McLaren
Sevrée de victoires depuis 50 courses et le succès de Jenson Button lors du Grand Prix du Brésil 2012, McLaren a encore souffert le martyre sur le très rapide tracé milanais. Obligée de changer une nouvelle fois la totalité des blocs propulseurs de ses deux machines avant même le début du week-end, la mythique écurie britannique n’a jamais été en mesure d’accrocher ne serait-ce que le milieu du peloton ce week-end. Victime d’une panne hydraulique en libres 3, Button a concédé 2,6 secondes au poleman Hamilton en qualification, devançant son coéquipier Alonso 17ème chrono d’un dixième. Propulsés une ligne plus haut sur la grille à la faveur des différentes pénalités affectant les pilotes Red Bull et Toro Rosso, les hommes de Woking ont tous les deux réalisé un splendide départ, concluant le premier tour de course à la 11ème place pour l’Anglais et à la 13ème pour l’Espagnol. 9ème à la fin du deuxième tour, le champion du monde 2009 va irrémédiablement chuter dans la hiérarchie en raison de la faiblesse criante de son moteur Honda dans les interminables lignes droites de Monza. Tombé en queue du classement encore plus rapidement, le « Taureau des Asturies » recollera sur son coéquipier dans le dernier tiers de course, mais sera contraint d’abandonner au 50ème passage suite à une alerte électronique sur son propulseur japonais. Fade 14ème à l’arrivée, Button ne devance que les seules Manor de Stevens et Merhi, un comble quand on possède un budget cinq fois et demi supérieur à celui de la petite équipe britannique. Désolant.
Felipe Nasr
Méconnaissable depuis le Grand Prix d’Angleterre, Felipe Nasr a subi en Italie la domination de son coéquipier Ericsson pour la quatrième course consécutive. Incapable de franchir l’obstacle de la Q3 à l’inverse du Suédois brillant 10ème chrono des qualifications, le pilote Sauber ne décroche qu’un très modeste 12ème temps, mais grimpe d’une position sur la grille après la pénalité infligée à son voisin de garage. Crédité d’une bonne mise en action, le natif de Brasilia choisit la trajectoire extérieure au premier virage et grimpe au 8ème rang. Victime d’une crevaison dans le premier tour consécutif à un contact avec la Lotus de Grosjean, le protégé de Steve Roberston est obligé de s’arrêter à son box monter un pneu neuf. Reparti bon dernier, le Brésilien va mettre dix tours pour venir à bout des deux Manor de Merhi et de Stevens. 14ème au 18ème passage après avoir pris le meilleur sur Alonso, il stoppe à son stand sept boucles plus tard et reprend la piste au 16ème rang. Rapidement revenu sur les talons de Button, l’ancien pilote Carlin en GP2 élimine le champion du monde 2009 au 30ème tour avant de se débarrasser dans la foulée de l’autre McLaren d’Alonso. Propulsé au 13ème rang après le passage par les box de Verstappen, le Sud-Américain doit s’incliner devant la splendide manœuvre de l’Hollandais dans la 38ème boucle. Triste 13ème à l’arrivée, Nasr passe de nouveau complètement à côté de son week-end et ternit encore un peu plus une réputation déjà sérieusement entamée par ses contreperformances à répétition. Inquiétant.
Renault
Cible des critiques à répétition de son partenaire Red Bull, Renault a vécu un énième camouflet dans le temple de la vitesse. Toujours autant en retrait en terme de performance pure, la marque au losange a, de surcroît, encore accumulé les ennuis mécaniques tout au long du week-end. Certains d’écoper des pénalités alors que les premiers essais libres n’avaient pas encore débuté, les pilotes Red Bull et Toro Rosso ont été contraints de s’élancer des deux dernières lignes sur la grille de départ, mettant à mal les ambitions des écuries de la célèbre marque de boisson énergisante. Victime d’une défaillance de son propulseur flambant neuf, Daniel Ricciardo s’est vu infliger une pénalité de 50 places sur la grille pour un double changement de son moteur thermique et la substitution de son turbo, MGU-H et MGU-K. Tout aussi mal lotis, Max Verstappen, Carlos Sainz et Daniil Kvyat ont cumulé la bagatelle de 85 places de pénalité à eux trois, suscitant l’ire du clan autrichien. Red Bull ayant déjà annoncé vouloir mettre prématurément fin au contrat le liant aux hommes de Viry-Châtillon, le motoriste aux 23 couronnes mondiales n’a désormais plus le choix. Alors que le flou règne toujours autour de l’éventuel rachat de l’équipe Lotus, Renault va devoir très rapidement clarifier ses intentions. Sans quoi la marque au losange risque de se retrouver sans la moindre équipe à fournir l’an prochain dans l’éventualité ou elle n’effectuerait son grand retour en tant que constructeur qu’en 2017.
Lotus
Toujours entre la vie et la mort en dépit du podium salvateur obtenu par Romain Grosjean en Belgique, Lotus n’a pas eu le temps d’espérer quoique ce soit à Monza. Porté par sa splendide troisième place de Spa, le Français a confirmé le potentiel entrevu dans les Ardennes Belges en coiffant le 8ème chrono des qualifications. Dominé pour la onzième fois de la saison par le natif de Genève dans l’exercice du tour chronométré, Pastor Maldonado a encore échoué dans sa tentative d’accrocher la Q3, terminant sa séance qualificative à la 11ème place. Auteur d’un très bel envol, le Tricolore aborde le premier virage en 7ème position avant d’être légèrement touché à l’arrière droit par Ericsson. Nettement moins bien parti que son voisin de garage, le Vénézuélien se fait déborder par les deux Sauber et prend l’option de la trajectoire extérieure à l’amorce de la chicane 1. Son choix lui sera fatal. Contraint d’effectuer un brusque mouvement pour éviter la Lotus de Grosjean en gros survirage suite au contact avec Ericsson, Hulkenberg envoie involontairement le natif de Maracay dans les run-off. Obligé de couper la chicane en empruntant lourdement les ralentisseurs, le champion 2010 de GP2 endommage sa direction et se voit contraint de renoncer pour la 8ème fois de la saison, la cinquième avant même d’avoir parcouru les cinq premiers tours de course. Pas d’avantage verni que le Sud-Américain, Grosjean doit lui aussi abandonner dès l’entame du 2ème tour suite à la rupture de sa suspension arrière droit. Dépossédée de sa 5ème place au championnat par Force India, Lotus aurait tout intérêt à rapidement convaincre Renault de la racheter sous peine de définitivement disparaître des radars d’ici la fin de la saison.
Andrea Noviello
Poster un Commentaire