « Moss a gagné au volant de cette voiture ici en 1956 en dominant de bout en bout, révèle l’Américain. Il a réalisé un superbe Grand Prix cette année-là et montré de quelle façon on devait piloter cette auto. Je ne suis qu’un simple imitateur et pas forcément un très bon ! »
Andrea Noviello
Poster un Commentaire