Imperméable aux conditions météorologiques changeantes, Lewis Hamilton s’est octroyé le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix d’Autriche. Longtemps dans l’ombre de son coéquipier depuis l’entame du week-end, le Britannique est sorti de sa torpeur au meilleur des moments pour coiffer la 54ème pole position de sa carrière devant l’autre Mercedes de Nico Rosberg et la Force India de Nico Hulkenberg.
Tombé de son nuage il y a deux semaines à Bakou au terme d’un week-end cauchemardesque où il aura accumulé les erreurs, Lewis Hamilton s’est présenté en Autriche fort d’une envie de revanche acérée. Touché par la pluie de critiques qui s’était abattue sur lui lors du dernier Grand Prix d’Europe, le triple champion du monde a comme souvent encaissé sans broncher avant de faire étalage de toute sa classe volant en main. Alors que son entame de week-end autrichien fut loin d’être une sinécure, l’Anglais subissant la domination de son coéquipier lors des deux premières séances libres et la sévère dégradation de ses gommes Pirelli dans la matinée de samedi, le natif de Stevenage a complètement renversé la situation à son avantage lors d’une séance qualificative complètement folle.
Entré prudemment dans sa qualification, le temps de vérifier la bonne tenue de ses pneus, Hamilton a ensuite su parfaitement tirer parti de la pluie puis de l’assèchement de la piste en Q3 pour aller chercher la 54ème pole position de sa carrière. « Quelle séance vraiment amusante, déclare le pilote flanqué du numéro 44. Tout s’est déroulé idéalement malgré les conditions difficiles. La pluie a évidemment brouillé les cartes, mais nous avons bien géré la fin de la séance. J’ai dû me ménager un espace derrière Ricciardo. Cela ne fut pas sans risque, car en cas de drapeau jaune je n’aurais pas pu signer la pole. Je suis passé sous le drapeau à damier au bon moment. C’était le timing parfait. Avec la pénalité de Nico, il y a clairement un beau coup à jouer en course. La météo incertaine va toutefois compliquer la situation. S’il pleut, il vaut de toute façon mieux partir devant. »
Le bon coup d’Hulkenberg
Auteur d’un meilleur chrono en 1’07’’922, Hamilton conquiert sa cinquième pole de la saison et se place dans les meilleures dispositions avant une course où il devrait, théoriquement, avoir le champ libre en tête. Victime d’une violente sortie de piste le matin lors de l’ultime séance libre, l’autre représentant des flèches d’argent Nico Rosberg a limité les dégâts en décrochant le deuxième temps du jour à cinq dixièmes de son voisin de garage au volant d’une monoplace imparfaitement réglée. Si ses cinq places de pénalité sur la grille, consécutives à un changement de boîte de vitesse après les libres 3, le font reculer sur la septième position de la grille de départ, le double vice-champion du monde pourra s’appuyer sur son entame de week-end solide pour tenter de se refaire sur un tracé où il demeure invaincu depuis le retour de l’Autriche dans le calendrier de la Formule 1.
Éclipsé par son coéquipier Sergio Perez (16ème) en Azerbaïdjan, Nico Hulkenberg a de nouveau fait étalage de toute sa dextérité dans des conditions mixtes pour coiffer le troisième temps après avoir été le premier pilote à opter pour les pneus secs en Q3. « Cela m’a beaucoup rappelé le Brésil en 2010, confie le natif d’Emmerich. Je me sentais extrêmement bien dans la voiture cet après-midi. Mais pour être honnête, j’espérais même faire un petit peu mieux. J’étais un peu déçu en sortant de la voiture, mais l’équipe a réalisé un superbe boulot. Avec la pénalité de Nico je gagne une place sur la grille et j’espère pouvoir concrétiser cette excellente position de départ par un bon résultat demain. » Lui aussi victime d’une pénalité de cinq places pour changement de boîte de vitesse avant même l’entame des qualifications, Sebastian Vettel n’est pas parvenu à confirmer son meilleur chrono de la matinée, le quadruple champion du monde ne signant que le 4ème temps.
Les Red Bull sans ailes à domicile
Jamais en mesure de passer le cap de la Q2 depuis l’entame de la saison, Jenson Button a merveilleusement su déjouer les pièges d’une piste séchante pour s’octroyer un incroyable cinquième temps devant l’autre Ferrari de Kimi Räikkönen (6ème). Clairement pas encore au niveau escompté sur un tracé propice aux gros moteurs, les Red Bull n’ont pas particulièrement brillé à domicile, Daniel Ricciardo (7ème) et Max Verstappen (9ème) encerclant sur la grille les deux Williams de Valtteri Bottas (8ème) et de Felipe Massa (10ème). En plein renouveau depuis quelques Grand Prix, Esteban Gutierrez a dominé son coéquipier Romain Grosjean (13ème) dans l’exercice du tour chronométré pour la troisième fois en quatre courses, décrochant un bon 11ème temps. Époustouflant lors de cette neuvième qualification de la saison, Pascal Wehrlein a créé la sensation un décrochant un inespéré 12ème chrono au volant de sa modeste Manor au nez et à la barbe de Fernando Alonso (14ème), Carlos Sainz (15ème) ou encore de Kevin Magnussen (17ème).
Dominé une septième fois par son voisin de garage danois en qualification, Jolyon Palmer accroche le 18ème temps devant l’autre Manor de Rio Haryanto, l’Indonésien se montrant une nouvelle fois incapable de profiter des conditions changeantes et de la bonne tenue de sa machine pour passer le cap de la Q1. Sévèrement critiqué par les pilotes en raison des très grandes vibrations qu’ils génèrent sur les machines, les nouveaux vibreurs installés sur le Red Bull Ring ont encore fait parler d’eux ce samedi. Si Sergio Perez s’en est sorti sans gros dégât, il n’en va pas de même pour le malheureux Daniil Kvyat (20ème) frappé lui aussi par une rupture de sa suspension arrière droite à l’amorce du dernier double droite et victime d’une effroyable sortie de piste dans le dernier virage du circuit. Toujours plus déclinantes en termes de performance, les Sauber clôturent cette grille de départ, Marcus Ericsson (21ème) précédant l’autre représentant d’Hinwill, Felipe Nasr (22ème), dans la peu glorieuse lutte des lanternes rouges.
Andrea Noviello
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