Engagé pour la toute première fois sur le Grand Prix de Monaco Historique, Thierry Stapts affiche des ambitions mesurées pour sa grande découverte du mythique tracé princier. Trop heureux de pouvoir rouler dans les rues de la Principauté, le pilote de la Bugatti 35 entend surtout se faire plaisir lors de ce week-end monégasque.
Son truc à lui ce sont les bécanes. Tombé sous le charme du motocross dès l’âge de onze ans, Thierry Stapts a dirigé pendant plus de trois décennies une concession de moto en région parisienne. Importateur, notamment, des fabuleuses Norton sur le territoire français, le gentleman driver tricolore a consacré l’essentiel de sa vie aux deux roues ce qui ne l’a pas empêché pour autant d’effectuer quelques écarts de conduite ici et là sur des machines en totalisant deux de plus. Passé, entre autres, par le Superkart 250 ou encore par le groupe C en sport-prototypes lors de ses jeunes années, le fondateur de Paradise Motorcyles a repris depuis trois ans ses habitudes à l’intérieur d’un habitacle.
Toujours actif sur le front des courses de motos historiques, Thierry Stapts n’en a pas moins renoué avec son autre amour de jeunesse en participant en parallèle des épreuves des voitures anciennes. Et après Goodwood la semaine dernière, le pilote français s’apprête à disputer son tout premier Grand Prix de Monaco Historique ce week-end. « Je ne ressens ni excitation particulière ni angoisse, confie l’intéressé avant de se frotter une première fois au 3,337 km du mythique tracé princier. Je dirais plutôt que c’est un privilège et un véritable honneur de rouler sur ce circuit. On évolue dans un environnement magique et sur un tracé fantastique. Quand on est pilote, on rêve tous de courir ici un jour. »
« Elle réclame vraiment une conduite particulière »
Inscrit dans la catégorie A1 (voitures de Grand Prix d’avant-guerre et voiturettes. Ndlr), l’ancien concessionnaire moto parisien s’est vu prêter pour l’occasion une splendide Bugatti 35 datant de 1926. Confiée par un ami à qui il renvoie régulièrement l’ascenseur en roulant au guidon de ses vieilles motos, cette machine d’un autre temps affiche, dans sa version originale, des performances plutôt limitées ce qui devrait restreindre les ambitions de Thierry Stapts pour son baptême de feu monégasque. Faute de pouvoir réellement se mêler à la lutte avec les meilleurs gentlemen drivers de sa série, le pilote de la numéro 18 entend au moins se faire plaisir au volant d’une voiture à la prise en main toute singulière.
« Cela peut prêter à sourire, mais en réalité il existe beaucoup de similitudes entre cette Bugatti et le pilotage d’une moto, révèle l’ex-dirigeant de Paradise Motorcycles. C’est d’ailleurs, peut-être, pour cette raison que j’arrive bien à me débrouiller à son bord. Il faut se pencher dans les virages, l’accompagner pour la faire glisser. Elle réclame vraiment une conduite particulière. Ceci étant, rouler vite avec cette auto n’en devient que plus complexe. » Pénalisé par le manque global de puissance d’une auto passée entre plusieurs mains au cours de son existence, le Tricolore n’a certes pas affolé le chronomètre au cours de la première journée d’essais, mais au moins eu le mérite d’enchaîner les tours sur un circuit aussi impitoyable qu’exaltant.
Andrea Noviello
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