Nigel Webb pour l’amour du risque

©WarmupF1/Andrea Noviello
Nigel Webb a dû attendre son cinquantième anniversaire avant d'obtenir sa licence de pilote.
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Arrivé sur le tard dans l’univers de la course automobile, Nigel Webb a longtemps dû patienter avant de se frotter au plus mythique des circuits de Formule 1. Si l’ancien mécanicien a abordé son premier Grand Prix Historique de Monaco sans se fixer d’objectif précis, le Britannique n’a pas pour autant boudé son plaisir au volant de la sublime Jaguar C-Type.

Berceau du sport automobile et de la Formule 1, le Royaume-Uni a depuis tout temps su transmettre sa passion pour l’univers de la course à ses plus jeunes sujets. Si beaucoup d’entre eux ont pu assouvir leur appétence dès leur adolescence, d’autres ont dû patienter un long moment avant d’avoir enfin la chance de toucher leur rêve du doigt. Nigel Webb s’inscrit dans cette deuxième lignée. Très vite attiré par les voitures, le Britannique doit dans un premier temps se contenter de jouer les mécaniciens pour le père d’un très bon ami à lui. Il découvre à 18 ans les joies de la mécanique, mais se confronte également à la dure réalité de ce monde réservé à une élite fortunée.

« J’ai vraiment appris à ce moment-là à quel point le sport automobile pouvait coûter cher, explique le pilote de la voiture frappée du numéro 6. Le prix de ces autos m’a toujours fasciné. Hélas, ces bolides m’étaient à cette époque, tout bonnement, inaccessibles. Je n’ai obtenu ma licence de pilote qu’à mes 50 ans. Et j’ai complètement été pris là-dedans. Aujourd’hui c’est une drogue. Ces quatorze dernières années, j’ai eu la chance de conduire des D-Type, E-Type, que des Jaguar d’exception. » Le modèle qu’il étrenne ce week-end à l’occasion du Grand Prix de Monaco historique l’est tout autant. Première C-Type datant de 1952, elle a permis à Duncan Hamilton de remporter les 24 Heures du Mans l’année suivante.

« La voiture est superbe à piloter »

Autant dire que Webb n’a pas tergiversé bien longtemps lorsque le fils du vainqueur de l’épreuve reine de l’Endurance en 1973 lui a proposé de racheter sa voiture au milieu des années 90. Davantage gentleman driver que véritable bête de course, Nigel décide, malgré quelques réticences, de suivre le conseil de ses amis et de s’inscrire à la 10ème édition de l’épreuve historique monégasque. « Je n’avais pas encore eu l’opportunité de rouler sur ce circuit, témoigne le Britannique. J’ai d’abord hésité, mais j’ai alors réalisé que certains très bons pilotes n’ont jamais eu la chance de courir à Monaco. C’est vraiment très spécial, très dangereux aussi, mais j’aime le risque. »

Résolument prudent avant de se frotter à l’un des tracés les plus impitoyables de l’histoire de la Formule 1, Webb ne s’est pourtant pas défilé sur la piste. Treizième chrono des qualifications, l’Anglais est allé chercher une convaincante neuvième place en course dans une catégorie, la C réservée aux voitures de sport à moteur avant, où le plateau reste avec 36 participants le plus fourni de tous. Une performance qu’il explique avant tout par les qualités de sa machine. « La voiture est superbe à piloter, confirme Nigel. Elle est douce, rapide et freine incroyablement bien. Tant qu’on n’est pas assis à l’intérieur, on ne peut pas comprendre la sensation que l’on ressent. »

Andrea Noviello

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La Jaguar C-Type a remporté avec Duncan Hamilton l’édition 1953 des 24 Heures du Mans.

 

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