Après trois mois de trêve hivernale, le championnat du monde de Formule 1 reprend ses droits ce dimanche à Melbourne. Impressionnants tant pour leur fiabilité que pour leur vitesse lors de la double session de tests d’avant-saison à Barcelone, Mercedes et Ferrari s’imposent de nouveau comme les deux principales forces de ce championnat 2016.
Créditées de 48 des 57 places sur le podium mises en jeu la saison dernière, Mercedes et Ferrari ont littéralement marqué le championnat 2015 de leur empreinte. Si la firme à l’étoile s’est imposée depuis deux ans comme le nouveau mastodonte de la Formule 1, la Scuderia s’est, quant à elle, rappelé en bon souvenir de tous en accumulant, non sans une étonnante régularité, les places d’honneur après avoir vécu l’enfer l’année précédente. Logiquement attendus comme les favoris de la cuvée 2016, les deux poids lourds du dernier exercice ont impressionné, bien qu’à des degrés différents, tous les observateurs lors des deux séances d’essais hivernaux organisées sur le circuit de Catalunya à Barcelone. Au point que certains redoutent déjà un scénario identique à celui de l’an passé.
Il faut dire que les premiers enseignements tirés pendant l’intersaison n’augurent rien de bon pour les adversaires des équipes dominantes du 66ème championnat de l’histoire. Auteurs des deux meilleurs chronos absolus (1.22.765 pour Kimi Räikkönen et 1.22.810 pour Sebastian Vettel), les hommes de Maranello ont confirmé les excellentes prédispositions de la SF16-H et sa faculté à affoler le chronomètre. Très active en piste, même si certains défauts de fiabilité au niveau du MGU-K, du radiateur ou du système d’alimentation d’essence sont venus contrarier le programme de test fixé par la Scuderia, la dernière création de James Allison constitue indéniablement un vrai pas en avant en termes de performance par rapport à sa devancière.
Les promesses de Ferrari
« Je suis très satisfait des progrès réalisés, affirme le quadruple champion du monde Sebastian Vettel. Nous n’avons pas rencontrés de problèmes majeurs avec la voiture. Nous avons également pu parcourir un nombre important de tours tout en parvenant à boucler notre programme. Nous avons essayé de réduire notre retard qui était assez conséquent et je pense qu’avec cette nouvelle voiture nous avons une chance de l’avoir comblé. Dans quelle proportion ? Nous le saurons à Melbourne. » Bien décidée à reconquérir un titre mondial que l’a fuit depuis la saison 2008, Ferrari aura privilégié le panache pendant l’hiver même si les 854 boucles parcourues prouvent une certaine robustesse chez la dernière née des ateliers de Maranello.
Installée au sommet de la feuille des temps lors de cinq des huit journées d’essais, l’écurie la plus titrée de l’histoire n’est pourtant pas parvenue à éclipser les increvables Mercedes. Si la firme à l’étoile n’a jamais cherché à titiller le chronomètre sur les collines de Montmelo, préférant enchaîner les relais interminables en piste, l’écurie double championne du monde en titre a subjugué le paddock de part son incroyable fiabilité. Avec un sidérant total de 1294 tours couverts, la FW07 a explosé la concurrence en matière de kilomètres parcourus et a surtout confirmé les craintes des opposants du team allemand. Non contente d’asséner un sérieux avertissement à ses rivaux, Mercedes s’est même offerte le luxe de n’utiliser que deux groupes propulseurs lors ces tests hivernaux.
La démonstration de force de Mercedes
« L’équipe a tout simplement réalisé un travail fantastique, s’enthousiasme le triple champion du monde Lewis Hamilton. Je pense que nous sommes en meilleure position que l’année dernière au niveau de la distance parcourue. Il est difficile d’affirmer dans quelle mesure nous avons progressé, mais il est certain que nous avons connu un hiver encore plus productif que le précédent. Ces essais furent vraiment positifs et je suis maintenant impatient de débuter le championnat. » Confortée par la meilleure de ses intersaisons depuis son retour officiel dans la discipline en 2010, la firme à l’étoile se place plus que jamais en position de force avant d’entamer dans les rues de l’Albert Park la défense de sa double couronne mondiale.
Car si Ferrari pourrait poursuivre sur sa lancée de 2015 en venant plus régulièrement chatouiller les hommes de Toto Wolff à la lumière des chronos réalisés par les monoplaces rouges à Barcelone, il n’est pas certain que les autres gros bras du plateau, ou prétendus comme tels, puissent réellement se mêler à la lutte pour la victoire cette année. Encore sous le choc d’une saison cauchemardesque, Red Bull ne devrait sans doute pas jouer les premiers rôles avant que Renault ne comble définitivement son déficit de puissance sur les moteurs de référence. Le constat s’applique également chez McLaren où la faiblesse du Honda empêche tout espoir de s’inviter dans la cours des rois. Renault démarrant à peine son opération reconstruction et Williams étant trop limitée par son budget, le championnat 2016 devrait se limiter à un nouveau mano à mano Mercedes-Ferrari. Pas forcément une mauvaise chose à condition toutefois que la Scuderia soit enfin en mesure de contrecarrer à la régulière l’hégémonie des flèches d’argent.
Andrea Noviello
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