Lewis Hamilton
Étincelant depuis deux courses, Lewis Hamilton est lourdement retombé sur terre à l’occasion de la manche européenne. Intouchable en début de week-end, il s’adjuge le meilleur temps dans chacune des trois séances libres, le triple champion du monde a totalement disjoncté lors des qualifications. Coupable de quatre erreurs, dont la dernière lui vaudra d’arracher sa roue avant-gauche contre le mur, le Britannique est relégué sur la 10ème place de la grille alors que les Mercedes n’ont jamais été aussi dominatrices qu’à Bakou. Excessivement prudent au départ, il ne gagne aucune position, le natif de Stevenage doit attendre le 4ème tour avant d’entamer sa pénible remontée. Venu à bout de la Toro Rosso de Kvyat, le pilote de la firme à l’étoile profite des premiers arrêts de ses adversaires pour émerger en 4ème position à la fin de la 11ème boucle après avoir pris le meilleur sur la Williams de Bottas. Appelé à son box chausser les gommes tendres au 15ème passage, le champion du monde en titre recule au 9ème rang. Si l’ancien protégé de Ron Dennis dispose aisément de Massa quatre boucles plus tard, il va éprouver toutes les peines du monde à ramarrer la Force India de Perez. Ralenti par des problèmes de restitution d’énergie peu après la mi-course, un souci dû à un mauvais réglage moteur sur son volant, le fils d’Anthony perd son calme au fil des tours, il n’hésita pas à sévèrement enguirlander son ingénieur de course, et par la même occasion tout espoir de podium. 5ème au terme d’un Grand Prix pénible à souhait, Hamilton lâche 15 points à son rival Rosberg au championnat et gâche une belle opportunité de reprendre définitivement l’ascendant sur l’Allemand dans le giron Mercedes. À côté de ses pompes.
Nico Hulkenberg
Que sa victoire majuscule lors de l’édition 2015 des 24 Heures du Mans semble loin aujourd’hui. Dans l’incapacité de défendre sa couronne dans la Sarthe cette année, Nico Hulkenberg est de surcroît en train de dangereusement décliner dans la catégorie reine du sport automobile. Alors que son coéquipier Perez réalisait à Bakou l’un de ses plus beaux week-ends en F1, l’Allemand a totalement gâché une occasion en or de prouver qu’il peut être bien plus qu’un pilote de seconde zone. Parti bêtement à la faute lors de sa première tentative en Q2, le natif d’Emmerich manque le passage dans l’ultime partie des qualifications à cause d’une incompréhension avec son team. 12ème sur la grille, quand dans le même temps « Checo » s’est octroyé un incroyable 2ème chrono, le protégé de Willy Weber perd gros dès le départ après un contact avec Gutierrez. 14ème à la fin du premier tour, le pilote Force India dépasse la Sauber de Nasr dès la boucle suivante avant de progressivement revenir à mesure de l’arrêt au stand des pilotes devant lui. 6ème au 9ème passage, « Hulk » doit céder à l’attaque imparable de Ricciardo quatre boucles plus tard. Plus en mesure de conserver un rythme décent, il stoppe à son box monter les gommes super-tendres au 20ème tour. Ressorti derrière un peloton de cinq voitures, il élimine facilement Alonso et Sainz pour se stabiliser un long moment au 7ème rang. Mais comme rien ne veut décidemment lui sourire en ce moment, ses pneus s’écroulent à quelques encablures de l’arrivée, permettant à Ricciardo et Verstappen de le dépasser sans ménagement. 9ème sous le drapeau à damier, Hulkenberg récolte deux points qui ne pèsent pas bien lourd face aux 15 unités ramassées par Perez en Azerbaïdjan. Doit réagir et vite.
Renault
La saison calvaire de Renault s’est poursuivie sur les bords de la mer Caspienne. Toujours aussi desservis par la médiocrité de leur châssis et leur manque de cavalerie en ligne droite, les hommes de Frédéric Vasseur ont frisé le ridicule dans les rues de Bakou. Piteux avant-dernier chrono des qualifications, il concède 3,5 secondes au poleman Rosberg, Kevin Magnussen a dû s’élancer depuis les stands après avoir changé sa boîte de vitesse et modifié plusieurs réglages sur son auto. Auteur d’un envol correct, le Danois élimine d’entrée la Manor d’Haryanto, puis ramarre l’autre monoplace jaune de son coéquipier Palmer. Appelé à son stand dès le 6ème tour, le champion 2013 de F3.5 amorce alors un relais marathon qui va lui permettre de remonter jusqu’à la 11ème position. Hélas pour l’ancien protégé de McLaren, des pneus totalement à l’agonie en fin de Grand Prix le condamnent à s’incliner devant Button, Nasr et Grosjean dans les dernières boucles. 14ème sous le drapeau à damier, le pilote flanqué du numéro 20 termine toutefois un rang devant son voisin de garage dans l’écurie française. Catastrophique dans l’exercice du tour chronométré, il signe le dernier chrono un dixième derrière Magnussen, Jolyon Palmer gagne lui aussi une place au départ au détriment d’Ericsson. Prudent en début d’épreuve, l’Anglais reste en piste jusqu’au 16ème passage où il décide de troquer ses gommes super-tendres pour des tendres. Initialement parti sur une stratégie à un seul arrêt, le champion 2014 de GP2 met à mal les plans de son team en détruisant l’un de ses pneus sur un freinage mal négocié. Rappelé une seconde fois à son box au 31ème tour, le fils de Jonathan repart au 17ème rang, mais va se défaire de Gutierrez pour terminer derrière l’autre pilote de la firme au losange en 15ème position. Cela ne s’arrange pas chez Renault.
Marcus Ericsson
Étonnement dominateur dans le giron Sauber depuis l’ouverture de cette saison 2016, Marcus Ericsson est complètement passé à côté de son week-end en Azerbaïdjan. Très modeste 20ème chrono de la saison qualificative, quand dans le même temps son coéquipier Nasr arrachait le 16ème temps, le Suédois ne s’est pas montré plus à son avantage en course. Dépassé par Palmer au départ, le pilote Sauber va devoir attendre le début de la valse des changements de gommes pour vraiment entamer son Grand Prix. Profitant de sa stratégie décalée, il est le seul avec Hulkenberg et Wehrlein à avoir pris le pari de démarrer en tendres, le natif de Kumla remonte progressivement dans la hiérarchie au point d’émerger en 10ème position au 9ème tour. Obligé de s’incliner dans la foulée devant Räikkönen et Massa, le Nordique s’arrête pour ce qui devait être son unique passage par les stands dans la 16ème boucle. Malheureusement, une usure excessive de son train de gommes super-tendres va le pousser à s’arrêter une deuxième fois seulement neuf boucles plus tard pour rechausser les tendres. Rejeté au 17ème rang, l’ancien pilote Caterham perd également son face à face avec la Haas de Gutierrez au 33ème tour, reculant en 18ème position. Seul l’abandon d’Alonso sur rupture de boîte de vitesse dans la 42ème boucle lui permettra de remonter d’une place en fin de Grand Prix. Décevant 17ème sous le drapeau à damier, Ericsson termine cinq places derrière l’autre monoplace fabriquée dans l’usine d’Hinwill et perd pour la première fois de l’année le duel interne chez Sauber avec Nasr. Un Grand Prix à oublier.
Andrea Noviello
Poster un Commentaire