Felipe Nasr
Fortement décrié depuis l’annonce de sa titularisation en fin de saison dernière, Felipe Nasr a totalement renversé l’opinion en l’espace d’un premier Grand Prix de rêve en Formule 1. Affublé de la peu glorieuse étiquette de compte en banque roulant, le natif de Brasilia a littéralement subjugué le paddock par son calme tout au long d’un week-end pourtant pourri par le tragi-comique épisode Van der Garde. Dans le coup dès les libres 2 en dépit de son manque de roulage le matin, le Brésilien a immédiatement atomisé son coéquipier Marcus Ericsson en qualification, collant à l’ancien pilote Caterham la bagatelle de 2,5 secondes. Passé au travers des embûches d’un départ au cours duquel il se débarrasse de Grosjean, Ricciardo et Räikkönen, le pilote Sauber profitera de la passivité de Sainz au restart pour lui subtiliser une 5ème place qu’il ne quittera plus jusqu’à l’arrivée. Auteur d’un sans-faute tout au long des 58 tours de course, l’ancien pilote Carlin offre dix précieux points à une écurie Sauber qui n’en n’avait pas récolté un seul en 2014. Mieux, il devient à seulement 22 ans le meilleur débutant auriverde de l’histoire et s’offre le luxe d’effacer des tablettes le duo Wilson Fittipaldi-Chicco Serra (tous les deux 7ème pour leur première course) ainsi que la 8ème place obtenue par l’immense Emerson Fittipaldi lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 1970. Chapeau !
Carlos Sainz
Constamment dans l’ombre de son encombrant coéquipier Max Verstappen pendant l’hiver, Carlos Sainz a d’emblée remis les pendules à l’heure du côté de chez Toro Rosso. Plus rapide que le Néerlandais lors de toutes les séances libres, le fils du double champion du monde des rallyes est parvenu à rejoindre la Q3 dès sa première qualification en Formule 1 là où le Batave a échoué à une honorable 12ème place. Crédité d’un épatant 8ème chrono avec quatre dixièmes de mieux que le fils de Jos Verstappen, l’Espagnol a pratiquement réussi un premier Grand Prix parfait. Plus prompt que Daniel Ricciardo à l’extinction des feux, le champion 2014 de F3.5 profite du duel rapproché entre les deux Ferrari au premier virage pour dépasser Räikkönen et pointer en 5ème position avant l’intervention de la safety-car. Hésitant lors de la relance de la course, il laisse bêtement filer Nasr avant de devoir céder aux attaques de Ricciardo et Räikkönen. Remobilisé après quelques tours de flottements, Sainz Junior perd tout le bénéfice de son bon début d’épreuve après un changement de pneus cauchemardesque (37 secondes !) au 24ème tour. Reparti bon dernier, le pilote flanqué du numéro 55 opère alors une splendide remontée jusqu’à la 8ème place, mais ne pourra rien devant un Ericsson doté de gommes neuves en fin de course. Brillant 9ème pour ses débuts en catégorie reine, l’ancien pilote Dams rejoint Bourdais, Buemi, Ricciardo et Kvyat dans le cercle fermé des rookies ayant inscrit des points pour ses débuts chez Toro Rosso. Solide.
Lewis Hamilton
Le double champion du monde a éclaboussé ce week-end australien de tout son talent. Auteur d’une pole position magistrale samedi, la 39ème de sa carrière, où il colle près de six dixièmes à Rosberg, Lewis Hamilton a poursuivi sa démonstration en course, ne laissant jamais à son coéquipier le loisir de revenir sous la barre fatidique des une seconde d’écart qui aurait permis à l’Allemand d’activer son DRS. Crédité d’un envol parfait, le pilote de la firme à l’étoile a ensuite dicté le rythme au vice-champion du monde 2014 58 tours durant, se payant le luxe de céder le leadership au fils de Keke dans les seules 25ème et 26ème boucles au sortir de son premier arrêt au stand. Plus économe que son rival dans sa consommation d’essence et clairement un ton au-dessus en rythme de course, le natif de Stevenage décroche en Australie sa 34ème victoire, la deuxième dans les rues de l’Albert Park. Galvanisé par sa deuxième couronne mondiale et sa démentielle fin de saison dernière (six victoires lors de sept dernières courses) le Britannique entame parfaitement sa quête d’un troisième titre suprême. Et si son coéquipier ne sera pas toujours un adversaire si docile, Hamilton a envoyé un message fort à Melbourne : le patron chez Mercedes c’est lui.
Sebastian Vettel
Oubliez le passage à vide de l’an dernier et l’outrageuse domination de son coéquipier d’alors Daniel Ricciardo. Le vrai Sebastian Vettel est de retour en 2015. Transfiguré par son passage chez Ferrari pendant l’hiver, le quadruple champion du monde a livré un premier week-end en rouge plein d’abnégation. Passé à deux doigts d’être le meilleur des autres en qualification, une place qui reviendra finalement à Massa, le natif d’Heppenheim a pris sa revanche sur le pilote Williams en course. Moyennement parti depuis sa quatrième position sur la grille, « baby-schumi » va tirer profit de sa trajectoire intérieure pour s’imposer virilement à son nouvel équipier Räikkönen dès le premier virage. Lancé aux trousses du vice-champion du monde 2008, l’ancien pilote Red Bull s’offre une petite frayeur au 8ème tour preuve que l’Allemand donne tout. Incapable de prendre le meilleur sur le Brésilien en piste, Vettel prolonge son premier relais au moment où Massa rentre au stand et ressort devant le natif de Sao Paulo après avoir, à son tour, opéré son changement de gommes au 24ème passage. Convaincant 3ème de cette manche d’ouverture, la nouvelle figure de proue de Maranello signe des débuts idoines chez Ferrari et prouve que son choix de quitter le cocon Red Bull était le bon.
Andrea Noviello
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