Entré idéalement dans son week-end belge, Lewis Hamilton a conforté sa suprématie dans l’exercice du tour chronométré en conquérant le meilleur chrono des qualifications du Grand Prix de Belgique. Magistral lors de son ultime tentative, le Britannique coiffe la 68ème pole position de sa carrière en F1 et égale le record détenu depuis 2006 par Michael Schumacher.
De son propre aveu, jamais il n’avait connu de première journée aussi productive. Si ses deuxièmes (EL1) et meilleurs chronos (EL2) du vendredi n’avaient rien d’exceptionnel en soit pour un pilote de sa trempe, cette bonne entrée en matière a eu le don de totalement mettre en confiance un Lewis Hamilton déjà requinqué par quatre longues semaines d’arrêt. Comme toujours parti se divertir et s’aérer l’esprit aux quatre coins de la planète pendant la trêve estivale, le triple champion du monde a retrouvé le paddock fort d’un mental régénéré et d’une soif de vaincre décuplée. Focalisé sur le seul objectif de battre son rival dans la course au titre Sebastian Vettel, le Britannique s’est employé dès les qualifications à mettre sous l’éteignoir celui qui vient de prolonger son bail chez Ferrari jusqu’en 2020.
De nouveau en symbiose parfaite avec une W08 particulièrement à son aise sur le toboggan des Ardennes, le natif de Stevenage ne s’est pas privé pour poser la première pierre de son opération reconquête au championnat. Déjà le plus rapide en Q1 et en Q2, l’Anglais a logiquement dominé les débats lors d’une dernière partie de séance finalement plus accrochée qu’attendue. Seul pilote en mesure de descendre sous la minute 43 à l’issue de sa première tentative en Q3, Hamilton a encore abaissé sa marque par la suite, décrochant avec panache la 68ème pole position de sa carrière en F1. « Je suis honoré d’égaler le record de Michael Schumacher, révèle avec émotion Lewis. J’ai eu le privilège de courir avec lui et je l’ai toujours admiré. Je continue de prier pour lui. Je tiens également à remercier l’équipe qui a encore réalisé un travail formidable. Spa est l’un de mes tracés favoris et réussir un aussi beau tour relève du rêve. »
Räikkönen encore malheureux
Nouveau détenteur du record de la piste belge en 1’42’’553, Hamilton sera accompagné sur la première ligne de la grille de départ par son principal opposant Vettel. Régulièrement devancé par son coéquipier chez Ferrari depuis l’entame du week-end, l’Allemand s’est encore une fois sublimé lors de son ultime run pour coiffer un deuxième chrono particulièrement prometteur en vue du Grand Prix. Complètement sous le joug de son chef de file chez Mercedes à Spa-Francorchamps, Valtteri Bottas (3ème) n’est en revanche pas parvenu à répondre au dernier assaut de Vettel, le natif de Nastola échouant même à plus d’une demi-seconde du chrono réalisé par son triple champion du monde d’équipier. Victime d’un équilibrage défectueux sur trois de ses quatre trains pneumatiques, l’autre Finlandais du plateau Kimi Räikkönen a dû se contenter d’un décevant quatrième chrono, lui qui aurait pourtant pu se mêler à la lutte pour la pole sans ses incessants problèmes de vibration à l’arrière.
« Il est difficile de déterminer dans quelle mesure ces vibrations ont impacté ma performance, concède le champion du monde 2007. Je suis bien évidemment déçu, car jusque-là tout fonctionnait plutôt bien pour moi. La bataille s’annonce serrée demain en course. Une chose est sûre toutefois : cette qualification compliquée ne va pas m’aider. » Si la bataille pour la victoire devrait, encore une fois, se résumer à duel Mercedes-Ferrari, les Red Bull ont bien l’intention de venir pimenter la lutte pour le podium. Porté par le (bruyant) soutien de milliers de supporters néerlandais, Max Verstappen (5ème) aura à cœur de briller en Belgique et de prolonger un rebond entamé près de deux mois plus tôt à Silverstone. Moins en verve cette saison dans l’exercice de vitesse pure, l’autre représentant de la marque autrichienne, Daniel Ricciardo (6ème), aura lui aussi une bonne carte à jouer en course d’autant que l’Australien n’a pas son pareil pour faire fructifier la moindre occasion qui s’offre à lui. (6 podiums lors des 8 dernières courses)
Soupe à la grimace chez Williams
Pas forcément attendues à pareille fête sur un circuit mettant pourtant en lumière leur manque de cavalerie, les Renault ont parfaitement su tirer leur épingle du jeu à Spa. Plus rapide tout le week-end que son voisin de garage, Jolyon Palmer (10ème) a vu le sort s’abattre, de nouveau, sur lui en Q3 puisqu’une défaillance de sa boîte de vitesses l’a empêché de défendre ses chances dans la dernière partie des qualifications. « Je préfère me concentrer sur le positif, relate le fils de Jonathan. Ici je suis dans le coup avec la RS17. J’ai une grande confiance dans la voiture. Rentrer dans le top dix reste une excellente performance et j’espère marquer des points demain. » Longtemps insatisfait du set-up de sa machine, Nico Hulkenberg (7ème) récupère finalement le titre honorifique de meilleur des autres. L’Allemand précède les deux Force India de Sergio Perez (8ème) et d’Esteban Ocon (9ème) ainsi que la McLaren de Fernando Alonso (11ème).
Comme toujours empêtré dans ses sempiternels problèmes de freins en début de week-end, Romain Grosjean (12ème) s’est quelque peu rassuré en devançant la Haas sœur de Kevin Magnussen (13ème). Bien que lui aussi vainqueur de son face-à-face interne avec Danil Kvyat (17ème), Carlos Sainz (14ème) ne peut en revanche pas en dire autant, l’Espagnol éprouvant toutes les peines du monde à se démarquer au volant d’une Toro Rosso en grand manque de compétitivité sur le circuit ardennais. Plombé par son aberrante pénalité (65 places) pour changement de groupe propulseur, le héros local Stoffel Vandoorne (15ème) s’est contenté de jouer les équipiers modèles en aspirant l’autre McLaren d’Alonso lors de l’ultime tentative du double champion du monde. Parti à la faute en libres 1, Felipe Massa (16ème) n’est, lui, jamais parvenu à redresser la barre en terre belge, le Brésilien se voyant piteusement éliminé dès la Q1 tout comme l’autre Williams de Lance Stroll (18ème) et le duo de chez Sauber Marcus Ericsson (19ème)-Pascal Wehrlein (20ème).
Andrea Noviello
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