Emanuele Pirro : « Je réalise un rêve de gosse »

Emanuele Pirro Ferrari 312 B3
Emanuele Pirro étrenne en Principauté la sublime Ferrari 312 B3 utilisée par Lauda en 1974.
Facebooktwitter

Retiré de la compétition depuis plus de six ans maintenant, Emanuele Pirro n’en reste pas moins autant passionné par le sport automobile.  Toujours prêt à réenfiler le casque dès qu’une bonne occasion se présente à lui, le quintuple vainqueur des 24 Heures du Mans a profité de ce 10ème Grand Prix de Monaco Historique pour réaliser un rêve de gosse : piloter la sublime Ferrari 312 B3 de Niki Lauda.

Emanuele, rouler à Monaco au volant d’une Formule 1 constitue le rêve absolu de tous les pilotes. Qu’éprouvez-vous en revenant ici ?

Le circuit de Monaco a une histoire énorme. Ce tracé a écrit la légende des sports mécaniques. Aujourd’hui, on est là avec des voitures qui ont également marqué l’histoire de la course automobile. Cette combinaison est tout simplement diabolique ! En tant que vrai fanatique des courses anciennes, je trouve ce Grand Prix de Monaco Historique très divertissant. J’ai de surcroît la chance de rouler dans une voiture qui me faisait rêver quand j’étais jeune. Je vais piloter la Ferrari avec laquelle Niki Lauda s’est révélé aux yeux de la F1 en 1974. Je réalise un rêve de gosse.

Votre participation est-elle pour vous l’occasion de retrouver vos sensations de pilote ?

Les courses historiques ne ressemblent pas vraiment à des Grand Prix modernes. On n’est pas là pour aller chercher le dernier dixième de seconde. Je suis avant tout ici pour essayer de piloter du mieux que je puisse et pour comprendre l’essence de cette voiture. Je vais tenter de m’adapter au caractère de l’auto plutôt que d’essayer de la rendre conforme à mon style de pilotage. J’éprouve un respect énorme pour ces voitures. C’est clairement une autre façon de conduire. Il ne s’agit pas réellement d’une course, mais cela n’en reste pas moins très intéressant à la fois pour nous les pilotes, mais aussi pour les spectateurs qui nous regardent.

« La piste a perdu quelques unes de ses difficultés »

Vous êtes désormais un habitué de ces épreuves historiques. Quel regard portez-vous sur ce rendez-vous des amoureux de belles mécaniques ?

J’aime beaucoup l’histoire de la course. Je ne collectionne pas de voiture à titre personnel, cependant je connais pas mal de personnes qui m’offrent l’opportunité de piloter leurs autos. Certaines monoplaces sont vraiment très jolies. Je suis un privilégié dans le sens où je peux conduire ces voitures d’exception. Et je tente de profiter un maximum de la chance qui m’est donnée.

Le circuit de Monaco a subi de nombreuses modifications depuis votre passage en F1. Le tracé princier n’est-il pas devenu avec le temps un peu moins impitoyable que par le passé ?

Oui, la piste a clairement perdu quelques unes de ses difficultés et de ses caractéristiques. Toutefois, si on le compare aux autres anciens circuits du calendrier, Monaco est l’un de ceux qui a le plus gardé son âme. Certains endroits sont moins dangereux qu’à mon époque comme les virages de la Piscine ou Sainte-Dévote. Ils pardonnent plus qu’avant. Mais quand on observe tous les changements effectués depuis des années sur les autres tracés, on se dit que Monaco n’est pas trop mal loti. Les organisateurs ont essayé de conserver l’essence de ce circuit. Et fort heureusement ils y sont parvenus.

« Ces monoplaces requièrent un énorme respect du pilote »

Avez-vous eu l’occasion d’apprivoiser la Ferrari 312 B3 que vous étrennerez ce week-end ?

Pas vraiment. Je n’ai pas pu rouler énormément à son volant. Ce n’est jamais facile d’établir un planning précis avec les voitures anciennes. On voulait essayer l’auto pendant l’hiver afin de voir comment elle se comporte. Malheureusement, ils ont terminé de préparer la voiture qu’au dernier moment. Cela se passe hélas souvent de cette façon avec ce type de machine. On a seulement pu effectuer quelques tours il y a deux jours au Paul-Ricard. Ces tests sont suffisants pour aborder ce Grand Prix Historique avec le minimum de confiance nécessaire.

Dans quelle proportion cette F1 se différencie-t-elle de celles que vous aviez pu piloter pendant votre carrière au plus haut niveau du sport automobile ?

Il y a presque 15 ans de différence entre la Ferrari de Lauda et celles que j’ai été amené à utiliser pendant ma carrière en F1. Ce n’est pas négligeable. Après, une voiture ancienne n’est pas une voiture de course normale. Quand on la pilote, on n’est pas là à chercher le dernier centième de seconde. Je ne sais pas non plus si les pneus que l’on utilise aujourd’hui sont comparables aux pneus employés à l’époque. Ce sont indubitablement des voitures plus fragiles, plus délicates, avec moins d’appuis aérodynamiques et un moteur sans électronique. Il est nécessaire de bien régler l’auto pour qu’elle fonctionne au mieux. Ces monoplaces requièrent un énorme respect de la part du pilote.

Propos recueillis par Andrea Noviello

Emanuele Pirro Ferrari
Emanuele Pirro reste six ans après sa retraire un vrai passionné de course automobile.
Facebooktwitter

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*