Monaco 1998 : le calvaire

Michael Schumacher Monaco 1998
Michael Schumacher franchit la ligne d'arrivée sans aileron-avant après avoir tapé le rail au Port.
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Galvanisé par deux podiums consécutifs, Michael Schumacher va pourtant passer complètement au travers de son Grand Prix de Monaco 1998. Battu par Fisichella en qualification, l’Allemand s’accroche avec l’autre Benetton de Wurz en course et achève son pénible week-end monégasque à une triste dixième place.

Brillant vainqueur du dernier Grand Prix d’Argentine, Michael Schumacher a retrouvé le sourire après une entame de saison maussade. Si le pilote Ferrari sait parfaitement qu’il doit son succès argentin autant à sa course parfaite qu’aux mauvais choix pneumatiques opérés par McLaren-Mercedes, il a désormais la certitude que les flèches d’argent ne sont plus invincibles. Galvanisé par cette conviction, l’Allemand se présente à Imola fort d’une envie de vaincre décuplée. Porté par le soutien de milliers de tifosis, le double champion du monde réalise une course pleine et termine sur les talons du vainqueur David Coulthard. Avec l’abandon de Mika Hakkinen, « Schumi » effectue même une superbe opération au championnat puisqu’il ne compte plus que six longueurs de retard sur le Finlandais. Et le fer de lance de la Scuderia n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Bien décidé à mener la vie dure aux hommes de Ron Dennis en Espagne, le « Baron Rouge » peut s’appuyer sur l’arrivée d’une nouveauté de taille sur sa F300.

Si les candélabres qui équipaient la machine du protégé de Willi Weber à Saint-Marin ont déjà disparu, la FIA décidant de bannir les « pingouins » pour des raisons évidentes de sécurité, la voiture conçue par le duo Ross Brawn-Rory Byrne se voit doter de toutes nouvelles sorties d’échappement situées au-dessus des pontons. Prometteuse sur le papier, cette trouvaille ne permet toutefois pas à l’ancien poulain de Flavio Briatore de damer le pion aux redoutables McLaren sur le très exigeant tracé de Catalunya. Complètement largué en qualification, il accuse 1,5 seconde de retard sur le temps de la pole, le champion du monde 1995 parvient à limiter les dégâts en course en ralliant le drapeau à damier en troisième position malgré un nouvel envol manqué et un stop-and-go de dix secondes pour vitesse excessive dans la pit-lane. Bien que de nouveau distancé au classement (12 points), le « Kaiser » est convaincu d’avoir sa carte à jouer lors de la manche suivante à Monaco. Malheureusement, rien ne va se passer comme prévu pour celui qui reste sur une éclatante victoire l’an dernier en Principauté.

Un os nommé Wurz

Victime d’une violente sortie de piste le jeudi après-midi en essais libres, le prodigue de Kerpen perd également une grande partie de son samedi matin à la suite d’une défaillance mécanique. En manque de roulage avant d’attaquer les qualifications, le « petit Mozart de la F1 » est logiquement à la peine dans un exercice où la confiance en sa machine est primordiale. Relégué sur la quatrième place de la grille derrière la Benetton de Giancarlo Fisichella, le pilote de 29 ans s’attend à un Grand Prix difficile. Il le sera et dans des proportions encore plus grandes qu’attendues. Bien parti au départ, le natif d’Hürt-Hermülheim reste toutefois bloqué derrière l’Italien durant toute la première partie de course. Frustré par la situation, l’Allemand choisit alors d’anticiper son premier passage par les stands dans le 30ème tour au moment où il revient sur les retardataires. Finement joué, le coup permet au « Baron Rouge » de se défaire du pilote Romain. Mais le double champion du monde doit désormais en découdre avec l’autre Benetton de Wurz.

Pressé de venir à bout de l’Autrichien, le pilote Ferrari saisit la première opportunité pour attaquer le quasi-débutant dans l’épingle du Loews au 38ème tour. Pas décidé à se laisser faire, Wurz résiste non sans heurter la monoplace du champion du monde 1994. Vexé par l’obstination à ne pas céder de son congénère, « Schumi » règle finalement son compte à l’Autrichien au Portier après un nouveau contact entre les deux machines. Enfin passé en deuxième position, le protégé de Willi Weber pense pouvoir se lancer aux trousses du leader Hakkinen. Mais l’apprêté du duel a laissé des traces. Parti en travers dans le « S » de la Piscine, le fer de lance de la Scuderia s’arrête aussitôt à son stand constater les dégâts. La suspension arrière-gauche est cassée. Prêt à renoncer, le « Baron Rouge » reprend finalement la piste, sur ordre de Ross Brawn, après trois minutes et demie de réparation. Ressorti bon dernier à deux tours de l’homme de tête, le prodigue de Kerpen achèvera son après-midi monégasque galère par un dépassement sur Tora Takagi et un nouvel accrochage, avec Pedro Diniz cette fois, dans l’ultime tour au niveau de la chicane du Port. Sale journée.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Monte-Carlo 1998
Ce duel musclé avec Wurz cause la perte de Schumacher qui termine à 2 tours du vainqueur.
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