Les Tops du Grand Prix d’Espagne

Nico Rosberg

Amorphe depuis l’entame de ce championnat 2015, Nico Rosberg a enfin lancé sa saison en Espagne. Brillant en qualification où il s’octroie sa première pole position de la saison avec près de trois dixièmes d’avance sur son coéquipier Hamilton, l’Allemand a mené une course parfaite pour s’offrir la 9^ème victoire de sa carrière en F1. Crédité d’un très bel envol, le pilote Mercedes va très vite se forger un confortable matelas d’avance sur son dauphin Vettel. Jamais menacé par le pilote Ferrari lors du premier relais, le natif de Wiesbaden abandonne le leadership un tour durant à Räikkönen le temps d’opérer son premier arrêt au stand à la fin du 15^ème tour. Confortablement installé en tête, le vice-champion du monde 2014 imprimera ensuite un rythme que personne ne sera en mesure de suivre et ne quittera les rênes du Grand Prix que lors de son deuxième changement de gommes à l’entame de la 46^ème boucle. Facile vainqueur d’une course qu’il aura largement dominée, le fils de Keke achève son récital avec plus de 17 secondes d’avance sur l’autre flèche d’argent et 45 secondes sur Vettel. Mieux, après avoir tant souffert de la comparaison avec Hamilton, le pilote flanqué du numéro 6 remet les pendules à l’heure chez Mercedes et se replace à 20 longueurs du Britannique avant d’aborder son épreuve favorite à Monaco. Rassurant.

Valtteri Bottas

De retour à son meilleur niveau depuis Bahreïn, Valtteri Bottas a confirmé à Barcelone tout le bien que le paddock pense de lui. Contraint de laisser le volant à Susie Wolff lors de la première séance libre, le Finlandais n’a pas, pour autant, semblé affecté par ce manque de roulage toujours handicapant. Régulièrement plus véloce que son coéquipier Massa lors des trois sessions suivantes, le protégé de Mika Hakkinen s’est adjugé un très beau 4^ème chrono en qualification reléguant l’autre Williams du Brésilien à plus d’une seconde. Bondissant au départ, il ne passe pas loin de piquer Hamilton au premier virage, mais préfère sagement s’incliner. Quatrième à la fin du premier tour, le natif de Nastola va conserver son rang 66 tours durant en dépit de l’assaut final de son compatriote Räikkönen. Guère perturbé par le retour de l’autre Finlandais du plateau, le pilote flanqué du numéro 77 répète en Espagne sa performance de Sakhir et inscrit 12 nouveaux points qui lui permettent de chiper la 5^ème place du classement pilote à Massa. Annoncé avec de plus en plus d’insistance comme le futur remplaçant d’« Ice-man » chez Ferrari l’an prochain, le champion 2011 de GP3 pourrait rapidement devenir l’agitateur numéro un de la prochaine période des transferts. Un métronome.

Carlos Sainz

Furieux au soir de son abandon à Sakhir, Carlos Sainz a retrouvé le sourire à l’occasion de son Grand Prix à domicile. Pas tout à fait satisfait du comportement de sa monoplace avant les qualifications, le natif de Madrid est pourtant parvenu à décrocher une incroyable 5^ème place sur la grille, se permettant de devancer à la régulière Räikkönen, Massa et les deux Red Bull. Excusez du peu. Qualifié juste devant son coéquipier Verstappen, l’Espagnol connaît une mise en route poussive qui le fait chuter au 7^ème rang à la fin du premier tour. En manque de rythme au volant d’une Toro Rosso nettement moins fringante une fois son réservoir plein, le fils du double champion du monde des rallyes doit céder aux attaques successives de Massa, Maldonado, Ricciardo et Grosjean se retrouvant rejeté à la 11^ème place six boucles plus tard. Suffisamment mature pour laisser passer l’orage, le champion 2014 de F3.5 opte, tout comme son coéquipier néerlandais, pour les pneus durs lors de son premier arrêt au stand. Reparti juste derrière le Batave, le pilote flanqué du numéro 55 prolonge son deuxième relais avant de nettement hausser la cadence en fin de Grand Prix. Déchaîné devant ses supporters, il pousse à la faute Verstappen à quatre boucles du but avant de magistralement déposséder Kvyat de sa 9^ème place dans l’ultime tour de course au prix d’une attaque musclée et sacrément gonflée. Quel culot !

Romain Grosjean

Le seul pilote tricolore rescapé du plateau s’offre en Espagne sa troisième arrivée consécutive dans les points en dépit d’un week-end pour le moins mouvementé. Mis à pied le vendredi matin, cela devient une habitude, pour laisser la place au réserviste Jolyon Palmer, Romain Grosjean a vu son après-midi fortement compromis par le détachement de son capot moteur en pleine ligne droite. En manque évidant de roulage au moment d’aborder les qualifications, le pilote Lotus passe tout près de réussir la prouesse d’accrocher une cinquième Q3 en autant de Grand Prix, échouant finalement de justesse à la 11^ème position. Opportuniste au départ où il profite de l’envol raté des deux Red Bull pour grimper au 9^ème rang, le natif de Genève voit sa course prendre une autre tournure lorsqu’il manque, au 3^ème tour, son attaque sur Sainz et casse dans la foulée une partie de l’aileron arrière de son coéquipier Maldonado. Retombé à la 11^ème place, le champion 2011 de GP2 va progressivement remonter dans la hiérarchie malgré une boîte de vitesse récalcitrante. Privé de quatrième rapport dès le 23^ème passage, le Tricolore s’installe à la 8^ème place et ne la quittera plus. Victime de l’usure excessive de ses gommes, il passe à deux doigts de renverser l’un de ses mécaniciens lors de son dernier arrêt au stand, mais s’en tire avec une grosse chaleur. Combatif, il repart de Barcelone nanti de quatre points supplémentaires à son compteur et prend la 8^ème position du championnat à Nasr. Solide.

Andrea Noviello