Haas VF-16 : à la conquête de l’est

Première F1 conçue par Haas, la VF-16 arbore une livrée rouge et grise typique de la marque américaine.
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Nouvelle venue dans la discipline, Haas a présenté la toute première F1 de son histoire juste avant l’ouverture des essais hivernaux. Développée en collaboration avec Ferrari et Dallara, la VF-16 doit garantir à l’écurie américaine le respect du paddock.

Les choses sérieuses ont cette fois bel et bien commencé pour le nouveau venu en Formule 1. Cinq mois après la conférence de presse donnée dans son siège historique de Caroline du Nord, l’écurie Haas a publié les images de sa toute première monoplace destinée à disputer le championnat du monde. Concrétisation d’un projet mûrement réfléchi en amont par ses dirigeants, ce lancement marque le grand retour d’une écurie américaine en F1 après l’échec du team Haas Lola au milieu des années 80. Porte-drapeau d’un pays longtemps en froid avec la catégorie reine, Haas n’entend pas se contenter de faire le nombre en dépit de son manque évident d’expérience dans la discipline.

« Notre but est de marquer des points, martèle le team principal, Gunther Steiner. Mais nous devons d’abord prendre la piste et prouver que nous pouvons faire le job. On veut, dans un premier temps, terminer les courses afin de gagner le respect des fans et des autres acteurs du paddock. » Sélectionnée en avril 2014 par la FIA, Haas a très méticuleusement préparé son arrivée au plus haut niveau du sport automobile afin de ne pas revivre le sort de Caterham ou de HRT, toutes deux disparues de la circulation après avoir été broyées par l’impitoyable univers de la F1. Outre la (sage) décision de repousser d’un an son entrée, l’équipe américaine s’est attelée à construire de solides fondations à sa structure.

Une première F1 conventionnelle

Éparpillée sur trois sites, le siège de Kannapolis aux États-Unis étant complété par la base de Dallara en Italie et l’usine de Banbury en Angleterre, Haas a mis à profit la pluralité de ses partenariats pour développer une F1 résolument ambitieuse bien que relativement conventionnelle. Très largement inspirée de la précédente Ferrari, la VF-16 adopte des solutions éprouvées par la concurrence, mais se permet quelques interprétations toutes personnelles de la réglementation. Unique de par son design, le nez de la monoplace américaine se révèle être un compromis entre le museau court de Mercedes et celui à protubérance de la Scuderia.

Autre différence notable : la première création de la société spécialisée dans les machines-outils affiche des pontons nettement plus volumineux que ceux des autos italiennes. Pas encore suffisamment rodés à l’utilisation de systèmes hybrides, les ingénieurs de l’écurie américaine ont préféré choisir des solutions précautionneuses au risque de restreindre l’efficacité aérodynamique de leur F1. Les formes généreuses du capot moteur corroborent d’ailleurs cette volonté de miser sur une approche prudente en termes de refroidissement. Spécifique à la VF-16, la prise d’air se divise en deux conduits distincts, l’un acheminant l’air vers le compresseur tandis que l’autre sert à refroidir l’ERS et la boîte de vitesse.

Grosjean en fer de lance

Côté livrée, la Haas reprend les nuances de gris et de rouge caractéristiques de la marque basée aux États-Unis. Un moyen aussi de rappeler que l’écurie américaine compte bien profiter de la notoriété de la catégorie reine pour développer son image à l’international. « Nous fabriquons des machines de haute qualité et la Formule 1 représente la forme de course la plus sophistiquée au monde, précise le grand patron Gene Haas. La F1 procure une visibilité mondiale comme aucune autre discipline sportive. Elle va nous servir de vitrine afin de promouvoir la réputation de Haas Automation en tant que marque de référence au niveau mondial. »

Arraché à Renault dans l’optique d’apporter de l’expérience à une écurie néophyte, Romain Grosjean aura également pour mission de faire briller Haas au sommet du sport automobile. D’avantage recruté pour ses valises bien remplies et ses liens avec Ferrari, Esteban Gutierrez se voit quant à lui offrir une chance unique de rebondir après des débuts plus que timorés dans la discipline. S’il n’affiche pas le pedigree de celui des tops teams, le duo d’Haas devrait néanmoins pouvoir tirer son épingle du jeu pendant la saison. L’étroite relation avec la Scuderia aidant, l’équipe américaine pourrait même s’affirmer comme la grande surprise de cette saison 2016 à conditions toutefois que la « malédiction » ne vienne pas une nouvelle fois frapper la représentante du pays de l’oncle Sam.

Andrea Noviello

Haas VF-16 F1
La Haas VF-16 reprend en grande partie les solutions développées sur la Ferrari de l’an dernier.
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