Gonflé à bloc par son beau week-end américain, Lewis Hamilton s’est adjugé le meilleur temps des qualifications du Grand Prix du Mexique. Dominateur sur le tracé baptisé en hommage aux frères Rodriguez, le Britannique conquiert avec autorité la 59ème pole position de sa carrière, précédant l’autre flèche d’argent de Nico Rosberg et la première Red Bull de Max Verstappen.
Arrivé à Mexico dans la peau du tout frais triple champion du monde l’an dernier, Lewis Hamilton avait logiquement abordé son tout premier Grand Prix du Mexique l’esprit léger. Dépourvu de toute pression dans la conquête du titre mondiale, le Britannique s’était montré nettement moins conquérant qu’à l’accoutumée sur l’Autodrome des frères Rodriguez, laissant volontiers les honneurs et les lauriers à son principal rival Nico Rosberg. Un an plus tard, l’état d’esprit du natif de Stevenage a complètement changé. Si le pilote Mercedes s’est de nouveau rendu au Mexique dans la peau du dernier vainqueur en date, il n’a cette fois absolument pas l’intention de relâcher son effort, lui qui court toujours derrière l’Allemand au championnat. Conscient de ne plus être désormais maître de son destin, Rosberg pouvant se contenter de trois deuxièmes places pour coiffer la couronne mondiale, l’Anglais entendait néanmoins repartir sur une série vertueuse, afin de ne pas avoir à éprouver le moindre regret à l’issue de cet éprouvant exercice 2016.
Bien entré dans son week-end mexicain, il signe le meilleur chrono des libres 1, Hamilton a ensuite soigneusement préparé sa qualification, tout en veillant à garder l’avantage psychologique qu’il s’était construit sur son voisin de garage depuis Austin. Remonté comme une pendule à l’heure d’aborder les qualifications, le Britannique ne s’est jamais laissé troubler par la pression ou par des Red Bull sensiblement plus proche de sa flèche d’argent sur le tortueux tracé de Mexico. Sûr de sa force d’un bout à l’autre de la séance, le pilote Mercedes a logiquement signé la 59ème pole position de sa carrière, la 24ème sur un circuit différent. « Mon tour était correct, mais il aurait pu être meilleur, regrette presque le pilote flanqué du numéro 44. Mettre ses pneus en température représente un sacré défi ici. Je suis bien évidemment très satisfait de cette pole, car elle m’octroie un très net avantage en vue de la course de demain. Je partirais du côté propre ce qui est primordial au départ. Comme le week-end dernier, je vais tout mettre en œuvre pour gagner. »
La frayeur de Rosberg
Encore une fois le plus fort dans l’exercice du tour chronométré, Hamilton arrache le meilleur chrono du jour en 1’18’704, reléguant son premier poursuivant à plus de deux dixièmes et demi. Longtemps en retrait dans cette séance, l’Allemand n’empochant que de modestes sixième et cinquième temps dans les deux premières parties des qualifications, Nico Rosberg a finalement limité les dégâts en s’invitant sur le gong en première ligne aux côtés de son champion du monde d’équipier. Si les protégés de Toto Wolff ont comme souvent préféré jouer la sécurité en optant pour les gommes tendres lors de leur tentative en Q2, les deux pilotes de la firme à l’étoile devront tout de même se méfier de Red Bull particulièrement compétitives au Mexique et encore une fois parties sur une stratégie plus agressive. Crédité du troisième chrono du jour, Max Verstappen s’élancera tout comme son coéquipier Daniel Ricciardo (4ème) en gommes supertendres au moment du départ, de quoi leur assurer un potentiel avantage lors de l’extinction des feux.
Ovationné à chacun de ses passages en piste par une foule toujours aussi enthousiaste et nombreuse, Sergio Perez n’est pas parvenu à se mêler à la lutte en Q3, échouant même dès la deuxième partie des qualifications à une moyenne douzième position. L’exploit, c’est son coéquipier chez Force India Nico Hulkenberg qui l’a signé en s’invitant dans l’ultime partie de la séance d’abord, puis en réalisant un incroyable cinquième chrono, se permettant au passage de griller la politesse aux deux Ferrari de Kimi Raikkonen (6ème) et de Sebastian Vettel (7ème). « Mon premier tour en Q3 a tout simplement été géant, confie tout sourire le vainqueur des 24 Heures du Mans 2015. La voiture n’a cessé de s’améliorer au fur et à mesure que l’adhérence a progressé sur le circuit. L’évolution a sans doute joué en notre faveur. Maintenant, il va falloir se montrer prudent au départ. J’ai commis une erreur la semaine dernière et je vais cette fois-ci essayer d’éviter les problèmes. Si les choses se passent bien au premier virage, on devrait avoir une course marrante demain. »
Des Français à la traîne
Crédité de l’autre grande performance du jour, Carlos Sainz décroche un sublime dixième temps dans la chaleur de Mexico derrière le duo Williams composé de Valtteri Bottas (8ème) et de Felipe Massa (9ème). Pas vraiment attendues à pareille fête sur un tracé pourtant doté de la plus longue ligne droite du championnat (1,2 km), les McLaren sortent de cette qualification mexicaine avec les honneurs, Fernando Alonso empochant un très honorable 11ème temps tandis que son coéquipier Jenson Button s’adjuge le 13ème chrono du jour. Seul pilote Renault en piste ce samedi après-midi, Jolyon Palmer ayant été contraint de renoncer à la séance qualificative après avoir cassé son châssis dans la matinée contre un vibreur, Kevin Magnussen (14ème) limite les dégâts du côté de la marque au losange, précédant sur la grille la Sauber de Marcus Ericsson (15ème) et la Manor d’un étourdissant Pascal Wehrlein (16ème).
Parti à la faute au pire des moments lors de son ultime tentative en Q1, le Mexicain a également sans le vouloir totalement ruiné le tour de son coéquipier Romain Grosjean qualifié en 21ème et dernière position, Esteban Gutierrez enlève un très modeste 17ème temps devant le non moins malchanceux Daniil Kvyat (18ème) victime de pertes de puissance sur son moteur Ferrari version 2015. Encore une fois battu par son voisin de garage chez Sauber dans l’exercice du tour chronométré, Felipe Nasr récolte le 19ème temps et précède l’autre pilote français du plateau Esteban Ocon (20ème). Clairement pas en confiance au volant d’une voiture qu’il décrit lui-même comme très difficile à conduire, le protégé de Mercedes s’élancera donc juste devant la Renault de Palmer, le Britannique ayant logiquement été autorisé par les commissaires de course à prendre le départ de cette dix-neuvième manche de la saison en dépit de sa non participation aux qualifications.
Andrea Noviello
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