Toro Rosso STR11 : l’envol du taurillon ?

Toro Rosso STR11 2016
La STR11 adopte le concept de taille zéro malgré l'utilisation de la version 2015 du moteur Ferrari.
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Grande surprise du dernier championnat, Toro Rosso a présenté dans l’allée des stands du circuit de Barcelone sa toute dernière création la STR11. Désormais propulsée par un moteur Ferrari, la monoplace dessinée par James Key reprend les fondamentaux de sa devancière avec l’objectif de franchir un nouveau palier en 2016.

Portée par l’insouciance et le talent de ses jeunes pilotes, Toro Rosso a réalisé en 2015 la meilleure saison de son histoire depuis l’inoubliable championnat 2008. Les hommes de Faenza n’auront pourtant guère eu le temps de savourer leur belle septième place pendant l’hiver, la faute essentiellement à l’incertitude qui a longtemps régné autour de l’identité du futur motoriste de l’écurie sœur de Red Bull. Marqué par deux années éprouvantes avec Renault, le team britanico-italien a préféré ne pas renouveler le bail de la marque au losange pour se lier avec une vieille connaissance Ferrari. Désormais débarrassé de son principal talon d’Achille, Toro Rosso espère se rapprocher encore d’avantage des gros bras du plateau.

« Cette saison l’objectif sera une nouvelle fois le top 5, affirme le patron de la petite scuderia, Franz Tost. L’an dernier, nous n’avons pas réussi parce qu’il nous a manqué la fiabilité. Avec 12 abandons, dont deux seulement du fait de nos pilotes, cela n’a pas été possible, Cette année, j’espère que nous verrons le drapeau à damier à chaque course. Et si c’est le cas, je suis certain que nous serons en position d’accrocher cette cinquième place au championnat. » Résolument ambitieuse, l’écurie basée à Faenza s’est donnée les moyens d’atteindre ses objectifs en procédant au recrutement de 150 personnes. Longtemps dans l’expectative à cause de l’inconnu moteur, les hommes de Faenza ont dû redoubler d’efforts pendant l’intersaison pour adapter un châssis initialement destiné à recevoir le V6 turbo Renault.

Une course contre la montre

« Entre les deux moteurs il y a un design complètement différent, révèle le directeur technique, James Key. Il a fallu refaire beaucoup de choses. Nous avons essayé de garder tout ce que nous avions déjà conçu pour l’adapter au moteur Ferrari parce qu’il est impossible de repartir de zéro en octobre ou en novembre. Pour réussir ce pari, il y a eu trois mois de travail acharné. » Si l’équipe italo-britannique doit se contenter de la version 2015 du groupe propulseur de la Scuderia, la fiabilité éprouvée de ce dernier et le gain obtenu (on parle d’une seconde gagnée uniquement grâce au moteur Ferrari) devrait, en début de saison tout du moins, permettre à Toro Rosso de franchir un nouveau bond en avant en terme de performance.

Car dans le même temps les têtes pensantes du team ne sont pas restées inactives. Loin s’en faut. Logiquement dérivée de la très réussie STR10, la dernière création des ateliers de Faenza reprend les ingrédients qui ont fait le succès de sa devancière tout en tentant de corriger ses faiblesses. Si James Key et son équipe ont été obligés de faire quelques compromis au niveau de l’intégration du groupe propulseur Ferrari, ils n’ont pas pour autant négligés l’aérodynamisme de leur nouvelle auto. Toujours aussi chiadée, la STR11 affiche une ligne extrêmement compacte dans l’optique de maximiser le flux d’air autour de la voiture. Légèrement peaufiné, le nez avant conserve sa pointe prééminente, mais se dote désormais d’un S-duct à l’installation pour le moins originale.

« Marquer de gros points dès le début de la saison »

Quand beaucoup d’autres équipes ont placé les deux orifices captant l’air à la base de la monocoque, les ingénieurs de Toro Rosso ont positionné les leurs sur les flancs inférieurs. Autres modifications notoires : une ailette en forme d’aileron de requin a été implantée sur le capot moteur tandis que la prise d’air se divise en trois conduits distincts au lieu de deux l’an passé. La recherche de l’efficacité aérodynamique maximale a également conduit les cerveaux de Faenza à optimiser le moindre détail de l’auto. Les fentes horizontales de l’aileron arrière s’étendent dorénavant sur les bords même du panneau alors que de multiples encoches ont été introduites dans la zone extérieure du fond plat. Très innovatrice en matière de design, la petite Scuderia n’a en revanche pas modifié son très complémentaire line-up de pilotes.

Sidérants l’an dernier pour leurs débuts dans la discipline, Max Verstappen et Carlos Sainz porteront de nouveau les couleurs de l’écurie en 2016. Forcément très attendu après une première saison des plus réussie, le duo va devoir confirmer son potentiel en piste tout en veillant à gommer les quelques erreurs de jeunesses entrevues l’an dernier. Si la fiabilité du moteur Ferrari et la qualité du châssis de la STR11 devraient les y aider, les deux pépites de la filière Red Bull savent qu’il leur faudra concrétiser d’entrée de jeu. « Nous devons tout faire pour marquer de gros points dès le début de la saison, précise le prodigue néerlandais. Car notre moteur ne bénéficiera d’aucune évolution à l’inverse de celui des autres équipes. C’est malheureux, mais cela nous poussera à maximiser nos performances notamment lors des premières courses. »

Andrea Noviello

Toro Rosso STR11
La STR11 affiche quelques solutions inédites à l’image de son S-duct pour le moins original.
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