Felipe Massa : « Pas le meilleur tracé pour notre voiture »

Felipe Massa Monaco
Felipe Massa pense que la hiérarchie restera la même à Monaco.
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En retrait lors de la première journée d’essais libres, Felipe Massa s’attend à souffrir sur un tracé qui ne convient pas aux qualités de sa monoplace. Ambitieux malgré tout, le Brésilien entend confirmer à Monaco le statut de troisième force du plateau de son écurie Williams.

Felipe, vous n’avez récolté que les 10ème et 12ème chronos jeudi à l’occasion des deux premières séances libres du week-end. Dans quelle mesure la pluie a-t-elle contrarié votre programme ?

On n’a clairement pas eu une journée aussi productive que prévu. La pluie a fortement restreint notre roulage hier et on n’a ainsi pas pu respecter le programme préétabli. Notre concentration se fixe désormais sur samedi. Les prévisions météorologiques n’annoncent pas de pluie pour demain donc nous n’avions rien à apprendre en roulant dans ces conditions jeudi après-midi. La première séance libre a été plutôt bonne avec les pneus tendres. On va analyser les données récoltées  en libres 1 et s’en servir en vue des prochains jours. L’ultime séance libre du samedi matin sera cruciale afin de correctement régler la voiture.

Williams n’a pas été en mesure de prendre le dessus sur Ferrari à la régulière depuis le début de la saison. Monaco peut-il vous permettre de combler l’écart qui vous sépare des voitures rouges ?

Je ne crois pas que Monaco modifiera profondément la hiérarchie et les forces en présence. On ne craint pas particulièrement Monaco, mais il s’agit d’un tracé complètement différent des autres. On va voir comment notre voiture se comportera en qualification sur ce tracé par rapport aux autres circuits. En théorie, Monaco n’est pas le meilleur tracé pour notre voiture, mais j’espère que l’on pourra faire de belles choses demain et que l’on sera aux avant-postes dimanche. On devrait recevoir des améliorations pour les prochaines courses et je suis persuadé que notre voiture montrera des performances incroyables lors des prochaines épreuves. En attendant, on se doit de bien négocier ce Grand Prix de Monaco.

« J’apprécie les courses avec les ravitaillements »

Les caractéristiques de votre monoplace risquent malheureusement de ne pas très bien s’accorder avec les exigences du tracé princier…

Oui, c’est certain. Notre voiture est la plus rapide dans les lignes droites, mais les lignes droites sont très courtes ici. L’avantage que l’on tire habituellement dans ces portions du circuit ne se vérifie pas à Monaco. Et avec les réservoirs pleins cela risque d’être encore pire. Ce que l’on gagne sur les autres tracés ne va pas nous aider en Principauté. La course de l’an dernier fut très difficile pour nous. On était très lent en qualification. On va attendre demain et voir à quel niveau on se situe cette année. J’espère que le résultat sera supérieur à nos attentes. On n’était pas si mal à Barcelone dans le troisième secteur, même si on n’était pas au niveau de Ferrari ou Mercedes. On doit se servir de ça pour essayer d’obtenir le meilleur résultat possible ce week-end.

Les arrêts ravitaillements devraient être réintroduits à partir de 2017. Compte tenu de ce qui vous est arrivé à Singapour en 2008, êtes-vous favorable à leur retour ?

L’arrêt ravitaillement n’était honnêtement pas le problème à Singapour cette année là. Un mécanicien a malencontreusement appuyé sur le bouton au mauvais moment. Ce sont des choses qui arrivent. Mais le problème majeur à Singapour c’est que la course était truquée. Beaucoup de choses se sont passées pendant ce Grand Prix, il n’y a pas eu que l’épisode du ravitaillement. Le résultat de cette course aurait dû être supprimé et ça n’a hélas pas été le cas. J’aime l’idée d’un retour des arrêts ravitaillements, car les courses sont plus rapides et les voitures le sont également. Actuellement, on court avec des monoplaces très lourdes. Les Grand Prix sont très techniques aujourd’hui. D’un point de vue pilotage, les courses étaient plus sympas par le passé et c’est pour cela que j’apprécie les courses avec les ravitaillements.

« Opérer ces changements de manière intelligente »

Le groupe stratégique a annoncé une augmentation sensible des performances des F1 d’ici deux ans. Les cinq ou six secondes promises sont-elles suffisantes selon-vous ?

Oui, sans aucun doute. Six secondes plus rapide c’est peut-être même un peu trop. Bien sûr on veut aller aussi vite que possible quand on pilote une Formule 1, mais il ne faut pas non plus négliger la compétition. Avant, on avait beaucoup d’appui, mais on ne voyait pas énormément de dépassements en course. Le DRS aide bien aujourd’hui à contrer ce problème. On doit veiller à ne pas retomber dans une situation où dépasser est impossible. Les choses doivent bouger, mais le challenge doit aussi demeurer intéressant. On a déjà pas mal de puissance dans les moteurs actuels. Accroître cette puissance pourrait être intéressant. Toutefois, plus que la puissance du moteur ou la vitesse des voitures, les fans veulent avant tout du bruit et du spectacle.

L’évolution prise par la catégorie reine est-elle la bonne d’après-vous ?

Il est un peu tôt pour savoir ce que cela donnera. Des voitures plus rapides, d’avantage d’appui, des moteurs à la puissance accrue, des pneus plus larges … Ce sont de bonnes idées, mais on ne peut pas présager aujourd’hui ce qu’elles engendreront. Après la saison 2004, les voitures ont légèrement évolué d’un point de vue aérodynamique. La règlementation pneumatique avait elle aussi été revue afin que les voitures soient plus lentes. Et cela n’a pas empêché d’offrir de très belles courses. Rendre les voitures plus rapides et améliorer le spectacle n’est pas si difficile. Cependant, on doit veiller à ne pas répéter certaines erreurs. Si les F1 vont très vite, mais qu’elles ne se doublent pas, les gens râleront quand même. On doit opérer ces changements de manière intelligente.

Propos recueillis par Andrea Noviello

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