Les Flops du Grand Prix de Grande-Bretagne

Daniel Ricciardo

La révélation du dernier championnat sombre à mesure que son coéquipier Kvyat retrouve de l’allant. Capable de martyriser une saison entière un quadruple champion du monde, Daniel Ricciardio est en train de revivre le scénario de l’an dernier en sens inverse. Alors qu’il semblait bien assumer son nouveau rôle de patron chez Red Bull, l’Australien est tout bonnement méconnaissable depuis trois courses. Incapable de devancer son équipier en essais libres, hormis lors de la séance du vendredi après-midi, « smiling » a encore été battu par le Russe en qualification après avoir vu son chrono annulé pour dépassement des limites de la piste dans le virage de Copse. Modeste 10^ème sur la grille, le natif de Perth réalise un très mauvais envol, concédant trois places à Perez, Grosjean et Ericsson. Sans doute agacé par cette mise en action quelconque, le pilote Red Bull tente un freinage agressif au virage 3 et va être l’instigateur du chaos entre les Lotus et les McLaren en poussant Grosjean au large. 11^ème lors du restart, il met plus de six tours pour trouver l’ouverture sur Sainz avant son premier arrêt au stand au 12^ème passage. Retombé au 12^ème rang, le vice-champion 2010 de F3.5 élimine Alonso quatre tours plus tard pour le gain de la 11^ème position. Jamais dans le rythme de Kvyat, Ricciardo renoncera au 23^ème tour suite à un problème électrique. Décevant.

Sauber

Encore 5^ème du championnat constructeur il y a un mois et demi à Monaco, Sauber a depuis chuté au 7^ème rang et se voit directement menacée par Toro Rosso. Si l’équipe jumelle de Red Bull n’a pas été en mesure de récolter des points à Silverstone, l’écurie helvétique a, elle aussi, gâché une grande occasion de se donner un bon bol d’air au classement. En difficulté dès les essais libres, les deux machines fabriquées à Hinwill, toujours sevrées de développement, ont peiné en qualification en témoigne les piteux 15^ème et 16^ème chronos de Marcus Ericsson et Felipe Nasr. Touché par une défaillance de sa boîte de vitesse lors de son tour de mise en grille, le Brésilien n’a même pas pu prendre le départ, enregistrant son premier abandon de la saison. Crédité d’un splendide envol, le Suédois grimpe de trois place à l’issue du premier tour, mais va longtemps stagner au 12^ème rang avant de remonter jusqu’à la 8^ème position au jeu des arrêts au stand. Auteur d’un premier relais marathon de 23 boucles, le natif de Kumla stoppe enfin au 24^ème tour et retombe en 11^ème place. Propulsé au 10^ème rang par l’abandon de Sainz neuf tours plus tard, l’ancien pilote Caterham va dilapider toutes ses chances d’inscrire des points par des choix stratégiques abracadabrantesques. Appelé à son box pour chausser les intermédiaires au 38^ème passage, le Nordique retourne à son stand trois tours plus tard monter les mediums avant de repasser les intermédiaires au 43^ème tour. Rejeté au 11^ème rang, Ericsson ne parviendra jamais à combler le retard accumulé sur Alonso. Un vrai gâchis !

Lotus

En proie à d’importantes difficultés financières, Lotus n’est pas prête de voir sa situation économique s’arranger après ce triste week-end anglais. Jamais en mesure d’approcher les premières places à la régulière en essais, si on excepte le 10^ème chrono de Maldonado en libres 3, les monoplaces noires et or ont éprouvé toutes les peines du monde à se montrer à leur avantage sur l’exigeant tracé britannique. Privé de la séance d’ouverture le vendredi matin, Romain Grosjean s’est tristement signalé l’après-midi en sortant large dans Luffield, coinçant sa Lotus dans le bac à sable. Pas dans le rythme en qualification, le Français décroche un très moyen 12^ème chrono quand le Vénézuélien doit se contenter du 14^ème temps. Auteur d’une très bonne mise en action, le natif de Genève élimine d’entrée Ricciardo, mais perd une place au détriment d’Ericsson lui aussi crédité d’un départ sensationnel. Désireux de rapidement se défaire du Suédois, le Tricolore plonge à l’intérieur de la Sauber au virage 3 avant que le freinage suicidaire de Ricciardo ne le rejette sur la monoplace helvétique puis sur celle de son coéquipier Maldonado, provoquant l’abandon des deux représentants de l’écurie basée à Enstone. Toujours installée à la 6^ème place du championnat constructeur, Lotus perd une belle occasion d’engranger de gros points et voit Force India s’envoler un peu plus au classement. Inquiétant.

Max Verstappen

Grand animateur du dernier Grand Prix d’Autriche, Max Verstappen n’a cette fois-ci pas particulièrement brillé dans le Northamptonshire. Plus véloce que son coéquipier Sainz lors de chacune de trois sessions libres du week-end, le Néerlandais n’a pas été, à l’inverse de l’Espagnol, en mesure d’accrocher la Q3 en qualification. Particulièrement insatisfait du comportement de sa STR10, le pilote Toro Rosso a passé sa séance qualificative à se plaindre du manque d’adhérence offert par sa monoplace au lieu de tenter de trouver une solution. Décevant 13^ème chrono à plus de huit dixièmes de son voisin de garage, le champion du monde 2013 de karting rate complètement son départ, se faisant doubler par Maldonado, Ericsson, Alonso et Button. Passé entre les embûches du virage 3, le Batave remonte au 13^ème rang à la faveur des abandons du champion du monde 2009, des deux Lotus et de l’arrêt au stand du « taureau des Asturies ». Trop agressif lors du restart, il commet une erreur de débutant en perdant violemment le contrôle de sa machine dans le virage 2 à cause de gommes pas encore suffisamment en température. Si le choc avec le rail s’avère léger, le bac à sable l’empêchera d’enclencher la marche arrière, obligeant Verstappen à renoncer dès le 4^ème tour. Pas glorieux, mais c’est le métier qui rentre.

Andrea Noviello