Marcus Ericsson
Ce week-end malaisien aurait pu être celui de la rédemption pour l’ancien pilote Caterham. Il ne sera au final qu’une énième désillusion. Capable de se sortir de la loterie des qualifications avec brio, et un peu de réussite aussi, alors que son coéquipier Nasr avait pataugé dans les abymes du classement, Marcus Ericsson est retombé dans ses travers en course, corroborant encore un peu plus l’image de pilote payant, et guère brillant, qui lui colle à la peau depuis son arrivée en F1. Plutôt prompt à l’extinction des feux où il dépasse Bottas et Grosjean, le Suédois va virilement s’imposer au débutant Verstappen dans le virage 4 avant de se voir déposséder de cette éphémère 7ème place par un Hulkenberg opportuniste. Visiblement énervé de s’être ainsi fait manger par le pilote Force India, le natif de Kumla attaque l’Allemand par l’extérieur dès l’entame du 4ème tour. Trop optimiste sur son point de freinage, l’ancien pilote Dams en GP2 manque totalement la corde et part en tête-à-queue avant de piteusement tanquer ses roues arrière dans le bac sable. Son Grand Prix s’arrête là et ses espoirs de redorer son blason avec. Auteur d’une bourde de débutant, Ericsson prouve une nouvelle fois qu’il n’a pas le niveau pour évoluer en Formule 1. Désolant.
Sergio Perez
Le bouillant sud-américain n’a visiblement pas retenu les leçons de son fade Grand Prix d’Australie. Déjà pas à la fête il y a deux semaines dans les rues de l’Albert Park, Sergio Perez a de nouveau fait parler de lui en mal du côté de Kuala Lumpur. Devancé deux séances sur trois par son coéquipier Hulkenberg lors des essais libres, le Mexicain a également subi la domination de l’Allemand dans l’exercice des qualifications et en course. Mal parti depuis sa 14ème position sur la grille, il perd trois places au profit de Sainz, Nasr et Alonso, le natif de Guadalajara doit attendre l’entame du 2ème tour pour se défaire de la peu performante McLaren de l’Espagnol. Propulsé au 5ème rang trois boucles plus tard lors de l’intervention de la safety-car, « Checo » ayant choisi tout comme l’autre pilote Force India de ne pas s’arrêter au stand, le pilote flanqué du numéro 11 chute de six places en l’espace de deux tours avant de s’enliser en queue de peloton. Clairement pas dans le rythme, il envoie Grosjean en 360° au 30ème passage, geste pour lequel il sera sanctionné d’une pénalité de 10 secondes et d’un retrait de deux points sur sa licence. À la peine jusqu’au bout, il ne doit sa 13ème place finale devant Hulkenberg qu’à l’injuste sanction subie par son coéquipier. Déprimant.
Red Bull
L’écurie quadruple championne du monde a essuyé un nouveau camouflet sur le circuit de Sepang. Les brillantes qualifications de Daniel Ricciardo et Daniil Kvyat, respectivement 4ème et 5ème, n’auront fait qu’illusion. En manque de rythme tout au long de la course, les deux Red Bull n’ont cessé de rétrograder dans la hiérarchie, perdant même leur face à face avec les voitures sœurs de Toro Rosso. Un comble quand on dispose d’un budget plus de deux fois supérieure à celui de l’équipe basée à Faenza. Accablée par des problèmes de freins, la RB11 pâtit également d’un manque cruel d’appui sur l’arrière, la rendant très inconfortable à piloter. Incapable de venir à bout de Sainz, Ricciardo n’a jamais affiché le panache qu’on lui connaissait l’an dernier. À peine plus convaincant, son coéquipier Kvyat s’est surtout signalé en accrochant bêtement la Force India d’Hulkenberg au 26ème tour, perdant au passage de précieuses secondes. Tristes 9ème et 10ème, les deux Red Bull boys terminent à un tour du vainqueur Vettel. Une humiliation. Très durs envers leur motoriste Renault après la débâcle de Melbourne, les dirigeants de l’écurie autrichienne feraient mieux de se pencher sur leurs propres maux. À bon entendeur.
McLaren
Le retour de son double champion du monde espagnol n’aura pas vraiment changé la donne chez McLaren. L’équipe aux huit couronnes mondiales a de nouveau vécu un calvaire dans la moiteur étouffante de Sepang. Éliminés dès la Q1, bien qu’ils n’échouent qu’à quelques dixièmes de la Sauber de Nasr, Fernando Alonso et Jenson Button n’ont pas eu le loisir de défendre leur chance bien longtemps en course. Crédité d’un très bel envol, le « taureau des Asturies » va réaliser un excellent début de Grand Prix avant de voir sa mécanique le contraindre à l’abandon dès le 21ème tour alors qu’il occupait une incroyable 9ème place. Plus en retrait, le champion du monde 2009, contiendra longtemps les assauts de Perez ou Nasr avant d’opérer son troisième changement de pneus au 36ème passage. Retombé au 14ème rang devant Maldonado, le Britannique renoncera sur rupture de turbo au 43ème passage mettant ainsi fin à ses minces espoirs de rallier une seconde fois le drapeau à damier cette saison. Seule équipe à ne pas avoir ramené au moins une voiture à l’arrivée, McLaren enregistre de surcroît son premier double abandon depuis le Grand Prix des États-Unis 2006. Si les progrès enregistrés par la MP4-30 et le moteur Honda sont tangibles, l’écurie chère à Ron Dennis navigue toujours à des années lumières de Mercedes ou Ferrari. Navrant.
Andrea Noviello
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