Dernière équipe à procéder au jeu des présentations, Sauver a dévoilé sa nouvelle monoplace en marge de la deuxième session de tests sur le tracé de Catalunya. Plus compacte que sa devancière, la C35 adopte une philosophie différente dans l’optique de consolider la place de l’écurie helvétique au milieu du peloton.
Confrontée depuis plusieurs saisons à de graves problèmes de trésorerie, Sauber s’était promise de ne plus jamais vivre au-dessus de ses moyens après le pitoyable épisode Giedo Van der Garde l’an dernier. En renouvelant sa paire de pilote dès le milieu de l’été, l’écurie helvétique s’était assurée une confortable manne financière en vue de la saison 2016. Malheureusement comme c’est trop souvent le cas depuis plusieurs années, l’argent apporté par les sponsors de son line-up a d’abord servi à combler les trous avant de réellement financer le prochain exercice. Résultat ? Quand toutes les autres équipes ont pu mettre en piste leur nouvelle création dès le début des essais hivernaux, le team suisse a dû attendre la deuxième session des tests de Barcelone pour lever le voile sur la C35.
Un retard à l’allumage handicapant, mais qui ne contrarie en rien les ambitions de Sauber avant de disputer sa 19ème saison au plus haut niveau du sport automobile. « Nous souhaitons clairement nous améliorer, clame le team principal, Monisha Kaltenborn. Nous avons un objectif précis même si pour commencer il nous faut nous établir comme une équipe de milieu de tableau. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que nous pourrons fixer un objectif précis. » Une nouvelle fois toute proche de passer à la trappe cette hiver, l’écurie helvétique a surtout pâti de l’avancement très tardif du Grand Prix d’Australie. Privés de deux semaines supplémentaires de préparation, les hommes d’Hinwil ont préféré repousser la date de sortie de leur dernière création afin de ne pas compromettre son développement.
Cure d’amincissement
Visuellement très proche de sa devancière, la C35 adopte pourtant une philosophie très différente en termes d’aérodynamisme et de distribution des masses. Moins robuste que son ainée, la dernière née s’affine nettement à l’arrière notamment au niveau des pontons. Rendue possible grâce à l’important travail de relocalisation des organes internes opéré par les motoristes de Ferrari, cette cure de minceur favorise un meilleur écoulement de l’air autour de la zone de la « bouteille de Coca-Cola » tout en améliorant le travail du diffuseur. Également revu par les têtes pensantes du team suisse, le fond plat de la C35 s’est vu greffer un déflecteur supplémentaire à chaque extrémité afin d’accroître son efficacité.
Si elle n’apporte aucune solution révolutionnaire, la 19ème création de l’histoire de l’écurie affiche néanmoins une singularité. Alors que la majorité des équipes ont adopté un seul pilier de fixation de l’aileron arrière, Sauber a malicieusement interprété la réglementation en imaginant un pylône mixte dont la base se détache en deux branches distinctes lorsqu’elle rejoint le volet principal de l’aileron. Là encore le dessein est clair : mieux diriger le flux d’air vers le diffuseur, garantissant à l’auto une charge d’appui supplémentaire. « Les changements apportés peuvent sembler minimes, mais leur impact sur le développement de la voiture est en réalité significatif, confie le directeur technique, Mark Smith. Quand on la regarde attentivement, on se rend compte que la C35 est bien plus qu’une évolution. »
« Viser les points de façon plus régulière »
Dotée de la dernière évolution du V6 turbo Ferrari, un luxe dont ne bénéficie pas sa rivale Toro Rosso, l’écurie suisse a profité de la nouvelle architecture du groupe propulseur de Maranello pour réaliser une profonde redistribution des masses. Plus équilibrée, la dernière création des ateliers d’Hinwil bénéficie également d’une bien meilleure intégration de l’unité de puissance développée par Ferrari. Déjà très performant en 2015, le moteur italien a effectué un nouveau grand pas en avant cet hiver grâce à l’apport de nombreuses améliorations au niveau de l’admission, du turbo ou encore de la combustion thermique. Dès progrès qui, s’ils ne demandent qu’à se vérifier en piste, devraient sans doute aider Sauber dans sa quête de milieu de tableau.
Inchangé par rapport à l’an dernier, tout comme la livrée qui reprend les teintes bleues et jaunes inaugurées la saison passée par la C34, le duo Felipe Nasr-Marcus Ericsson défendra de nouveau les chances de l’écurie chère à Peter Sauber en 2016. Conscients de devoir corriger leur irrégularité chronique, les deux hommes n’en demeurent pas moins déterminés à replacer l’écurie helvétique plus haut dans la hiérarchie. « La compétition est de plus en plus serrée, mais je suis convaincu que grâce à cette voiture nous allons progresser et viser les points de façon plus régulière, révèle le pilote suédois. Nous avions bien débuté la saison en 2015 même si la deuxième partie avait été plus compliquée. J’aimerais donc que cette année nous soyons en mesure de nous battre pour le top dix plus souvent. »
Andrea Noviello
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