Mis sous pression le week-end dernier à Imola par des McLaren en net progrès depuis deux courses, Max Verstappen se présente une fois de plus dans la peau de grandissime favori à Monaco. Sûr de sa force et de sa redoutable Red Bull RB20, le triple champion du monde en titre vise un sixième succès en 2024 que Ferrari et l’écurie de Woking entendent bien lui contester.
Cette saison, il est reparti sur les mêmes bases hallucinantes que son étourdissant exercice 2023. Vainqueur cinq fois en sept courses, Max Verstappen a également raflé sept pole positions en autant de qualifications preuve non seulement de l’implacable supériorité de sa Red Bull RB20, mais également de l’insatiable appétit de celui qui a remporté 39 des 51 Grand Prix mis en jeu depuis l’introduction des Formule 1 à effet de sol en 2022. Confortablement installé en tête du championnat pilotes (il totalise 161 points soit 48 unités d’avance sur son plus proche poursuivant Charles Leclerc. Ndlr), le triple champion du monde en titre se présente logiquement comme le grand favori à la victoire ce week-end à Monaco.
Un statut que le petit protégé d’Helmut Marko entend bien défendre lui qui reste sur un succès conquis dans la douleur le week-end dernier du côté d’Imola. « C’était effectivement une course serrée, concède le natif d’Hasselt en marge des premiers essais en Principauté. S’imposer à Imola dans ces conditions n’en fut que plus satisfaisant. Monaco est une piste étroite, en ville donc il va falloir réussir une qualification solide. La course dépend souvent de la stratégie ici. Elle requiert une concentration de tous les instants. On a analysé ce que l’on doit faire pour extraire la performance maximale de la voiture sur ce circuit. J’ai hâte de voir ce que ce week-end va donner. » Lauréat de deux (2021 et 2023. Ndlr) des trois dernières éditions, le Néerlandais va toutefois devoir se méfier d’une concurrence bien décidée à lui compliquer la tâche sur le mythique tracé princier.
McLaren sur sa lancée ?
Seule équipe avec Ferrari à avoir su briser l’hégémonie de Red Bull et de son pilote vedette Max Verstappen en ce premier tiers de campagne 2024 (victoire de Lando Norris à Miami. Ndlr), McLaren débarque à Monaco dans la peau de l’outsider numéro un de l’écurie autrichienne. Partie nettement plus fort que l’an dernier où elle avait dû attendre la deuxième partie de saison pour enfin trouver son rythme de croisière, l’écurie basée à Woking a franchi un nouveau palier d’envergure à l’occasion du Grand Prix de Miami grâce à l’apport de nombreuses évolutions sur la très efficace MCL38. Capable de damer le pion à l’ogre Verstappen en Floride avec l’aide bien involontaire de la voiture de sécurité, Lando Norris est passé tout proche de rééditer pareille performance le week-end dernier à Imola à la faveur d’une fin de course canon et d’une meilleure gestion de la gomme dure.
« Avoir pu se battre pour la victoire à Imola a été un sentiment très agréable, confie le Britannique en amont de l’épreuve princière. On a beaucoup de potentiel pour continuer à aller de l’avant. Monaco représente l’un des week-ends les plus exigeants de la saison. Dépasser ici n’est clairement pas une chose aisée, mais la qualification constitue l’un des plus gros défis en sport automobile. Il s’agit avant tout d’être immédiatement opérationnel et de construire sa confiance dès les premiers essais libres. » Pas franchement à la fête la saison dernière dans les rues monégasques (les hommes de Zak Brown avaient dû se contenter de modestes neuvièmes et dixièmes places à l’arrivée. Ndlr), McLaren espère réussir une toute autre performance en 2024. Une ambition légitime pour l’actuelle troisième force du plateau, mais qui dépendra surtout de la capacité des MCL38 à avaler les innombrables virages lents du tracé princier.
Ferrari en arbitre du duel ?
Dépossédé de son statut de rival numéro un de Red Bull depuis deux courses par une écurie McLaren en pleine bourre, Ferrari n’en reste pas moins l’un des acteurs majeurs de cette entame de championnat 2024. Victorieuse à une reprise cette année grâce à Carlos Sainz (l’Espagnol a profité des ennuis mécaniques de Max Verstappen en Australie pour s’imposer dans les rues de l’Albert Park. Ndlr), la mythique écurie italienne arrive à Monaco à la deuxième place du championnat constructeurs et avec des certitudes nées de sa bonne mise en route depuis Sakhir. Nettement plus compétitive que sa devancière sur les longs relais, la SF-24 a non seulement permis au duo Charles Leclerc-Carlos Sainz de rafler sept podiums en autant d’épreuves, mais a surtout comblé une bonne partie de l’imposant retard qui séparait les monoplaces rouges des Red Bull en 2023.
Un peu moins à la fête dans l’exercice du tour chronométré qu’elle n’a pu l’être par le passé, la dernière-née des ateliers de Maranello a néanmoins passé un vrai cap le week-end dernier à Imola grâce à l’introduction d’une petite dizaine d’évolutions. De quoi permettre à Frédéric Vasseur et ses hommes de se mêler à la lutte pour la victoire en Principauté ? Le local de l’étape, Charles Leclerc, veut y croire. « Jusqu’ici on n’a jamais été les plus rapides en qualification, mais Monaco est un circuit où le pilote peut faire la différence, déclare ce jeudi le protégé de Nicolas Todt en conférence de presse officielle de la FIA. Il peut trouver les dixièmes qui vont lui permettre de décrocher la pole position. Pour s’imposer ici, il sera de toute façon primordial de s’élancer depuis le sommet de la grille, car avec ces voitures dépasser est extrêmement difficile. Je m’attends à une bataille très serré samedi pour la pole. »
Andrea Noviello
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