McLaren-Honda
Synonyme de gloire dans le passé, à l’époque où Ayrton Senna et Alain Prost alignaient les victoires au volant de leur mythique monoplace orange et blanche, le binôme McLaren-Honda a rimé cette année avec enfer. Empêtré dans des soucis de fiabilité qu’il n’est jamais parvenu à résoudre, le motoriste japonais a pourri la saison de l’écurie britannique et de son duo champion du monde. Victime d’une sortie de piste toujours inexpliquée à ce jour en essai hivernaux, Fernando Alonso n’a jamais eu le loisir de conforter son audacieux choix de carrière en raison d’une monoplace rétive et incapable de se détacher de l’arrière du peloton. Contraint d’utiliser 12 moteurs durant l’année, quand la réglementation n’en autorise que quatre, l’Espagnol a accumulé les sanctions et les déceptions, montrant d’inquiétants signes de lassitude durant le championnat. Resté pour l’instant lettre morte du côté du constructeur nippon, son coup de gueule de Suzuka reflète presque à lui seul l’exaspération vécue par le natif d’Oviedo en 2015. Guère mieux loti, Jenson Button aura au moins eu le mérite de ne rien lâcher quand bien même les piteuses performances de son bloc Honda faisaient passer sa MP4-30 pour une vulgaire GP2. Constamment repoussées à des années lumières des hommes de tête, les machines élaborées à Woking ont traîné leur misère pendant tout le championnat, récoltant le piteux total de 27 points. Avant-dernier du championnat devant la seule Manor, McLaren enregistre la pire saison de toute son histoire et clôture une troisième année consécutive sans la moindre victoire. Catastrophique.
Kimi Räikkönen
Surclassé par Fernando Alonso l’an dernier, Kimi Räikkönen n’a pas été plus à son avantage cette année aux côtés de Sebastian Vettel. Bien au contraire. Étrillé 15-4 par l’Allemand en qualification, le champion du monde 2007 a également grandement souffert de la comparaison avec le natif d’Heppenheim en course. Crédité de trois podiums seulement, quand dans le même temps son voisin de garage en a récolté dix de plus, le Finlandais n’a jamais su profiter du regain de forme de sa Ferrari pour venir se mêler à la victoire lors des rares absences des Mercedes. Auteur de bourdes indignes de son talent, en témoigne son tête-à-queue au Canada ou encore son embardée en Autriche, « Ice-Man » a de surcroît vu la majorité des ennuis techniques de la Scuderia s’abattre sur lui. Pas aidé il est vrai par les bourdes stratégiques des hommes de Maranello, notamment dans l’exercice du tour chronométré, le natif d’Espoo a devancé son coéquipier une seule fois à la régulière, Vettel s’élançant du fond de la grille au Canada et à Abou Dhabi, lors de son meilleur Grand Prix à Bahreïn. Impliqué dans deux accrochages évitables avec son compatriote Bottas en Russie et au Mexique, le protégé de Steve Robertson termine la 13ème saison de sa carrière au 4ème rang du championnat, mais avec 128 points de moins que son quadruple champion du monde d’équipier. Renouvelé à la surprise générale chez Ferrari l’an prochain, tant le Nordique aura déçu depuis son retour à Maranello, Räikkönen ne bénéficiera pas indéfiniment de la clémence des dirigeants de Ferrari. Sur le déclin.
Pastor Maldonado
Parti de chez Williams au pire des moments, Pastor Maldonado a enchaîné une deuxième année catastrophique chez Lotus. Devenu le grand spécialiste des bourdes en tout genre, à l’image de son erreur d’emplacement sur la grille à Bahreïn ou de son entrée au stand suicidaire en Chine, le Vénézuélien n’a pas arrangé la situation d’une écurie Lotus déjà exsangue financièrement en accumulant les accrochages et les sorties de piste. Massacré par son coéquipier Grosjean dans l’exercice des qualifications, il a subi un très sévère 16-3, « crashstor » n’a pas non plus vu le jour en course, subissant constamment la domination du Français si l’on excepte le Grand Prix du Canada. Incapable de surpasser le manque de développement de sa monoplace, le champion 2010 de GP2 a littéralement sombré à mesure que les soucis pécuniaires du team basé à Enstone se sont aggravés. Non content d’être à côté de la plaque tout au long du championnat, il s’est obstinément refusé à laisser son baquet au débutant Palmer le vendredi matin, privant ainsi Grosjean d’un temps de piste conséquent. Fade 13ème du championnat avec près de la moitié des points de son voisin de garage tricolore, le natif de Maracay a encore un peu plus ternie une réputation déjà pas au beau fixe dans le paddock. Catalogué comme un pilote payant et surtout très brouillon, le Sud Américain semble même avoir perdu sa vitesse, une qualité qui lui a longtemps permis de masquer ses innombrables bévues au volant. Assuré de courir chez Renault en 2016, merci les pétrodollars de PDVSA, Maldonado ne pourra pas se permettre de répéter une saison aussi médiocre sous peine de voir les portes de la F1 se refermer définitivement devant lui dans un an. Inquiétant.
FIA
Sanctions aberrantes. Réglementation incompréhensible. Courses soporifiques. La Fédération Internationale de l’Automobile a de nouveau eu tout faux cette année. Non content de pourrir les Grand Prix avec leurs pénalités ridicules, les commissaires de l’instance dirigeante se sont tristement signalés en sortant de leur chapeau une nouvelle limitation à respecter concernant la pression des pneumatiques Pirelli. Déjà pas franchement emballante, cette 66ème saison de l’histoire s’est encore un peu plus enlisée dans l’ennui quand la FIA a cru bon de brider d’avantage encore l’imagination des équipes. Si l’outrageuse domination des Mercedes a forcément joué dans le manque d’attrait de cette cuvée 2015, elle n’est pas pour autant à l’origine de tous les maux qui frappent aujourd’hui la catégorie reine. Devenus totalement insipides en raison de l’accumulation excessives de ces maudits run-off, les circuits modernes expliquent en grande partie les processions que sont trop souvent devenues les courses de Formule 1. À trop vouloir accentuer la sécurité des tracés, la FIA a enlevé tout challenge aux pilotes et totalement aseptisé des pistes qui autrefois ne pardonnaient rien. Volontairement rendus très friables, les pneus Pirelli sont une autre source d’explication de la morosité actuelle des dimanches après-midi. Dans l’impossibilité d’attaquer sous peine de flinguer leurs gommes, les pilotes ne peuvent même plus se rapprocher au plus près de la voiture qui les précèdent, la faute aussi à des monoplaces totalement déséquilibrées sur le plan aérodynamique. Incapable de prendre ses responsabilités dans l’élaboration du futur règlement de 2017, laissant les équipes se livrer à des discussions vouées à l’échec, la FIA va devoir très vite opérer un grand ménage interne sous peine de perdre définitivement le peu de crédibilité qui lui reste. Nullissime.
Andrea Noviello
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