Dominé par son coéquipier Rosberg vendredi, Lewis Hamilton a répondu à l’Allemand en obtenant le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix de Belgique. Crédité de sa 48ème pole position, la 10ème cette saison, l’Anglais précède l’autre flèche d’argent de près de cinq dixièmes et la Williams de Valtteri Bottas.
Parti en vacance fort de 21 points d’avance sur son rival au championnat et coéquipier Nico Rosberg, Lewis Hamilton a pourtant clos sa première partie de saison de manière peu reluisante. Brouillon toute la course, le Britannique a accumulé les bourdes dans la touffeur de Budapest et sans une erreur de jugement de l’autre pilote de la firme à l’étoile à quelques boucles du drapeau à damier, il aurait également pu voir son avance sérieusement s’amenuiser. La chance étant également l’apanage des grands champions, le fils d’Anthony s’est présenté en leader du classement dans les Ardennes belges après quatre semaines de repos pour le moins agité. Et force est de constater que le double champion du monde a bien l’intention d’effacer au plus vite son triste Grand Prix magyar.
Insatisfait des réglages de sa W06 toute la journée du vendredi, Hamilton est parvenu à redresser la situation, avec l’aide bienfaitrice de ses ingénieurs, en une matinée avant d’étaler une nouvelle fois au visage de Rosberg son implacable domination dans l’exercice du tour chronométré. Si une infime erreur en Q1 laissa brièvement à l’Allemand l’espoir de pouvoir conquérir sa deuxième pole de la saison, le champion en titre a de nouveau sorti le grand jeu dans l’ultime partie des qualifications pour s’adjuger la 48ème pole position de sa carrière, infligeant un très sévère 10-1 à son voisin de garage. « Je suis très heureux de la performance de la voiture aujourd’hui, révèle le pilote flanqué du numéro 44. Nico était très proche, mais décrocher cette pole était mon but. Mes deux derniers tours ont été mes deux meilleurs du week-end. »
Bottas le Finlandais volant
Auteur de sa troisième pole position à Spa-Francorchamps en 1.47.197, Hamilton a encore écœuré un Nico Rosberg toujours aussi inoffensif le samedi après-midi. Rejeté à près d’une demi-seconde de son double champion du monde d’équipier, l’Allemand n’est pas exempt de tous reproches puisque trois erreurs sont venues ternir sa séance qualificative. Déjà crédité d’un loupé à la chicane en Q1, le fils de Keke a craqué au pire des moments dans l’ultime partie de la session en partant à la faute dans le même deuxième partiel. Insatisfait du comportement de sa flèche d’argent, le natif de Wiesbaden reconnait s’être fourvoyé dans ses réglages. « Nous sommes partis dans la mauvaise direction ce matin, confesse le vice-champion 2014. Je suis bien évidemment déçu, mais Lewis était trop rapide aujourd’hui. Toutefois, la nouvelle procédure de départ offre de belles possibilités demain. À moi d’en profiter. »
Volontairement en retrait lors des trois premières séances libres, les Williams ont logiquement fait parler leur cavalerie Mercedes pour truster le haut du classement. Si Felipe Massa, seulement 7ème, n’a pas su tirer pleinement parti des performances de sa machine sur un tracé qui lui sied pourtant parfaitement, Valtteri Bottas a démontré qu’il n’avait en rien été affecté par son vrai-faux transfert chez Ferrari. Splendide 3ème chrono, le Finlandais devance un impressionnant et très compact groupe de six pilotes séparés par trois minuscules dixièmes. Sensation de ces qualifications, Romain Grosjean décroche un splendide 4ème temps, lui qui avait dû de nouveau s’effacer au profit de Jolyon Palmer le vendredi matin et qui s’est vu infliger une pénalité de cinq places sur la grille pour changement de boîte de vitesse. « Ma voiture avait la frite aujourd’hui, plaisante le natif de Genève. Plus ça avancé et mieux ça allait. Je ne termine qu’à 24 millièmes de la 3ème place. Malheureusement, on prend cette pénalité. »
La déroute de Ferrari
Repoussé à deux dixièmes du Français, Pastor Maldonado échoue en 8ème position, mais offre à Lotus un double top 10 en forme de bénédiction pour une équipe accablée par la nouvelle attaque en justice émanant cette fois-ci de leur ancien pilote essayeur Charles Pic. Somptueux 5ème, Sergio Perez devance de 40 millièmes la première Red Bull de Daniel Ricciardo (6ème) et s’est payé le luxe de surclasser son coéquipier Nico Hulkenberg décevant 11ème. Crédité d’une erreur à la Source, le vainqueur des 24 Heures du Mans n’a pas été en mesure d’accrocher la Q3 tout comme Daniil Kvyat (12ème), autre déception de ces qualifications belges, et Kimi Räikkönen (14ème) victime d’une baisse de pression d’huile sur sa Ferrari. Bien que passé aux travers des ennuis mécaniques qui semblent décidemment s’acharner sur « Ice-Man », l’autre pilote de la Scuderia Sebastian Vettel n’a guère été plus à la fête sur le toboggan ardennais en s’octroyant un triste 9ème chrono pour le 900ème Grand Prix en F1 de l’écurie basée à Maranello.
Seul pilote Toro Rosso rescapé en Q3, Carlos Sainz signe un très honorable 10ème temps quand son coéquipier Max Verstappen, seulement 15ème, a vu sa Q2 tourner court après un nouveau problème sur son V6 Renault. Convaincant 13ème, Marcus Ericsson domine pour la troisième fois consécutive son coéquipier Felipe Nasr (16ème) dans l’exercice du tour chronométré et rétablit la balance à 6-5 en faveur du Brésilien. Comme prévu en souffrance dans les interminables lignes droites du tracé belge, les McLaren de Jenson Button (17ème) et de Fernando Alonso (18ème) n’ont pas affiché le moindre progrès significatif en dépit des 50 cv supplémentaires annoncés par leur motoriste Honda. Contraints de s’élancer en dernière ligne, derrière notamment le duo Will Stevens (19ème)-Roberto Merhi (20ème), après avoir accumulé la bagatelle de 105 places de pénalités à eux deux, les pilotes de Woking tenteront d’enjoliver un week-end déjà bien mal engagé.
Andrea Noviello
Poster un Commentaire