Version enrichie du livre sorti en 2020, « Histoires de la Formule 1, de Jim Clark à Fernando Alonso » revisite la grande histoire de la F1 à travers les yeux de celui qui l’a transformée, contrôlée et dirigée d’une main de fer pendant plus de quatre décennies, Bernie Ecclestone. Distribué dans toutes les libraires de France depuis le 25 novembre dernier, l’ouvrage de 232 pages coécrit par Daniel Ortelli et Antoine Grenapin s’impose comme un savoureux mélange d’archives oubliées, d’anecdotes méconnues et de clichés d’exception.
« Ce livre me rappelle une période spéciale de ma vie, les superbes photos me permettent de me souvenir de tous ces pilotes d’exception, Jochen, Niki, Ayrton. Il y a des photos que je n’ai jamais vues, ou que j’ai oubliées. Ce livre est aussi un hommage à tous ces gens merveilleux que j’ai eu la chance de rencontrer, à qui j’ai souvent parlé, avec qui nous avons travaillé, même s’il y a eu parfois des hauts et des bas. » Teintés d’une évidente nostalgie, les mots de Bernie Ecclestone en préface du livre « Histoires de la Formule 1, de Jim Clark à Fernando Alonso » résument avec une infinie justesse l’ambition première d’une œuvre dont la genèse remonte aujourd’hui à plus de deux ans.
Sorti à la fin de l’année 2020 dans sa première version, l’ouvrage de Daniel Ortelli et d’Antoine Grenapin emmène les amoureux et autres inconditionnels de Formule 1 dans un passionnant voyage à travers l’âge d’or de la discipline. Guidés par le regard toujours aussi clairvoyant qu’espiègle de celui (Bernie Ecclestone. Ndlr) qui plus de quatre décennies durant dirigea d’une main de fer la catégorie reine du sport automobile, les lecteurs vont ainsi découvrir (ou redécouvrir pour les moins jeunes) tous les personnages (pilotes, ingénieurs, teams managers. Ndlr) qui ont contribué au formidable essor d’une discipline jadis cantonnée à un très restreint cercle d’amateurs. Déjà exhaustif dans son édition originale, l’œuvre s’enrichit désormais d’une partie totalement inédite, les auteurs consacrant un chapitre entier aux années Schumacher.
« Il fallait que l’on aille un peu plus loin dans l’histoire »
« On s’était arrêté à Senna dans le premier livre, parce qu’Ayrton était un pilote mythique, révèle l’un des co-auteurs et ancien journaliste F1 à l’AFP Daniel Ortelli. De Clark à Senna, cela représentait déjà une belle période. Ce sont les années folles de la Formule 1 en quelque sorte. Deux ans plus tard, on s’est dit qu’il fallait que l’on aille un peu plus loin dans l’histoire. On se devait de rajouter des pages et d’y intégrer deux légendes de la discipline : Michael Schumacher et Fernando Alonso. Ils méritaient de se retrouver dans un tel bouquin. » Réunis dans une cinquième partie intitulée « Schumi contre le reste du monde », le « Baron Rouge » et le « petit taureau des Asturies » ont ainsi droit à une large revue de leurs exploits respectifs à l’instar des autres grands noms ayant marqué en lettres d’or l’histoire de la catégorie reine du sport automobile.
Magnifiquement illustré grâce au formidable travail de recherche effectué par l’éditeur Jean-Baptiste Gilou, « Histoires de la Formule 1, de Jim Clark à Fernando Alonso » revisite en effet tous les grands moments de la discipline, du passage inoubliable mais inachevé de la comète Jim Clark, au combat pour la sécurité mené à l’aube des seventies par l’immense Jackie Stewart, en passant par la résurrection du miraculé du « Ring » Niki Lauda ou encore de la consécration tant attendue du « Professeur » Alain Prost au milieu des années 80. Riche d’anecdotes plus savoureuses les unes que les autres, l’œuvre coécrite par Daniel Ortelli et Antoine Grenapin ne se cantonne pas pour autant aux seuls pilotes puisque les ingénieurs de génie et autres teams managers à succès sont eux aussi mis en lumière tout au long des 232 pages du livre.
Ecclestone en fil rouge des années folles
Les néophytes de la discipline tout comme les nostalgiques d’un passé révolu auront ainsi le loisir de se plonger dans le fabuleux parcours d’un Colin Chapman aux monoplaces aussi révolutionnaires que fragiles, mais aussi de découvrir l’ascension chaotique d’un Frank Williams longtemps cantonné à jouer les faire-valoir en queue de peloton par manque de moyens. Présenté dès le premier chapitre (« Des Hommes et des moteurs ». Ndlr) sous l’appellation de « Mister E », Bernie Ecclestone est lui aussi longuement évoqué dans l’ouvrage, l’ancien grand argentier de la F1 faisant logiquement office de fil rouge d’une trame s’ouvrant au début des sixties pour s’achever au milieu des années 2000. Arrivé dans les paddocks dans la peau d’un simple pilote amateur, l’homme à l’éternelle chemise blanche a gravi les échelons les uns après les autres avant de finalement s’imposer comme le dirigeant phare d’un sport qu’il allait maintenir sous son emprise pendant plus de quatre décennies.
« Bernie, c’était ce mélange de pouvoir absolu et de goût pour la déconnade, décrit l’ancien chef de rubrique Sports Mécaniques à l’AFP et co-auteur du livre Daniel Ortelli. Son autorité n’était jamais remise en question parce que l’on savait que neuf fois sur dix il avait raison. Il gérait le business de la F1 d’une main de fer, mais en même temps il ne se prenait pas vraiment au sérieux. Il aimait bien semer la zizanie pour le fun. Il était toujours dans la déconnade. » Savoureux mélange d’archives oubliées, d’anecdotes méconnues et de clichés d’exception, « Histoires de la Formule 1, de Jim Clark à Fernando Alonso » s’impose comme un formidable voyage à travers le temps, une plongée délicieuse à travers l’époque bénie d’une discipline à l’inépuisable force d’attraction.
Andrea Noviello
« Histoires de la Formule 1, de Jim Clark à Fernando Alonso », par Daniel Ortelli et Antoine Grenapin, préface signée Bernie Ecclestone, Casa Éditions, 232 pages – 34,95€.
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