Les Tops du Grand Prix d’Italie

Nico Rosberg

Vainqueur sans combattre il y a une semaine à Spa-Francorchamps, Nico Rosberg n’a pas eu à beaucoup plus forcer son talent pour remporter le premier Grand Prix d’Italie de sa carrière. Bien entré dans son week-end, il signe le meilleur chrono des libres 1, le pilote Mercedes a pourtant très vite déchanté à Monza, la faute à un Hamilton tout bonnement intouchable dans le temple de la vitesse. Étrillé par le triple champion du monde en qualification, il concède près d’une demi-seconde au Britannique, le natif de Wiesbaden va se racheter en course, bien aidé il est vrai par l’envol catastrophique de son coéquipier. Propulsé en tête dès l’extinction des feux, l’Allemand contient sans difficulté majeure les assauts de son compatriote Vettel au premier virage. Il ne sera plus jamais inquiété. Trop rapide pour les Ferrari dans le premier relais, le vice-champion du monde se détache aisément au point de compter près de neuf secondes d’avance sur « Baby-schumi » au bout du 14^ème tour. Parti tout comme son voisin de garage en pneus tendres, le fils de Keke opère son unique passage par les stands dans la 24^ème boucle. En dépit de quelques secondes perdues lors de son pit-stop, conséquence de l’entrechocage de ses deux roues avant-droite, le champion 2005 de GP2 reprend la piste avec une avance toujours aussi confortable sur Vettel. Isolé en tête pendant toute la deuxième moitié du Grand Prix, il va alors se contenter de gérer son capital pneumatique pour s’octroyer, au terme d’1h17 de démonstration, la 21^ème victoire de sa carrière en F1. Fort de ce septième succès en 2016, Rosberg recolle à deux longueurs d’Hamilton au classement et relance par la même occasion totalement l’intérêt du championnat. Il n’a pas encore dit son dernier mot.

Sebastian Vettel

Contesté depuis plusieurs Grand Prix pour ses performances en demi-teinte, Sebastian Vettel a remis les pendules à l’heure à Monza. Régulièrement devancé par son coéquipier Räikkönen en qualification ces derniers temps, l’Allemand a repris l’ascendant sur « Ice-Man » dans l’exercice du tour chronométré, s’adjugeant le troisième chrono du jour à huit dixièmes du poleman Hamilton. Placé juste derrière le Britannique sur la grille, le pilote de la Scuderia réalise, à l’inverse du triple champion du monde, un envol de rêve qui lui permet même de menacer son compatriote Rosberg dans le premier virage. Contraint de s’incliner à la chicane, « Baby-Schumi » tente de suivre l’infernale cadence imprimée par le pilote de la firme à l’étoile, mais se résout très vite à voir la Mercedes s’envoler. Consciente que seule une stratégie agressive peut permettre à son quadruple champion du monde d’endiguer la remontée annoncée d’Hamilton, la Scuderia choisit d’arrêter à deux reprises l’ancien petit prodigue de Red Bull. Le natif d’Heppenheim stoppe une première fois dans la 16^ème boucle et repart au troisième rang toujours chaussé de gommes super tendres. S’il va sensiblement accroître son rythme pour tenter de rester à porter de tir de la flèche d’argent d’Hamilton, ni ses pneus, à priori plus performants, ni l’apport du nouveau moteur introduit ce week-end par les hommes de Maranello ne lui permettront de maintenir l’Anglais derrière lui à l’issue de son second passage par les box au 33^ème tour. Trop distancé pour espérer souffler la deuxième place au fils d’Anthony, le pilote Ferrari s’offrira tout de même un petit plaisir en fin de Grand Prix, alignant les tours rapides pour achever sa belle course à moins de six secondes du Britannique. Un an après avoir déjà connu la joie d’un podium sur les terres de la Scuderia, Vettel empoche à Monza une troisième place en forme de rebond et reprend ses distances avec Räikkönen au championnat. Une copie nette et sans bavures.

