Les Tops du Grand Prix de Hongrie

Lewis Hamilton

Intouchable en ce moment comme en témoigne son impressionnante série de quatre succès en cinq courses, Lewis Hamilton a prolongé son état de grâce sur les rives du Danube en remportant d’une main de maître sa cinquième victoire de la saison. Mal entré dans son week-end hongrois, il part à la faute le vendredi en libres 2 avant de se perdre dans les réglages de sa W07 le samedi matin, le Britannique a comme souvent retrouvé toute sa verve au moment des qualifications. Privé d’une pole position qui n’aurait jamais dû lui échapper sans le tête-à-queue d’Alonso, le triple champion du monde s’est servi de cette injustice pour assouvir sa vengeance en course. Parfait à l’extinction des feux, le natif de Stevenage prend le meilleur sur Rosberg dans le premier virage et se détache immédiatement de l’Allemand. Nanti d’une confortable marge de 2,5 secondes dès le 13^ème tour, le pilote Mercedes s’arrête monter les gommes tendres quatre boucles plus tard. Toujours installé aux commandes du Grand Prix, l’Anglais emploie alors un stratagème empli de vice pour tenter de déstabiliser son coéquipier. Le fils d’Anthony ralentit délibérément son rythme afin de favoriser le retour de Ricciardo sur l’Allemand. Contraint de stopper son jeu du chat et de la souris après les remontrances du pit-wall de Mercedes, le champion du monde en titre reprend sa cadence normale avant de stopper une deuxième fois à son box au 42^ème passage. Bloqué dix boucles plus tard par Gutierrez, à qui il adressera en retour son courroux par un majeur assez explicite, l’ancien protégé de Ron Dennis ne laissera toutefois pas le moindre espoir à Rosberg en fin de course. Clairement le plus fort en Hongrie, Hamilton décroche la 48^ème victoire de sa carrière et s’empare enfin de la tête du championnat cette saison. Le patron c’est lui.

Daniel Ricciardo

Sérieusement menacé par le phénomène Verstappen depuis plusieurs courses, Daniel Ricciardo a repris l’ascendant sur le Néerlandais à l’occasion de ce Grand Prix de Hongrie. Une nouvelle fois plus rapide que le fils de Jos dans l’exercice des qualifications, il signe un très joli troisième chrono à seulement trois dixièmes du poleman Rosberg, l’Australien prend un envol de toute beauté qui lui permet de faire l’extérieur sur la Mercedes de l’Allemand au premier virage. Bloqué par Hamilton dans la courbe suivante, il retombe au troisième rang devant son voisin de garage chez Red Bull. Crédité d’un premier relais très solide, il parvient à garder un long moment le contact visuel avec les flèches d’argent. Premier des hommes de tête à opérer son changement de pneus au 16^ème tour, le natif de Perth repart à un peu plus de six secondes de Rosberg. Plus véloce d’une seconde au tour que le natif de Wiesbaden au début de son second relais, l’Allemand étant ralenti par Hamilton, le protégé d’Helmut Marko revient sous la barre des trois secondes avant de tenter un coup de poker. Conscient que seul l’ « undercut » peut lui permettre de prendre le meilleur sur le pilote de la firme à l’étoile, le vice-champion 2010 de F3.5 anticipe son deuxième passage par les box dans la 33^ème boucle. Le pari de « Smiling » s’avère finalement non concluant. Ramarré par la Ferrari de Vettel en fin de Grand Prix, le pilote Red Bull résistera sans grande difficulté au quadruple champion du monde malgré des gommes nettement plus usées que celles de l’Allemand. Enfin épargné par la malchance, Ricciardo franchit l’arrivée à une méritoire troisième place, synonyme de 12^ème podium en carrière. En rajoutant 15 nouveaux points à son compteur, l’Australien chipe la troisième place du championnat à Räikkönen et reprend ses distances avec son encombrant équipier Verstappen. Un résultat bienvenu.

Fernando Alonso

Un an après avoir déjà signé son meilleur résultat au volant de la McLaren-Honda sur ce même circuit du Hungaroring, Fernando Alonso a de nouveau offert au team britannique sa performance la plus significative cette saison en Hongrie. Constamment dans le top 10 lors des essais libres, l’Espagnol a confirmé les qualités de la MP4-31 en qualification, arrachant un très convaincant septième chrono malgré un tête-à-queue lors de sa dernière tentative en Q3. Positionné du côté le plus adhérent de la piste, le double champion du monde s’élance idéalement au départ et dispose d’entrée de son compatriote Sainz. Sixième à la fin du premier tour, le natif d’Oviedo parvient à progressivement se détacher de la Toro Rosso de « Carlito ». Appelé une première fois à son box dans la 16^ème boucle afin de monter les pneus tendres, l’Ibère ressort en 10^ème position derrière la Renault de Magnussen. Après avoir disposé du Danois au 24^ème tour, le pilote McLaren retrouve sa sixième place initiale. Obligé de s’incliner devant un Räikkönen beaucoup plus rapide que lui sept boucles plus tard, le « Taureau des Asturies » recule au septième rang, une place qu’il ne quittera plus jusqu’au drapeau à damier. Auteur d’un deuxième changement de gommes au 45^ème passage, l’ancien protégé de Flavio Briatore vit une fin de Grand Prix des plus calmes, Sainz étant beaucoup trop loin de lui pour pouvoir l’inquiéter. S’il confiera après l’arrivée s’être franchement ennuyé lors des 70 tours de course, le fer de lance du team basé à Woking n’en décroche pas moins une très belle septième place à Budapest. Irréprochable tout au long du week-end, Alonso garnit son capital point de six unités supplémentaires et permet à McLaren de prendre ses distances avec Haas au championnat constructeur. Solide.

Carlos Sainz

Privé de développements sur son moteur Ferrari version 2015, Carlos Sainz continue pourtant d’enchaîner les performances de choix au volant de sa Toro Rosso. Après l’Autriche et le Royaume-Uni, l’Espagnol s’offre à Budapest une nouvelle huitième place. Complètement largué à l’issue des essais libres, le natif de Madrid a sorti une qualification de toute beauté, empochant le 6^ème temps du jour soit son meilleur résultat de l’année dans l’exercice du tour chronométré. Surpris par son compatriote Alonso au départ, le champion 2014 de F3.5 reste dans le sillage de la McLaren dans les premiers tours avant de progressivement se faire distancer. Rapidement esseulé en milieu de peloton, le protégé d’Helmut Marko stoppe à son box passer les gommes tendres au 17^ème tour. Reparti en 11^ème position toujours derrière Alonso, le fils du double champion du monde des rallyes connaît une deuxième partie de Grand Prix toute aussi calme. De retour à son box au 43^ème passage, le pilote Toro Rosso monte un train de pneus tendres neuf sur sa STR11 et cède l’espace d’une seule boucle sa huitième position à Bottas. Pas en mesure de venir menacer la McLaren d’Alonso en fin de course, l’Ibère se contente alors de gérer son avance sur son poursuivant direct. De nouveau épatant en Hongrie, le Madrilène s’offre quatre points supplémentaires qui lui permettent de ravir la dixième place du championnat à Grosjean. Mieux, en étrillant une énième fois son coéquipier Kvyat, Sainz renforce un peu plus sa côte dans le paddock et se place comme le choix numéro un de Red Bull en cas de promotion future. Une valeur sûre.

Andrea Noviello