Spa 1995 : la remontée fantastique

Michael Schumacher Belgique 1995
Michael Schumacher décroche en Belgique l'un des succès les plus controversés de sa carrière en F1.
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Relégué sur la 16ème place de la grille de départ après avoir été piégé par la pluie en qualification, Michael Schumacher renverse totalement la situation en course. Magistral d’aisance dans des conditions de piste changeantes, l’Allemand empoche une victoire d’anthologie au prix d’une défense à la limite de la sportivité face à son rival Hill.

Sur un nuage depuis son premier triomphe à domicile, Michael Schumacher n’a pourtant pas pu prolonger son état de grâce deux semaines plus tard sur les rives du Danube lors du Grand Prix de Hongrie. Trahi par sa pompe à essence à seulement quatre tours de l’arrivée alors qu’il se dirigeait vers une facile deuxième place, l’Allemand est reparti de Budapest avec une avance au championnat sensiblement réduite sur son adversaire direct Damon Hill. Pas vraiment troublé par ce coup du sort, le protégé de Willi Weber aborde le rendez-vous belge avec appétit, lui qui a toujours su se mettre en valeur sur le tracé de ses débuts en Formule 1. Bien décidé à reprendre ses aises au classement avec le fils de Graham, le natif d’Hürt-Hermülheim s’efforce de bien préparer sa séance qualificative, un exercice où il n’a plus dicté sa loi depuis le Canada il y a plus de deux mois.

Hélas pour lui, les caprices de la météo belge vont sérieusement mettre à mal ses ambitions de pole position. Deuxième chrono provisoire à l’issue de la première qualification du vendredi, l’enfant prodigue de Kerpen vit une journée du samedi autrement plus compliquée. Victime d’une violente sortie de piste dans la matinée au niveau du virage de Malmédy, le poulain de Flavio Briatore mordant trop copieusement sur le vibreur intérieur avant de se voir catapulter dans le mur de pneus, il enregistre dans l’après-midi le pire résultat de sa carrière dans l’exercice du tour chronométré. Piégé par le retour de la pluie, le « petit Mozart de la F1 » doit se contenter d’une très lointaine 16ème place sur la grille à 4,6 secondes du chrono réalisé par le poleman Gerhard Berger. Rejeté dans les bas fonds du peloton, le pilote Benetton est condamné à un véritable exploit en course. Une gageure qui n’effraie en rien le champion du monde 1994.

Une résistance teintée de vice

Volontairement prudent au départ, « Schumi » ne met pourtant pas beaucoup de temps à remonter dans la hiérarchie. Déjà 13ème à la fin de la première boucle, l’Allemand efface six voitures en l’espace de neuf tours avant de grimper en troisième position à la faveur de l’arrêt du leader David Coulthard au 13ème passage. Facilement venu à bout de la Ferrari de Gerhard Berger deux tours plus tard, le natif d’Hürt-Hermülheim pointe au deuxième rang derrière son rival au championnat Hill lorsque la pluie vient totalement redistribuer les cartes de ce Grand Prix de Belgique. Resté en pneus slicks, à l’inverse de tous ses adversaires dont le Britannique, l’enfant prodigue de Kerpen s’empare de la tête de la course et va employer les ficelles les plus mesquines du métier pour la conserver. Rapidement ramarré par le pilote Williams, Hill tournant jusqu’à cinq secondes au tour plus vite que lui, le champion du monde en titre use alors de tous ses talents d’équilibriste et de son vice pour repousser les tentatives de dépassement de l’Anglais.

Flirtant plus que de raison avec les limites de la sportivité, « Schumi » zigzague délibérément au point même d’obliger son adversaire à mettre les roues hors de la piste. Parti à la faute dans la 18ème boucle, le poulain de Flavio Briatore cède momentanément le leadership au Britannique, mais le récupère trois tours plus tard grâce l’assèchement de la piste. Hill devant se résoudre à monter les slicks, le « petit Mozart de la F1 » s’envole irrémédiablement. Du moins le croit-il. L’arrivée tant attendu de la pluie sur Spa contraint la direction de course à sortir la voiture de sécurité. Les trente secondes d’avance que compte le pilote Benetton sur le fils de Graham sont réduites à néant. Malheureusement, l’affrontement entre les deux prétendants à la couronne mondiale tourne court, Hill écopant d’une pénalité pour vitesse excessive dans les stands lors de son passage en pneus pluie. Auteur de l’une des plus époustouflantes prestations de sa jeune carrière, Schumacher coiffe son deuxième succès en Belgique et effectue un nouveau pas décisif vers son deuxième sacre mondial.

Andrea Noviello

Michael Schumacher Spa 1995
Michael Schumacher enlève dans son jardin de Spa-Francorchamps sa 6ème victoire de la saison.
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