Honda
Fernando Alonso n’a pas été tendre envers Honda lorsqu’il lâcha, après avoir dû céder à l’attaque de Verstappen au 26ème tour, un cinglant « moteur de GP 2 » à la radio. Mais comment donner tort au double champion du monde quand on sait que les machines propulsées par le motoriste japonais accusaient 18 km/h de moins que les autres monoplaces du plateau dans les lignes droites ? Incapable d’inverser la tendance depuis le début du championnat, le fournisseur moteur de McLaren a encore affiché un bien pâle visage pour son Grand Prix à domicile. Complètement largués en performance pure, les propulseurs nippons n’ont permis à aucun de leurs deux pilotes d’accrocher des points à Suzuka. Éliminé dès la Q1, Jenson Button se signale par un bon envol qui le propulse au 12ème rang avant d’irrémédiablement chuter dans la hiérarchie. Débordé de tous les côtés comme un vulgaire débutant, le Britannique achèvera son pénible après-midi à une bien fade 16ème place. Capable d’accrocher la Q2, Alonso a lui aussi réussi un envol exceptionnel qui le catapulte en 9ème position à la fin du premier tour. Vaillant, mais impuissant face au manque de cavalerie délivré par son V6 Honda, le « Taureau des Asturies » va décrocher une inespérée 11ème place échouant ainsi à la porte du top 10. Seul point positif pour Honda : les deux voitures ont rallié l’arrivée sans connaître le moindre souci de fiabilité. Maigre consolation.
Red Bull
De retour dans la lumière à Singapour, Red Bull a sombré lors de ce Grand Prix du Japon. Auteur d’une erreur de débutant en Q3, où il explose sa RB11 à la sortie de Degner après avoir freiné sur l’herbe, Daniil Kvyat s’élance depuis la voie des stands et profite de la cohue du départ pour rapidement grimper au 15ème rang. En manque de rythme à cause d’une auto mal réglée, le champion 2013 de GP3 va éprouver toutes les peines du monde à se défaire de la pourtant peu performante McLaren d’Alonso. Incapable de venir à bout de l’Espagnol, le natif d’Oufa bascule sur une stratégie à trois arrêts, mais ne parviendra jamais à recoller avec les hommes de tête, concluant sa pale course à la 13ème place. Visiblement plus à son aise sur le juge de paix japonais, Daniel Ricciardo décroche une honorable 7ème place en qualification, même si la faute de son coéquipier le prive d’une possible 3ème ligne. Crédité d’un très bel envol, l’Australien voit son Grand Prix détruit dès les premiers mètres par une crevaison consécutive à un contact avec Massa au départ. Reparti avant-dernier à quasiment un tour des leaders, « smiling » ne retrouvera jamais le rythme qui était le sien en qualification et achèvera son pénible Grand Prix en 15ème position. Reléguées à un tour du vainqueur, les Red Bull manquent les points pour la première fois de la saison sur un tracé où elles étaient pourtant abonnées au podium depuis 2009. Sale week-end.
Sauber
Lancée sur une jolie série de quatre courses consécutives dans les points, Sauber est complètement passée à côté de son week-end japonais. Victimes de la défaillance mécanique de Max Verstappen en Q1, Marcus Ericsson et Felipe Nasr n’ont pas pu compléter leur deuxième tentative se contentant de très modestes 17ème et 18ème chronos. Auteur d’un départ époustouflant, le Suédois pointe en 11ème position à la fin du premier tour. Rapidement débarrassé d’Alonso, le natif de Kumla réalise un bon début de course avant qu’une erreur dans Spoon, sa deuxième du week-end après celle en Q1, ne le fasse plonger en queue du classement. Souvent très limite dans ses défenses, l’ancien pilote Caterham ne rattrapera jamais le temps perdu en dépit d’un interminable dernier relais de 27 tours en pneus durs. Parti une nouvelle fois à la faute dans Spoon il abandonnera deux places à Perez et Kvyat au 49ème tour pour conclure sa difficile course au 14ème rang. Placé juste à côté d’Ericsson sur la grille, Nasr profite des malheurs de Massa, Ricciardo et Perez au départ pour grimper de trois places. Venu à bout de Button dans la 4ème boucle, le Brésilien opère son premier arrêt sept tours plus tard. Longtemps en lutte avec son voisin de garage, le natif de Brasilia s’écroule complètement après son deuxième changement de gomme. Perturbé par une Sauber au comportement erratique, le protégé de Steve Robertson chutera en 17ème position avant de finalement renoncer à un tour de l’arrivée. Un Grand Prix à oublier pour les hommes de Monisha Kaltenborn.
Felipe Massa
Victime de l’erreur d’appréciation d’Hulkenberg à Singapour, Felipe Massa, n’a cette fois-ci eu besoin de personne pour pourrir son Grand Prix. Dominé par son coéquipier Bottas en qualification, il concède trois dixièmes et deux places sur la grille au Finlandais, le vice-champion 2008 connaît une mise en action poussive qui le place sous la menace directe de Ricciardo. Conscient de ne plus pouvoir empêcher le dépassement de l’Australien, le pilote Williams se rabat vers la droite et touche légèrement l’arrière de la Red Bull. Obligé d’effectuer un tour entier du circuit au ralenti en raison d’une crevaison et d’un aileron avant endommagé, le Pauliste rentre réparer les dégâts à son box avant de reprendre la piste en dernière position à un tour du peloton. Contraint d’opérer une infernale course poursuite, le protégé de Nicolas Todt va mettre 34 tours avant de finalement venir à bout des deux Manor de Rossi et de Stevens. Rapidement relégué à deux tours des hommes de tête, le Brésilien se contentera par la suite de suivre le groupe composé des Red Bull et de la Sauber d’Ericsson pour rallier l’arrivée à une lointaine 17ème position. Encore quatrième du championnat au soir de son beau podium italien, Massa chute de deux places en l’espace d’une semaine et voit son coéquipier Bottas lui reprendre 10 nouveaux points dans la course à la 5ème place du classement pilote. Dans le dur.
Andrea Noviello
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