Catalunya 1992 : le nouveau prince de la pluie

Michael Schumacher Barcelone 1992
Au terme d'une prestation magistrale, Michael Schumacher coiffe la 2ème place en Espagne.
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Porté par son début de saison étincelant, Michael Schumacher étrenne avec succès la nouvelle Benetton lors du Grand Prix d’Espagne 1992. Somptueux deuxième chrono des qualifications, l’Allemand réédite sa performance le lendemain au terme d’un Grand Prix où il étale au grand jour sa virtuosité sous la pluie. 

Obligé de débuter la saison 1992 au volant de la vieille B191B, Michael Schumacher n’a pourtant pas déçu les observateurs à l’occasion des trois premiers Grand Prix du championnat. Quatrième à Kyalami, troisième à Mexico, le prodigue allemand s’est adjugé un deuxième podium consécutif dès la manche suivante au Brésil non avoir dû s’employer face à la malice et à l’obstination du champion en titre Ayrton Senna. Finalement sorti vainqueur de l’affrontement avec le Brésilien, le pilote McLaren devant rapidement renoncer sur problème électrique, le petit protégé de Mercedes n’en reste pas moins très remonté à sa descente de voiture. Questionné sur son affrontement avec le Pauliste lors de la conférence de presse d’après course, « Schumi » pointe du doigt le comportement de ce dernier, jugeant sa conduite antisportive et indigne d’un triple champion du monde.

Remontées jusqu’aux oreilles de Senna, les déclarations du natif d’Hürt Hermülheim ne passe également pas inaperçues dans le paddock. S’il vient de s’offrir un nouvel ennemi, qui ne tardera d’ailleurs pas à lui faire payer ses propos, le poulain de Willi Weber préfère retenir ses performances en piste à l’heure d’aborder le quatrième rendez-vous de la saison en Espagne sur le circuit de Catalunya. Confortée par le potentiel affiché par la dernière née des ateliers d’Enstone, la B192 succédant enfin à la B191B, l’étoile montante du paddock s’affirme dès le vendredi comme le principal outsider derrières les invincibles Williams-Renault. Crédité d’un 2ème chrono lors de l’unique séance qualificative disputée sur le sec, la pluie venant empêcher toute amélioration lors des qualifications du samedi, Schumacher s’installe sur la première ligne de départ aux côtés de Nigel Mansell.

Un virtuose

Sans doute un peu intimidé par sa position sur la grille, le jeune prodigue manque son envol après avoir excessivement patiné lors de l’extinction des feux. Dépassé par Riccardo Patrese et Jean Alesi, le protégé de Mercedes tombe au 4ème rang sous la menace directe d’Ayrton Senna. Rapidement revenu au contact du pilote Ferrari, « Schumi » se montre menaçant dès la 4ème boucle, puis parvient à éliminer l’Avignonnais à la suite d’un superbe dépassement par l’intérieur deux tours plus tard. Débarrassé du bouchon Alesi, le pilote Benetton s’échappe immédiatement et peut amorcer son retour sur les deux Williams en tête. Alors que beaucoup se pose la question de rentrer au stand chausser les pneus slicks, la pluie repart de plus belle au 15ème tour offrant à l’Allemand l’opportunité de démonter ses talents de funambule de ces conditions si difficiles.

Propulsé en 2ème position par la sortie de piste de Patrese au 19ème passage, le protégé de Flavio Briatore augmente sa cadence à mesure que l’état de la piste se détériore. Relégué à plus de 21 secondes du leader Mansell au 20ème tour, le natif d’Hürt Hermülheim remonte à mois de cinq secondes du Britannique en l’espace de trente tours, prouvant au passage sa grande habilité dans le dépassement des retardataires. Sentant la menace du pilote de 23 ans poindre, l’Anglais rehausse sa cadence en fin de course, reportant l’écart entre les hommes à son niveau initial. Magistral de ces conditions d’adhérence précaires, Schumacher décroche une splendide 2ème place et enregistre un troisième podium consécutif qui le place à une petite longueur de second Patrese au championnat.

Andrea Noviello

Podium Schumacher Mansell Espagne 1992
Michael Schumacher célèbre aux côtés de Nigel Mansell son troisième podium consécutif en 1992.
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