Daniel Ricciardo

L’Australien s’attendait à souffrir sur un tracé de Monza très défavorable à son moteur Renault. Au final, Daniel Ricciardo a fait mieux que limiter les dégâts en allant chercher au forceps une cinquième place qui semblait promise à la Williams de Bottas. Largué en vitesse pure par les Mercedes et les Ferrari, le natif de Perth a vu le Finlandais lui souffler le cinquième temps des qualifications pour un millième de seconde. Crédité d’une assez bonne mise en action, le pilote Red Bull élimine d’entrée Hamilton et passe le premier virage en cinquième position. Il ne le conservera qu’un tour, le temps pour l’Anglais de lui tourner autour dans la Curva Grande au deuxième passage. Incapable de rester dans le sillage de la flèche d’argent, l’Australien réussit tout de même à opérer la jonction sur Bottas à partir du 12^ème tour. Handicapé par le manque de cavalerie de son groupe propulseur, « Smiling » ne parvient pas à se rapprocher suffisamment du pilote Williams pour tenter une attaque. Faute d’un dépassement en piste, le vice-champion 2010 de F3.5 essaye alors de surprendre le natif de Nastola au jeu des arrêts au stand en stoppant trois boucles après le Nordique dans le 16^ème tour. Sans succès. Toujours bloqué derrière Bottas, le protégé d’Helmut Marko choisit alors d’allonger le plus possible son deuxième relais afin de profiter de gommes plus fraîches que le Finlandais en fin d’épreuve. Rappelé à son box au 37^ème passage, soit sept tours après Bottas, l’Austalien repart équipé en super tendres à l’inverse du protégé de Didier Coton resté en tendres. Cette fois, la stratégie employée par le team autrichien fonctionne. Malgré un déficit de vitesse de pointe toujours aussi criant en ligne droite, l’ancien pilote HRT s’offre le scalp de Bottas dans le 47^ème tour au prix d’une manœuvre osée, mais somptueuse dans la première chicane. Brillant cinquième en Italie, Ricciardo consolide sa place de meilleurs des autres au championnat et prolonge son étourdissante série de dix entrées dans les points consécutives. En pleine bourre.

Valtteri Bottas

Pas encore tout à fait assuré de prolonger son aventure dans l’écurie de Sir Frank l’an prochain, même si les dernières rumeurs font état d’un accord entre les deux parties, Valtteri Bottas a largement plaidé sa cause à Monza en réalisant l’un de ses week-ends les plus aboutis de l’année. Boosté par une monoplace nettement plus fringantes qu’il y a une semaine de cela dans les Ardennes belges, le Finlandais a conquis un très joli chrono en qualification, soufflant la cinquième place à Ricciardo pour un minuscule millième. Bien parti depuis le côté le plus adhérent de la piste, le natif de Nastola profite de l’envol complètement manqué du poleman Hamilton pour grimper au quatrième rang. Rapidement distancé par les Ferrari, le pilote Williams parvient à contenir la Mercedes du Britannique pendant près de dix boucles avant de finalement céder devant l’attaque imparable du triple champion du monde à l’amorce du 11^ème tour. Capable de maintenir assez facilement derrière lui la Red Bull de Ricciardo, le protégé de Didier Coton exécute son premier passage par les stands deux boucles plus tard et repart équipé en pneus tendres. Sous la menace constante de l’Australien pendant le second relais, le Nordique ne laisse jamais à « Smiling » l’occasion de venir l’inquiéter. Appelé une deuxième fois à son box au 30^ème passage, le champion 2011 de GP3 monte un nouveau train de gommes tendres, soit l’option inverse du pilote Red Bull qui choisira les super tendres sept tours plus tard. Avantagé par une vitesse de pointe en ligne droite nettement plus importante que celle du natif de Perth, il réussit à repousser les assauts du protégé d’Helmut Marko un long moment avant de finalement devoir s’incliner devant le superbe dépassement de Ricciardo dans la première chicane au 47^ème tour. Très joli sixième, Bottas gonfle son capital points de huit unités supplémentaires et permet à Williams de repasser devant Force India à la quatrième place du classement constructeur. Du bon Valtteri.

Andrea Noviello