Magny-Cours 1992 : les représailles

Michael Schumacher France 1992
Michael Schumacher harponne la McLaren de Senna à Adelaïde puis renoncera au 18ème passage.
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Encore en froid avec Senna à qui il reproche toujours son attitude du Brésil, Michael Schumacher se venge lors du Grand Prix de France 1992. Qualifié en 5ème position sur la grille, l’Allemand harponne la McLaren du Brésilien dans l’épingle d’Adelaïde provoquant l’ire du triple champion du monde.

Solidement installé au 3ème rang du championnat au soir de son époustouflante démonstration sous la pluie de Barcelone, Michael Schumacher connaît sa première baisse de forme de la saison 1992 lors du Grand Prix suivant à Saint-Marin. Coupable d’une erreur de pilotage à la sortie de Rivazza, l’Allemand est obligé de renoncer après avoir frappé les murs de pneus. De retour dans les points à Monaco, où à défaut de vraiment briller son sans-faute lui permet de décrocher une solide 4ème place, le poulain de Willi Weber renoue avec les joies du podium au Canada malgré une nouvelle course quelque peu brouillonne. Revenu à deux petites longueurs du second Riccardo Patrese à la faveur de sa 2ème position de Montréal, « Schumi » sait néanmoins qu’il lui sera très difficile de rivaliser à la régulière avec les invincibles Williams à l’occasion du Grand Prix de France.

Plus propice aux FW14B qu’à sa Benetton, le tracé de Magny-Cours n’offre de surcroît que de très rares possibilités de dépassement en course. Bien que toujours aussi habile dans l’exercice du tour chronométré, le jeune prodigue doit se contenter du 5ème chrono du jour à plus d’1,7 seconde du poleman Nigel Mansell. S’il peut de nouveau se targuer d’avoir dominé son coéquipier Martin Brundle en qualification, le petit protégé de Mercedes ne se satisfait pourtant pas de sa position sur la grille. Alors que la B192 lui avait permis, lors de ses débuts à Barcelone, de devancer à la régulière les McLaren-Honda, la dernière née des usines d’Enstone est repassée derrière les machines orange et blanche en performance pure. Conscient que seul un bon départ lui permettra de venir à bout des McLaren devant lui, le talentueux débutant s’évertue à bien négocier son envol lors de l’extinction des feux.

La soufflante de Senna

Hélas, un excès de patinage l’empêche de prendre le dessus sur Berger et Senna avant le premier virage. Blotti dans l’aileron arrière de la McLaren frappée du numéro 1 dans la longue ligne droite précédant le freinage d’Adelaïde, le pilote Benetton se décale à côté du Pauliste à l’amorce de l’épingle. Toujours aussi remonté envers le Brésilien pour son attitude lors du Grand Prix du Brésil, « Schumi » choisit de lui faire payer son comportement condescendant en harponnant volontairement le triple champion du monde à la suite d’un freinage suicidaire et complètement raté. Contraint de mettre pied à terre, Senna fulmine tandis que le débutant allemand reprend la piste sans son aileron avant. Rejetée en dernière position, l’étoile montante de la F1 rentre à son stand à la fin du premier tour afin de changer son museau endommagé.

Ressorti en 22ème position loin derrière la Tyrrell d’Olivier Grouillard, le natif d’Hürt Hermülheim gagne deux places à la faveur des abandons précoces de Gabriele Tarquini et de Gerhard Berger. Alors qu’il s’apprête à ramarrer le Français, la pluie s’invite sur le tracé nivernais, obligeant la direction de course à stopper le Grand Prix à la fin du 18ème tour. Attendu à sa descente de voiture par un Senna furibond, le protégé de Flavio Briatore va se voir infliger la plus grande soufflante de toute sa carrière en sport automobile. Sévèrement remis à sa place par le natif de Sao Paulo, Schumacher vient de perdre une importante bataille psychologique face à celui qu’il entend bien concurrencer dans les années à venir. La guerre des nerfs entre les deux hommes n’en est qu’à ses prémices.

Andrea Noviello

Schumacher Senna France 1992
Michael Schumacher subit les remontrances de Senna après leur accrochage du premier tour.
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