Nico Rosberg a entamé de la plus brillante des manières le 200ème Grand Prix de sa carrière en s’adjugeant le chrono le plus rapide lors des qualifications du Grand Prix de Singapour. Étincelant dans les rues éclairées de Marina Bay, l’Allemand signe une éclatante 22ème pole position en F1, reléguant son dauphin Daniel Ricciardo à une demi-seconde et son coéquipier Lewis Hamilton décevant troisième à plus de sept dixièmes.
Complètement relancé par son tranquille succès il y a quinze jours en Italie, Nico Rosberg sait en arrivant dans le paddock de Singapour qu’il détient une chance unique de semer de nouveau le doute dans l’esprit de son coéquipier chez Mercedes Lewis Hamilton. Encore taraudé par son envol manqué de Monza, le triple champion du monde affiche une mine sombre quant à l’inverse le fils de Keke rayonne de sérénité. Mais pour espérer inverser le rapport de force dans le clan de la firme à l’étoile, le natif de Wiesbaden doit d’abord imposer sa loi en qualification, un exercice où il reste sur un sévère camouflet deux semaines plus tôt dans la province de Milan. Outre son duel en interne, l’Allemand doit également surveiller comme le lait sur le feu des Red Bull et des Ferrari très attendues sur un tracé où les deux outsiders avaient largement surclassé les flèches d’argent l’an dernier.
Si les trois séances libres ont laissé planer un (léger) doute sur la capacité des Mercedes à confirmer leur suprématie dans l’exercice du tour chronométré, Rosberg va balayer tous les espoirs de ses adversaires en réalisant une première tentative époustouflante en Q3. Seul pilote à franchir la barre des 1 minute 43, l’Allemand signe avec aisance la 29ème pole position de sa carrière, la première sur le tracé dessiné par Hermann Tilke. « Je suis vraiment ravi de cette pole pour mon 200ème Grand Prix, confie le pilote flanqué du numéro 6. Quel tour incroyable ! Il entre sans conteste dans mon top 3 personnel. À certains moments, notre compétitivité face aux Red Bull n’était pas aussi évidente. Elles étaient très vite en Q2 avec les super tendres. J’ai alors su qu’il fallait tout donner en Q3. J’ai heureusement réussi ce superbe tour. Mais Daniel est sur la première ligne avec moi et je vais devoir le surveiller de près. Il sera très certainement une menace demain en course. »
Ricciardo s’intercale
Une menace à prendre d’autant plus au sérieux que l’Australien a choisi, tout comme son coéquipier Max Verstappen (4ème), de chausser les pneus super tendres lors de sa tentative en Q2. Si l’écart entre les deux hommes s’avère conséquent, Ricciardo accuse tout de même cinq dixièmes de retard sur le 1’42’’584 signé par l’Allemand, il n’interdit pas au pilote Red Bull de rêver à la victoire en course sur un tracé où les coups de théâtre sont généralement légions. « Nous savions que battre les Mercedes serait très difficile, révèle le natif de Perth. Je suis satisfait de cette qualification, car je suis au moins parvenu à en devancer une. La voiture a progressé avant la séance et j’ai pu avoir un meilleur rythme. Nous verrons demain si notre choix pneumatique était le bon. » Jamais vraiment dans son assiette depuis l’ouverture du week-end, Lewis Hamilton (3ème) n’aura finalement fait illusion qu’en Q1 avant de retomber dans ses difficultés.
Largement devancé par son voisin de garage à l’issue de sa première tentative en Q3, l’Anglais concédant près de huit dixièmes à Rosberg dans le seul deuxième secteur, le triple champion du monde s’est montré incapable d’améliorer sa marque lors de son ultime run, commettant même une nouvelle faute en arrivant trop large dans le virage 1. Impatiente de retrouver un tracé de Marina Bay où elle s’était montrée souveraine l’an dernier, la Scuderia Ferrari a, elle aussi, sévèrement déchanté dans l’exercice du tour chronométré puisqu’aucune de ses deux monoplaces n’a été en mesure de venir troubler l’ordre établi par le duo Mercedes-Red Bull. Bien que placé en embuscade avec le cinquième chrono de Kimi Räikkönen, le team italien a vu son pilote vedette Sebastian Vettel (22ème) s’arrêter dès la Q1, la faute à la rupture de la barre antiroulis arrière de sa SF16-H. Condamné à s’élancer depuis la dernière place sur la grille, le dernier vainqueur du Grand Prix de Singapour devra s’appuyer sur son aisance dans les rues éclairées de Marina Bay pour espérer ramener quelques points demain.
Soupe à la grimace chez les Français
Complètement larguées en qualification il y a deux semaines à Monza, les Toro Rosso ont, quant à elles, retrouvé une grande partie de leur compétitivité sur un tracé nettement plus favorable aux qualités de leurs châssis. Carlos Sainz (6ème) précède pour la neuvième fois de l’année son coéquipier Daniil Kvyat (7ème) dans l’exercice du tour chronométré, tandis que derrière le duo de l’écurie basée à Faenza, Nico Hulkenberg (8ème) et Fernando Alonso (9ème) se placent en embuscade. Passé in extremis en Q3 malgré l’agitation de plusieurs drapeaux jaunes dans les secteurs 2 et 3, l’autre pilote Force India Sergio Perez (10ème) a lourdement été pénalisé par les commissaires de la FIA au motif d’avoir dépassé la Haas d’Esteban Gutierrez (14ème) et de ne pas avoir suffisamment ralenti dans son ultime tentative en Q2. Sanctionné de huit places de pénalité sur la grille, « Checo », partira finalement 17ème à des années lumières du top 10 qu’il avait initialement ciblé comme objectif lors de ce rendez-vous singapourien.
Logiquement en retrait à Singapour, les Williams de Valtteri Bottas (11ème) et de Felipe Massa (12ème) verrouillent la sixième ligne devant la deuxième McLaren de Jenson Button (13ème) et le duo de chez Haas Esteban Gutierrez (14ème)-Romain Grosjean (15ème). Accablé par les ennuis depuis les libres 1, le Français a prématurément achevé sa séance dans les barrières tecpro en Q2 après avoir subitement perdu l’arrière de sa monoplace sur un freinage appuyé. Sanctionné de cinq places pour le changement de sa boîte de vitesse, le Tricolore s’élancera donc derrière les Sauber de Marcus Ericsson (16ème) et de Felipe Nasr (18ème) ou encore les Renault de Kevin Magnussen (17ème) et de Jolyon Palmer (19ème). Lui aussi en grande difficulté depuis le début du week-end, Esteban Ocon (21ème) échoue à plus de sept dixièmes du chrono réalisé par son coéquipier chez Manor Pascal Wehrlein (20ème), mais partira avec l’ambition de rallier l’arrivée de son troisième Grand Prix en F1.
Andrea Noviello
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