Lancé sur une impressionnante série de trois succès en quatre courses, Michael Schumacher connaît un brutal coup d’arrêt lors du Grand Prix de Grande-Bretagne. De nouveau sorti vainqueur du combat stratégique avec Hill, l’Allemand est accroché par la Williams au 46ème tour à la suite d’une manœuvre pour le moins hasardeuse de son rival.
Relancé par son brillant succès barcelonais, Michael Schumacher a depuis conforté sa position de leader du championnat en enchaînant les succès les uns après les autres. Passé maître dans l’art d’appliquer les brillantes stratégies élaborées par son complice Ross Brawn, l’Allemand s’est notamment adjugé une deuxième victoire consécutive en Principauté après avoir pris le meilleur sur son rival Damon Hill aux jeux des arrêts ravitaillements. Premier pilote à s’imposer dans les rues monégasques au volant d’une machine propulsée par un moteur Renault, le protégé de Willi Weber offre un nouveau récital la manche suivante au Canada. Poleman et largement dominateur en course, le natif d’Hürt-Hermülheim ne doit sa cinquième place finale qu’à une défaillance électronique à moins de dix tours de l’arrivée. Le pilote Benetton prend dans la foulée sa revanche en France au terme d’un Grand Prix où il aura encore su faire la différence dans les stands.
Confortablement installé en tête du championnat, son plus proche adversaire Hill accusant onze points de retard à ce stade de la saison, le poulain de Flavio Briatore se rend en Grande-Bretagne avec la ferme intention de poursuivre sa belle série de victoires. Si le Britannique s’est logiquement montré le plus rapide lors des essais privés organisés sur ce même circuit de Silverstone à la fin du mois de juin, il ne représente toutefois pas une grande source d’inquiétude aux yeux du jeune prodigue de Kerpen. Conscient de posséder avec Brawn d’une arme stratégique redoutable dont ne peut se targuer Williams, « Schumi » s’amuse à déstabiliser le fils de Graham en se fendant de quelques déclarations acides en amont de ce rendez-vous anglais. Revenus aux oreilles d’Hill, les propos du champion du monde 1994 provoquent le courroux du natif d’Hampstead qui réplique en signant la pole position.
Nouvel incident avec Hill
Qualifié en deuxième place sur la grille, le pilote de 26 ans prend un envol moyen et se laisse déborder par la Ferrari de Jean Alesi au premier virage. Bloqué par l’Avignonnais, le « petit Mozart de la F1 » ne parvient pas à suivre la cadence infernale imprimée par son rival Hill. Incapable de se rapprocher suffisamment près de la machine du Tricolore pour tenter une attaque, le protégé de Willi Weber doit attendre le premier passage par les box du Français au 18ème tour pour enfin avoir le champ libre. Relégué à plus de 20 secondes du leader Hill, le natif d’Hürt-Hermülheim sait toutefois que sans un nouveau coup stratégique de sa part, il ne pourra pas empêcher le fils de Graham de triompher une deuxième fois d’affilée à domicile. Sous les recommandations de ses stratèges, le poulain de Flavio Briatore bascule sur une stratégie à un seul pit-stop.
Resté en piste jusqu’au 32ème tour, l’Allemand perd momentanément la tête du Grand Prix à l’issue de son arrêt, mais repart en deuxième position avec le sentiment de pouvoir encore jouer la gagne. La conviction du champion du monde en titre se révèle fondée. Bien que repoussé à 27 secondes du pilote Williams, le jeune prodigue de Kerpen s’empare de la tête du Grand Prix après le second arrêt de l’Anglais au 41ème passage. Talonné par son rival, « Schumi » parvient à repousser les tentatives d’Hill pendant cinq boucles avant qu’une manœuvre audacieuse du fils de Graham dans Priory ne vienne mettre fin à leurs courses respectives. Envoyé dans le décor par le Britannique, Schumacher enregistre son second abandon de la saison, mais repart de Silverstone avec la certitude d’avoir définitivement pris l’ascendant psychologique sur son adversaire.
Andrea Noviello
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