Dix-septième opus de la saga née sous les coups de crayon de l’illustrateur cannois Yvon Amiel, « Antoine au Grand Prix de Nice » emmène les fans de sport automobile dans un passionnante course des nations au cœur de la capitale azuréenne.
Il l’avait déjà emprunté lors d’un précédent opus (Antoine au Tour de France Automobile. Ndlr) qui l’avait conduit lui et son coéquipier Jean (alias Jean Todt ex-président de la FIA et ancien team principal de la Scuderia Ferrari. Ndlr) à sillonner toute l’Hexagone au volant de sa sublime Matra 650. Mais cette fois « Antoine le Pilote » ne s’est pas contenté de parachever son Tour de France Automobile dans les rues de la capitale azuréenne. Il a, carrément, pris possession de la ville de Nice pour y faire renaître une course de Formule 1 jadis organisée à six reprises entre 1932 et 1947.
Théâtre des succès de Louis Chiron (1932. Ndlr), Tazio Nuvolari (1933 et 1935. Ndlr), Achille Varzi (1934. Ndlr) dans les années 30 ou encore de ceux de Luigi Villoresi (1946 et 1947. Ndlr) au sortir du deuxième conflit mondial, l’épreuve épousant les bords de la Méditerranée a pris sous le très expressif coup de crayon du dessinateur cannois Yvon Amiel la forme d’un Grand Prix des Nations, les petits pilotes aux casques surdimensionnés de l’ancien chirurgien-dentiste cannois défendant les couleurs de leur pays plutôt que celles, comme le veut l’usage, d’une écurie. Associé au regretté Jules Bianchi, « Antoine » arbore ainsi fièrement les couleurs de la France dans ce nouveau numéro tandis que le très pimenté duo James Hunt-Lewis Hamilton se charge de représenter celles de la Grande-Bretagne.
Un album à la mémoire de Jules Bianchi
Riche de quelques nouvelles têtes, le Niçois Fabio Quartararo (champion du monde 2021 de Moto GP. Ndlr) faisant tout comme la Colombienne Tatiana Calderón (ex-pilote AJ Foyt en Indycar. Ndlr) ou le Monégasque Arthur Leclerc (pilote DAMS en Formule 2. Ndlr) sa toute première apparition dans les aventures d’« Antoine le Pilote », ce dix-septième opus de la saga reprend les codes des précédents albums en mariant avec une infinie justesse modernité et classicisme, les Toleman TG184 (ex-Ayrton Senna. Ndlr), March 711 (ex-Ronnie Peterson. Ndlr) et autres Williams FW19 (ex-Jacques Villeneuve. Ndlr) battant le fer avec les nettement plus contemporaines Ferrari SF21, Red Bull RB18 et Mercedes W13.
Intemporel et fictif dans son récit, cet opus dédié à la mémoire de Jules Bianchi n’en demeure pas moins parfaitement ancré dans la réalité comme en témoigne les nombreux clins d’œil historiques disséminés ici et là par l’auteur (la pole position de Senna sur un tracé en ville en est un exemple. Ndlr), mais aussi le scénario renversant d’une course dont le résultat final a directement été influencé par les choix stratégiques, pour ne pas dire pneumatiques, des uns et des autres. Aussi agréable à lire qu’à contempler, « Antoine au Grand Prix de Nice » plonge avec brio les amoureux de sport automobile dans le glorieux passé d’une ville marquée au fer rouge par l’univers de la course.
Andrea Noviello
« Antoine au Grand Prix de Nice » par Yvon Amiel et Grégory Ronot, Éditions Gilletta, 48 pages – 15 €.
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