Les Tops du Grand Prix du Canada

Lewis Hamilton

Deux semaines après le douloureux final monégasque, Lewis Hamilton a retrouvé ses bonnes vieilles habitudes dans son jardin québécois. Dominateur tout au long du week-end, le Britannique a mis un point d’honneur a démontré qu’il était bien le plus fort dans le giron Mercedes. Fébrile en essais libres, le double champion du monde commit trois fautes en autant de séances, le pilote Mercedes a attendu les qualifications, bien qu’il soit de nouveau coupable d’une erreur en Q1, pour renvoyer Rosberg à son rôle de dauphin. Auteur d’une splendide 44^ème pole position en carrière où il relègue l’Allemand à plus de trois dixièmes, le natif de Stevenage a déroulé en course sans jamais se voir menacer par quiconque. Autoritaire au départ, l’ancien protégé de Ron Dennis se bâtit rapidement une avance de plus de trois secondes sur son rival et équipier. Imperturbable leader, le pilote flanqué du numéro 44 ne lâche les rênes du Grand Prix que dans le 30^ème tour après avoir effectué son seul arrêt au stand. Obligé de surveiller sa consommation d’essence, le champion en titre ne laissera Rosberg revenir dans la zone DRS qu’au 52^ème passage avant de s’envoler vers un quatrième succès au Canada. De nouveau magistral à Montréal, Hamilton empoche la 37^ème victoire de sa carrière en F1 et porte son avance au championnat à 17 points. Du bon boulot.

Williams

Passée totalement au travers de son week-end monégasque, Williams a répondu de la plus belle des manières au Canada. Portées par leurs impressionnantes vitesses de pointe, les deux monoplaces fabriquées à Grove ont animé une course bien morose. Brillant 4^ème des qualifications, Valtteri Bottas a livré un nouveau Grand Prix parfait en tout point. Crédité d’un bel envol où il résiste à la charge de Grosjean, le Finlandais se détache progressivement de la Lotus tout en parvenant à tenir le rythme de Räikkönen devant lui. S’il ne sera jamais réellement en mesure de menacer son compatriote, le natif de Nastola va tirer profit de l’erreur du pilote Ferrari à l’épingle pour lui subtiliser la 3^ème place et offrir à l’écurie de Sir Frank son premier podium de la saison. Malheureux 17^ème de la séance qualificative suite à un problème de wastegate, Felipe Massa a, quant à lui, réussi une superbe remontée en course. Prudent au départ, le Brésilien élimine Nasr et Sainz dès le premier tour avant de manger Alonso, Ericsson, Ricciardo, Perez et Kvyat en moins de 20 boucles. Rappelé à son box à la fin du 37^ème passage, le Pauliste réalise un dernier relais marathon en super-tendres (33 tours) qui lui permet d’accrocher une très jolie 6^ème place non sans avoir effectué un dernier dépassement sur Maldonado. Avec 23 unités supplémentaires à son actif, Williams renforce sa 3^ème place au championnat et se détache encore un peu plus de Red Bull. De bon augure.

Sebastian Vettel

Décrié pour sa soi-disant frilosité dans le peloton lors de ses plus belles heures chez Red Bull, Sebastian Vettel a encore prouvé à ses détracteurs qu’il savait très bien se dépatter d’une lointaine position sur la grille. Recalé en 16^ème place en qualification après avoir subi une défaillance de son tout nouveau V6 turbo, l’Allemand s’est de surcroît vu sanctionner par les commissaires de course pour non respect du drapeau rouge en libres 3. 18^ème au moment de l’extinction des feux, le quadruple champion du monde bondit littéralement de son emplacement au départ et avale immédiatement les deux Manor de Merhi et Stevens. Rapidement débarrassé du trio Nasr-Sainz-Alonso, le natif d’Heppenheim décide d’anticiper son premier arrêt au stand à la fin du 7^ème tour voyant Massa buter sur Ericsson. Le choix est audacieux, mais s’avèrera payant. Retombé bon dernier, le pilote Ferrari entame alors une remontée méthodique et emplie de panache. Tout près de la correctionnelle au 19^ème passage lorsqu’il vire un peu large à la sortie de la deuxième chicane, « baby-schumi » livre deux superbes duels à Alonso et Hulkenberg dont il sortira à chaque fois vainqueur. Brillant 5^ème en dépit d’une pénalisante stratégie à deux arrêts, le fer de lance de la Scuderia termine à quatre petites secondes de son coéquipier Räikkönen et limite les dégâts dans la course au titre. La grande classe.

Nico Hulkenberg

Dominé par son coéquipier Perez lors des deux dernières courses, Nico Hulkenberg s’est rappelé au bon souvenir de tous à l’occasion de ce week-end canadien. Un peu tombé dans l’anonymat depuis son faux transfert chez Ferrari l’an dernier, l’Allemand a remémoré au paddock qu’il demeure bel et bien l’un des pilotes les plus doué de sa génération. Épatant 7^ème en qualification où il colle un gouffre de sept dixièmes à son voisin de garage, le natif d’Emmerich a également réussi un Grand Prix de toute beauté. Moyennement parti malgré le surcroît d’adhérence offert par le côté propre de la piste, « Hulk » tente, en vain, de contourner Maldonado dans les deux premiers virages. Pas décidé à renoncer, le pilote Force India profite du duel entre les Lotus pour subtiliser la 6^ème place au Vénézuélien à l’amorce du virage 3. Confortablement installé entre les deux machines noires et or, le champion 2009 de GP2 effectue son unique passage par les stands à la fin du 28^ème tour. Dépassé par Maldonado lors des arrêts, le pilote flanqué du numéro 27 commettra sa seule faute au 43^ème passage en voulant résister à un Vettel bien trop rapide pour lui. Dépossédé également de la 8^ème position par Massa dans son tête-à-queue, il profitera de l’erreur de Grosjean pour grimper d’un rang et achever son beau Grand Prix à une convaincante 8^ème place. Sevré de points depuis l’Australie, Hulkenberg ajoute quatre unités à son compteur et revient à une longueur de Perez au classement. Rassurant.

Andrea Noviello